Bonjour, je m’appelle Seo Sun Dae et ça se prononce So Sunday, à l’anglaise oui c’est mieux. Non, ce n’est pas mon véritable nom mais personne, mis à part les personnes qui doivent le connaître, ne le connait parce que premièrement, donner son véritable nom à quelqu’un, c’est lui donner une emprise sur son âme, je le sais, je l’ai lu dans un manga ! et ensuite, parce que si Maryline avait dit tout de go qu’elle s’appelait Norma Jean Baker, est-ce qu’elle aurait eu ce succès ? Non, je ne crois pas. Puis au départ, je voulais m'appeler Lee JuBi parce qu'à l'occidentale, ç'aurait fait Jubilee donc voilà. Bref, c’est désormais le nom auquel je réponds et ce depuis longtemps et c’est très bien comme ça. Je suis âgée de 21 ans mais les gens qui me côtoient disent que je fais moins, mentalement surtout, vous l’aurez compris.
Alors il faut que je raconte ma vie, c’est ça ? Je sais pas faire ce genre de trucs, c’est comme quand vous êtes nouveaux dans une école et qu’on vous demande de vous présenter devant toute une classe, et là, c’est le blanc, vous ne savez plus qui vous êtes, ni comment vous en êtes arrivé là. Et dans ce cas, vous savez ce qu’il vous reste à faire ? Imaginer toute l’assistance en petite tenue. J’vous jure, c’est radical comme technique ! Je peux faire pareil ? Enfin, je dis ça mais c’est ce que j’ai lu, je ne l’ai jamais vécu personnellement.
Bref, je suis née à Séoul il y a de ça 21 ans et comme tout un tas de gamins de ma génération, ma mère est morte en couche. Ca n’a causé aucun traumatisme chez moi puisque je ne l’ai jamais connue et que parmi mes camarades, personne n’en avait. Du coup, ben c’est mon père qui m’a élevée, tout seul, comme un grand. C’est drôle de se dire que de tout temps, c’était la femme qui était rattachée à l’enfant comme chez les éléphants, en tout cas, c’était le cas de ce côté-ci du globe. Puis tout à coup, les mères se mettent à mourir et c’est au tour des pères de prendre le relais. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne sont pas encore suffisamment habitués pour que ça marche comme sur des roulettes, je prends le mien en exemple, quand j’étais petite, il m’emmenait à la pêche et me montrait comment changer une courroie de distribution. Et puis on jouait à des jeux vidéo aussi et au football américain parce qu’il ne voulait pas que je sois une poule mouillée incapable de se défendre.
Vraiment, mon histoire n’a rien d’intéressant. Comme la plupart des autres mutants, on a tous deux découvert mon pouvoir au moment de l’adolescence et peut-être que ça peut paraître étrange, mais il n’a même pas sourcillé, pourtant il n’a jamais été adepte de substances illicites. Il faut croire qu’il le sentait, voilà tout, peut-être bien que l’intuition n’est pas un truc réservé qu’aux femmes en fin de compte. Je me voile la face, parce qu’il attendait juste de savoir quel pouvoir j’aurais mais c’est comme ça. Puis de mon côté, mon pouvoir n’a pas changé grand-chose non plus. Certains me fuient parce que revenir sur terre après avoir « plané », ce n’est pas toujours agréable mais j’en ai strictement rien à cirer, j’aime pas trop m’attacher aux autres de toute façon, alors ça m’arrange ! Ben oui, c’est mieux comme ça on n’est jamais déçu par qui que ce soit. Et pendant ce temps-là, je répare des bagnoles et j’aide de temps à autres, quand on a besoin de moi pour faire diversion parce que y a pas à dire mais je suis très douée pour ça. Mais ça s’arrête là, je veux bien mettre mon pouvoir à contribution mais il est hors de question que je me retrouve enrôlée dans une quelconque armée parce qu’il est clair que je ne ferais pas long feu.