HyunKi était très malade, et ce depuis plusieurs jours déjà. Il s’était pourtant interdit de tomber malade depuis trois ans maintenant mais parfois il ne pouvait faire autrement. Il tentait de résister, sentant que Némésis allait finir par prendre le contrôle. Qu’est-ce qu’il allait encore faire ? Détruire les dortoirs ? Envoyer un autre élève innocent à l’hôpital ? Ou pire, à la morgue. HyunKi tenta de s’isoler dans les jardins de l’école. Il fallait de l’espace, il fallait pouvoir épargner un maximum de choses importantes. Il fallait surtout que le personnel de l’école ait le temps de réagir. HyunKi en avait parlé à un Sophos de son état de santé. Et même s’il n’était pas complètement conscient de ce qu’il pouvait se produire si Némésis venait à prendre le contrôle, même s’il n’évoqua pas son nom auprès de son supérieur, la personne savait très bien. C’est pour ça que tout le monde se tenait à l’écart. Ce n’était qu’un simple rhume pourtant.

« J’espère qu’il s’enfuira. Je ne veux pas qu’il fasse encore du mal. Je ne veux pas encore être coupable de ses conneries… »

Mais c’était trop tard. HyunKi perdit connaissance.

Citation :

Ca doit faire deux bonnes semaines qu’il avait réussi à t’empêcher de réapparaître. C’était toujours un plaisir pour toi de prendre le dessus même si le petit avait de plus en plus de volonté de résister. Il faut dire qu’il est bien entouré et que certaines personnes l’aident à prendre conscience de ce qu’il est quand tu es là. Mais tu ne pouvais pas le laisser dans cet état. Etre malade, c’est être faible. Tu ne voulais pas qu’il se ridiculise encore plus, tu fais ça simplement pour la bonne cause.

Tu serais bien retourné te battre un peu au sein de l’école, tu as besoin de te dégourdir un peu. Mais HyunKi ne veut pas ça. Et tu as un minimum de respect pour lui malgré tout. C’est assez étrange cette relation qui vous lie mais tu ne peux pas aller complètement contre sa volonté. Tu ne peux pas faire en sorte qu’il se sente mal une fois qu’il aura repris le contrôle parce que si tu le fais, il se sentira très mal et toi, tu en subiras les conséquence. C’est pourquoi tu te diriges vers les remparts de l’école. Tu joues très bien et ce n’est pas difficile pour toi d’obtenir l’autorisation de sortie. De toute manière, si l’on te refuse ce droit, la personne se trouverait en mauvaise posture et rien qu’à voir ton sourire, personne n’aimerait se retrouver dans une telle situation. Tu es vraiment bon, promettre d’en épargner certains si on te laisse partir. Il faut vraiment être un enfant de chœur.

Soit, ce ne fut pas trop difficile pour toi de parvenir à t’échapper de cette prison. Mais tu ne pouvais pas courir, tu ne pouvais pas vraiment t’enfuir comme tu le voudrais, car tu te connais bien, lorsque tu te mets à courir, tu t’essouffles rapidement sans même avoir parcouru une distance pharamineuse. C’est ton gros problème. Tu as une masse qui ne te permet pas des tonnes de libertés. Il te faut donc un véhicule. Tu veux partir loin. Tu ne sais pas pourquoi, mais ton cœur te dis de partir à Séoul. Ce n’est pas la porte à côté, tu sais bien, mais tu en as envie. Tu ris, parler de cœur lorsque tu parles de toi, c’est un peu comme si l’on racontait l’histoire d’un agneau qui aurait avalé toute une meute de loups.

Tu marchas durant plusieurs heures jusqu’à la route la plus proche. Tous les chemins mènent à Rome il parait. Tu longeas donc ce qui servit il fut un temps d’autoroute. A une époque, bien avant cette histoire de catastrophe, il y avait soi disant des milliers de personnes qui passaient par là dans une journée. Mais ça, tu n’as jamais connu. Mais tu gardais en tête l’espoir de trouver un véhicule, cette route n’était pas complètement abandonnée, seulement moins fréquentée. C’était juste proportionnel au nombre d’habitants au Japon. Espoir, encore une fois, tu te moquais de tes propres pensées. HyunKi t’attendrissait beaucoup trop visiblement. Puis soudain, comme si quelqu’un avait entendu tes vœux, tu entendis le bruit d’une moto qui allait justement dans la direction que tu prenais : Tôkyô. Tu te mis au milieu de la route, tendant tes deux bras sur les côtés. La moto arrivait à toute vitesse dans ta direction, elle tenta à la dernière minute de t’éviter, mais la motard ne put éviter ton bras. Tu regardas la moto voler dans un sens et l’homme dans un autre, et tu rattrapas la moto au vol. Il ne fallait tout de même pas qu’elle soit abîmée, sinon tout ton plan aurait servit à rien. Tu ne pris pas la peine de voir dans quel état se trouvait l’homme. Who cares ?

Tu pouvais partir pour Tôkyô. Tu avais entendu parler de bus qui faisaient le trajet Tôkyô-Séoul. Il y en avait pour au moins quatre jours, mais tu t’en contre fichais, tu voulais partir loin. Et puis de toute manière, cette école était simplement une prison comme une autre. Souvent HyunKi évoque cette histoire de clan et parle de l’école comme étant un lieu de liberté, mais tu doutes que ce soit vraiment ce qui soit le mieux pour le petit. Après tout, la liberté a toujours été ce que tu as désiré et lui aussi, alors pourquoi ne pas lui donner ce qu’il voulait ? Mais tu savais qu’au bout de deux jours, ton absence allait vraiment en inquiéter plus d’un, ou plutôt l’absence du gamin. On finirait par venir te chercher, ou il finirait par reprendre le contrôle et dans ce cas là, il retournerait – difficilement – à la case départ.

Il te fallut plusieurs heures avant d’arriver à Tôkyô. Tu fus même obligé d’y passer la nuit avant de pouvoir prendre un bus qui visiblement existait vraiment. On tenta de t’empêcher de partir mais rapidement tu fis preuve de violence envers le chauffeur qui aussitôt sembla vouloir coopérer. On t’informa sur la durée du voyage. Une journée et demi serait suffisante pour atteindre ton objectif. Une journée et demi avant d’atteindre la cité de tous les pêchés et de toutes les libertés. C’est ça que t’inspire Séoul. Mais le voyage dura légèrement plus longtemps. Disons que ton poids se fit ressentir dans le car qui évidemment était plein. Tu ne prenais pas plus de place qu’un autre mais tu ralentis tout de même la cadence. A cela s’ajoutait le voyage en bateau. Le temps n’était visiblement pas avec toi et une tempête ralenti la traversée jusqu’à Busan. Au final, il fallut une journée de plus pour atteindre ton objectif. Mais tu y étais en fin. Séoul était à toi.

Vous étiez arrivés en plein dans le centre ville. Ce qui était amusant, c’est qu’ici personne ne te connaissait. Devoir s’en prendre à des personnes qui ont toujours peur de toi, ça devient presque lassant, surtout que la moitié d’entre eux sont des personnes qui comptent pour HyunKi et tu ne veux pas avoir des représailles. Il vaut mieux que tu sois là, à Séoul, avec tout un tas d’inconnus dont la disparition n’inquiétera pas le moins du monde le gamin. Tu marches donc, à la recherche d’une cible. Les femmes et les enfants, c’est pas amusant, c’est beaucoup trop faible. Non il te faudrait un homme, un de ces putains d’enfoirés qui se drogue. Ceux qui n’ont pas subi la même malédiction que le gamin et ses amis, mais qui a quand même la possibilité de faire des dégâts. Tu erres donc dans le quartier de HongDae. Et là tu aperçois un homme. Il n’a pas l’air très vieux, mais suffisamment pour être un de ces putains d’enfoirés. Tu t’approches de lui, un sourire de satisfaction.

« Hé toi. Approche. »