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Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei

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Kim Young Im
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Kim Young Im
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MessageSujet: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeMar 24 Avr - 20:43



Par chance, on rencontre certaines personnes.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Moon Yuri & Yao Li Mei


24.04.2049


THANKS MICHAELA ([Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] AND [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien])


La douleur était lancinante comme à chaque fois qu'elle se retrouvait en ce lieu tant détesté. Que lui faisaient-il exactement? Elle n'aurait pu l'expliquer d'elle-même, malgré qu'elle ait subi cela tant de fois. C'est ironique, n'est-ce pas ? De ne jamais vraiment avoir conscience de ce que l'on nous fait malgré le nombre de fois où cela est arrivé. La douleur, c'est tout ce qu'elle pouvait ressentir dans ce lieu lugubre.

Pourquoi s'y trouvait-elle, d'ailleurs, dans cette salle des châtiments ? Qu'avait-elle fait pour y être envoyé? Comme bien souvent, comme à chaque fois qu'elle y posait les pieds, elle n'en savait rien et ne pouvait y penser tant la douleur infligée était puissante. Enchaînée et battue, elle ne pouvait penser à rien ni même agir.
Oh, elle aurait pu tenter de riposter, user de son pouvoir ou se rebeller, mais à quoi bon. Ils devaient être au moins cinq, elle était épuisée et la porte fermée. Ce serait voué à l'échec et il s'agirait là de se jeter tout droit dans la gueule du loup. Alors, elle subissait comme d'habitude. Comme d'habitude, elle serrait ses dents et se mordait les lèvres jusqu'au sang pour pouvoir se taire, jusqu'à ce qu'enfin elle n'ait même plus assez de force pour cela, toutes barrières lâchant, laissant libre court à ses cris de résonner où bon leur sembleraient.

***

Elle ouvrait ses yeux, lentement et avec difficulté. Sa respiration était lourde et rapide, bien trop rapide. Portant sa main contre son cœur, elle essayait de reprendre son souffle, sans succès. Cette sensation de respirer sans que l'air n'entre dans vos poumons, elle la détestait et devait malheureusement y faire face bien souvent.

Allongée dans ce couloir sombre, elle se releva doucement tachant de tenir debout, mais sa tête tournante fit lâcher ses jambes presque instantanément. Elle n'était pas en état. Pas en état du tout. Pourtant, elle ne pourrait pas rester ici, alors elle se leva, s'accrochant au mur et le longea, marchant en connaissant pertinemment le chemin à emprunter. Tant de fois, elle était passée ici tant de fois.

La lumière lui éblouissant enfin le visage, elle prit quelque temps avant de correctement pouvoir identifier par où elle devait aller. Il y avait des gens, un peu partout dans cette cour et elle espéra intérieurement qu'aucun d'eux ne la remarquerait. De toute façon, aucun d'eux ne faisaient attention à elle et ce ne serait sûrement pas le sang coulant légèrement de son bras ou son visage légèrement crispé qui les feraient agir autrement.
Difficilement, elle se dépêcha du mieux qu'elle le put de partir s'isoler dans l'un des coins du terrain extérieur, à l'abri des regards, glissant contre l'un des nombreux arbres. Elle était fatiguée et, laissant comme à chaque fois son inconscient parler, sa voix faible résonna comme pour le lui informer à elle-même.

Le soleil était présent aujourd'hui, bien que la température ne soit pas des plus chaudes. C'était ce temps que Yuri préférait d'ailleurs, sentir le soleil cogner légèrement contre sa peau et en comparaison avec celui-ci, ressentir les biens-faits du vent défaire ses cheveux bruns. Oui, elle adorait ce temps, se perdre à la contemplation des nuages gris arrivant, faire abstraction du temps et en perdre toute notions puis réaliser qu'il allait probablement pleuvoir à la vue du ciel. En y repensant, si elle avait pu choisir son pouvoir, elle aurait aimé la contrôler, cette météo qu'elle aimait tant observer à tout moment de la journée. Ce ciel. Elle qui passait son temps à observer cet infini tantôt azur, en passant par le gris, jusqu'à l'onyx profond.

Elle se risqua à tourner la tête sur sa droite, observant ainsi tous ces gens qui avaient l'air si heureux, malgré qu'ils vivent tous cet enfer. Pourquoi ? Longtemps elle y avait réfléchi. Pourquoi donc réussissait-il à avoir l'air si serein, bien qu'ils sachent tout ce qu'il se passe ? Pourquoi arrivaient-ils à rire, en ayant eux-même subit ce qu'elle avait enduré toute la matinée ? Puis, n'étant pas aussi stupide que les gens le pensent, bien au contraire, elle avait mis des paroles sur ses pensées, des réponses à ses questions.

«Parce qu'ils sont ensemble.»

Fluette, sa voix fut à peine audible, comme d'habitude, parlant plus pour elle-même que les autres. Ses yeux se fermèrent instantanément après ces quelques mots et elle reposa sa tête comme elle le fut initialement. La brise légère et l'air froid les lui firent pourtant rouvrir une demi secondes plus tard, elle avait effectivement froid, habillée de ce simple débardeur. Comme tous, elle aurait pu se vêtir ou rentrer, mais elle n'aurait bougé pour rien au monde. Elle était si bien, là, oubliant presque la douleur lancinante de son bras. Tout paressait si calme, assise là, par-terre. Elle sourit niaisement, attrapant une feuille venant de tomber du chêne dans son dos la protégeant depuis de nombreuses années. De ses mains fragiles et en apparence si petite, elle tritura la feuille quelques instants, mais laissa pourtant celle-ci s'envoler suite à ce vent puissant qui fit virevolter tout se trouvant léger dans les parages, dont ses cheveux qui se retrouvèrent à voler dans tous les sens. Pourtant, même cela ne suffit pas à perturber son regard fixe suivant chaque chemin empruntés par ce qui, quelques instants plus tôt, était en sa possession.

«Ne meurs pas.»

Elle souriait de toutes ses dents, espérant que la feuille volerait aussi loin que possible, toujours plus haut, jusqu'à décrocher la liberté et ainsi ne jamais être anéantie. Un nouveau frisson la sortie pourtant de sa rêverie, probablement devrait-elle rentrer elle aussi, le ciel se faisant plus gris et annonçant probablement un orage future.

«Hmmmm....Non !»

Elle ria légèrement, refermant ses yeux, calant sa tête contre le tronc de cet arbre qu'elle aime tant.

«Non, je reste !»

Elle ria à nouveau, posant son bras droit sur son gauche endoloris, pour se réchauffer. Elle était bien mieux ici qu'à l'intérieur.

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Yao Li Mei
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeMar 24 Avr - 21:39

    Quelle chance, aujourd’hui personne n’était venu me chercher pour faire des expériences étranges sur moi. Je n’ai pas la notion du temps, le comble me direz-vous. Je ne sais pas si l’on est dimanche, ou mercredi, ou je ne sais quel autre jour. Il y a bien longtemps que j’ai cessé de compter et de me poser la question. Je sais simplement que le lundi, on vient me chercher très tôt le matin pour m’utiliser, me torturer et même parfois abuser de moi. Je ne suis pas la seule dans cette situation, on l’est tous. Certains plus que d’autres. Mais on ne devait surement pas être lundi, parce que le soleil est déjà bien haut et je suis encore intacte, moins fatiguée que d’autres fois. C’est cool.

    Lorsque je sentais que ce genre de jours s’annonçaient, j’avais l’habitude d’aller me promener sur le terrain extérieur. C’est un endroit où les adultes ne vont presque jamais, du moins, j’en vois que très rarement. C’est surement parce qu’ils sont trop occupés avec leurs trucs pas du tout agréables. C’es vrai que ça doit être très amusant de voir un enfant crier, pleurer, souffrir, agoniser. Très, très amusant. Enfin toujours est-il que le terrain était plutôt déserté par les adultes en temps normal. A notre plus grand bonheur à tous. Ca nous permettait d’avoir une vie relativement normale, enfin, notre définition du normal est plutôt subjective, pour la plupart nous n’avons jamais vécu en étant libre. Se faire frapper par ce qui vous sert de père peut vous sembler normal, ce n’est pas mon cas, mais j’entends régulièrement des personnes dire que ce que l’on subit n’est pas si horrible que ça. Insouciants.

    Tous les visages que je croisais m’étais familiers, j’avais des impression de déjà vu, comme chaque jour en fait. C’est difficile dans ce genre de lieu de ne pas avoir la sensation de répétition d’un événement. Tout n’est que routine, on ne peut pas s’amuser, il n’y a pas d’actualités, de nouvelles, le monde est mort. J’ai la chance d’avoir vécu avec quelqu’un qui m’a parlé de tout ce qu’il s’est passé il y a vingt-six ans de cela. Il m’a parlé du monde, du véritable monde. Il m’avait dit que tout n’était pas tout rose, mais qu’au fond, c’était bien mieux qu’ici. Il m’a aussi raconté à quel point la Chine, ma nation de je suis on ne peut plus fière, avait réussi à s’imposer dans le monde. Cet homme m’avait dit tellement de choses, avec du recul, je crois qu’au fond il n’était pas si mauvais. Mais c’est vrai que c’est toujours plus facile de rejeter la faute sur un enfant maudit. Comme si l’on avait pas déjà assez de poids sur les épaules.

    Tiens, mon arbre favoris est libre. J’aime cet arbre. On a vécu tellement de choses ensemble. Je sais pas trop pourquoi j’ai jeté mon dévolu sur lui, peut-être parce que ses feuilles de poussent jamais. Oui, ça doit être ça. C’est le seul où absolument aucune feuille n’a poussé depuis que je suis arrivée ici. Les autres ne sont pas très gâtés non plus, mais c’est déjà mieux que mon arbre. Je crois que c’est pour ça que personne ne va le voir, il est rejeté, seul, pestiféré. Il est un peu comme nous le sommes tous ici. Mais moi je le trouve beau de par sa différence. Il dégage quelque chose qu’on ne retrouve pas ailleurs, et pour moi c’est comme un meilleur ami. Je lui ai dit tant de secrets, tant de peines, parfois j’ai même eu la possibilité de lui raconter mes joies. Je souris tout le temps, mais je ne suis pas heureuse pour autant. Je souffre comme tout le monde, j’ai juste plus de facilité à me créer un masque je crois.

    C’était tellement plus agréable de passer du temps sous cet arbre à l’écart du reste que de dormir dans les dortoirs la nuit. On était sans cesse surveillés, et même quand on ne l’était pas, il y avait forcément un regard parmi nous pour surveiller les moindres faits et gestes. Sinon il y aurait eu tellement d’évasion en plus d’un quart de siècle. Mais je crois que la peur engendrée par l’oppression joue beaucoup sur le fait que les enfants restent bien sagement dans leur lit. Sage au point même de ne plus dormir. Le nombre de cas d’insomnie est élevé, j’y suis passée moi aussi, mais avec le temps j’ai fini par m’y faire et aujourd’hui je fais mes nuits. Je ne suis plus inquiète par l’idée de me faire tuer durant mon sommeil. Ca ne peut pas être pire que toutes les tortures subies jusqu’à maintenant. Ouais, j’ai déjà pensé à mettre fin à mes jours, mais je ne suis pas assez courageuse ni pour le faire moi-même ni pour daigner demander à qui que ce soit. De toute façon, je ne voudrais pas imposer ce supplice à qui que ce soit dans mon entourage. On est déjà bien assez servis lors des missions.

    Une jeune fille semblait ressortir du couloir de la mort. Je la plaignais, mais pas trop non plus. On était tous dans le même cas. Et puis, ses amis allaient bien finir par venir s’occuper d’elle. Comme toujours. C’est grâce aux amis qu’on arrive à survivre ici. La solitude peut-être fatale. J’ai connu quelqu’un qui n’a jamais voulu que personne ne l’approche, et il a finit par dépérir. Avec tout ce dont on est victime, comment survivre lorsqu’en plus de ça on est seul ? C’est impossible, on ne peut pas s’infliger de telles choses. En tout cas, je ne lâchais pas mon regard de cette fille. Elle ne semblait pas chercher qui que ce soit, et personne ne courrait vers elle. C’était plutôt étrange. Elle s’assit elle aussi en dessous d’un arbre, mais il n’était pas aussi beau que le mien, mais un beau quand même, un petit peu. Je la regardais, pas de doute, c’était son jour, ou justement c’était plutôt pas le sien. Enfin je sais pas mais elle semblait saigner. Il faut dire qu’ils sont pas très doués pour les piqûres ici, ils s’y reprennent à quatre fois avant de trouver une veine. Rien que d’y penser, j’en avais la chair de poule. Je déteste les piqûres. Mais ce qui m’embêtait le plus là, c’était de voir que personne ne venait la soutenir. C’était peut-être dû à un empêchement ou je ne sais quelle autre bêtise, mais il était hors de question de laisser les choses se passer comme ça. Je m’approchais, doucement. Je n’aime pas effrayer les petits chatons perdus, je la regardais, elle semblait bouger les lèvres, mais personne n’était à côté d’elle. C’était de plus en plus intrigant.

    « Non, je reste ! »

    Je fis presque un sursaut lorsque j’entendis cette phrase sortir de sa bouche au moment où j’étais arrivée à son niveau. Je n’avais encore rien dit, ni rien fait du tout. J’étais tentée de porter ma main à son front pour voir si tout allait bien chez elle, mais j’avais peur de me faire mordre. Je m’accroupis simplement juste devant elle, la fixant droit dans les yeux, enfin, de sorte à ce que ça le soit quand elle daignerait relever son visage. Je me permis alors de répondre à ce qu’elle m’avait dit.

    « Hé. J’suis pas là pour t’embarquer, je me demandais simplement pourquoi t’étais toute seule. »

    Je réfléchis un instant, peut-être qu’elle avait la faculté de discuter avec les esprits et qu’en fait, elle n’était pas réellement toute seule. Je me sentirais vraiment gênée si c’était le cas, mais je repris :

    « Donc, pourquoi t’es toute seule ? »
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Kim Young Im
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeMar 24 Avr - 23:20

Elle continuait de rêver et d'observer le ciel, savourant ce moment qui n'appartenait qu'à elle. Elle n'entendait rien, mis-à-part ses pensées. Elle n'entendait rien de gênant et se sentait incroyablement zen. Du moins, jusqu'à ce que quelqu'un s'accroupisse face à elle, lui adressant directement la parole.

« Hé. J'suis pas là pour t'embarquer, je me demandais simplement pourquoi t'étais toute seule. »

Elle n'avait rien vu venir, elle ne l'avait pas vu venir et tout venait de lui échapper en une fraction de secondes. Elle était bien et sereine il y a encore à peine un instant, puis cette personne s'était approchée d'elle, en lui disant quelques mots à l'apparence banale, mais qui ne l'était probablement pas. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui adresse la parole, et ses yeux s'agitant, regardant tout autour d'elle démontrait sa non-compréhension. Était-ce une blague ? Un groupe d'ami appartenant à la personne lui avait-il lancé un défi, celui de venir lui parler ?

En tant normal elle aurait crié, envoyant balader la personne ayant osé briser sa bulle de béatitude, fait sa crise et aurait fait fuir celui ou celle l'ayant approché. Pourtant, là, elle n'y arrivait pas, comme paralysée par la peur et l'incompréhension mélangées. C'était forcément faux, une fois de plus. Sûrement un piège, une nouvelle fois. Qu'allait-on encore lui faire, cette fois ?

« Donc, pourquoi t'es toute seule ? »

Rapprochant ses genoux contre son buste, elle arrêta de regarder autour d'elle pour poser ses yeux étonnées dans ceux de la jeune fille face à elle. Que devait-elle lui dire ? N'avait-elle jamais remarqué qu'elle était seule et considérée comme la folle, par les autres ? Qu'elle était une pestiférée depuis son arrivée, soit près d'une vingtaine d'années ?

«Tu... je...»

Elle ne savait pas quoi répondre, d'habitude, c'est seul qu'elle parlait, n'ayant jamais peur des réponses auxquelles elle pourrait avoir droit. Elle ne reconnaissait même plus le son de sa voix à cet instant précis, paniquant complètement. Ces yeux la pénétrant, comme s'ils pouvaient lire en elle, ne l'aidaient pas plus, accentuant au contraire sa panique, l'empêchant de savoir comment réagir.

Que devait-elle dire ? Quelle était la question, déjà ? Pourquoi était-elle seule ? Elle n'en savait rien et elle réalisa peu à peu, qu'elle ne se l'était jamais demandée. Pourquoi les gens ne lui parlaient-ils pas ? Qu'avait-elle fait de mal ? Les seules paroles qui lui revinrent alors en esprit fut celle qu'elle avait souvent eu à entendre plus jeune, «Tu es faible.» ; «Tu es inutile.» . Oui, elle n'avait toujours entendue que cela, elle était comme ça. Les gens faibles n'ont pas à être entourés, les gens faibles sont inutiles.

«Les gens faibles n'ont pas à être entourés, les gens faibles sont inutiles.»

Elle ne s'en était même pas rendu compte, elle n'avait même pas réalisé qu'elle avait pensé à voix haute, elle le faisait tellement souvent. C'est donc comme si de rien n'était, comme si elle n'avait rien dit, la question de la jeune fille tournant toujours dans son esprit, qu'elle releva enfin sa tête.

«Je... Pourquoi est-ce que tu me parles ?»

Sa voix était incroyablement faible et timide, ses yeux fuyant à nouveau ceux de son interlocutrice. C'était vrai, comment avait-elle pu venir lui parler ? On ne lui parle pas à elle, tout le monde le sait. À moins qu'encore une fois, on ne soit venu le faire uniquement par pur intérêt. Mais quel intérêt ? Elle n'était en rien la favorite des adultes, bien au contraire. Elle était reniée de chacun des cobayes. Alors quel intérêt avait-on à lui démontrer ne serait-ce qu'une reconnaissance de son existence, quel intérêt? Le seul qu'on lui ait trouvé un jour fut lorsque sa sœur était là, les gens pensant qu'il pourrait s'en approcher en fréquentant la jumelle, avant de comprendre que celle qu'ils convoitaient tant la détestait également, si ce n'est encore plus que n'importe qui. C'était l'unique raison, raison qui n'est plus d'actualité aujourd'hui. Yuri n'a rien de plus aujourd'hui, elle n'est rien.

«Tu ne peux rien gagner en me parlant... tu devrais pas perdre ton temps avec moi.»

Sa voix s'était légèrement brisée en fin de phrase, lui rappelant son triste sort. Elle ne voulait pas lutter, elle était bien trop épuisée pour se battre et faire comprendre à cette fille qu'elle ne voulait pas d'elle, de façon brusque. Non, aujourd'hui elle n'avait pas d'autre choix que de parler et espérer que la jeune fille accepterait de partir sans demander de reste. Elle voulait juste être seule et retrouver sa plénitude qu'elle avait il y a si peu de temps. Elle aurait voulu retourner dans sa bulle, fuir ce monde qui lui paraissait désormais si réel. Elle entendait le bruit assourdissant causer par les gens, elle entendait des bribes de conversation et c'était insupportable.

«Pars, s'il te plaît.»

Elle voulait juste que ça s'arrête, elle voulait juste pouvoir à nouveau sentir le soleil, le vent et les feuilles. Comment tout avait pu, comme ça, passé du rose au noir ? Elle pensait au ciel, elle pensait à elle-même, elle pouvait penser si l'air était chaud ou froid et tout à coup, elle ne pensait qu'aux gens pouvant la voir, qu'à celle devant elle qui perturbait tout.
Et elle détestait ça.

Baissant de plus en plus sa tête au point de n'apercevoir que ses genoux, elle repensa à sa vie sociale qui se trouvait tout simplement inexistante, mais à en juger par ce qu'elle ressentait en cet instant, elle se demandait s'il ne valait pas mieux, après tout. Comment peut-on nous briser, si l'on ne donne justement rien pour ce faire ? Comment perdre confiance et être trahie, alors qu'on ne l'a pas donnée ? La confiance, cette chose si subtile qu'elle donnait si facilement. En ce moment, elle avait peur. Complètement peur. Que cette fille continue de lui parler, qu'elle s'attache, qu'elle tombe à nouveau de haut et qu'elle ait encore plus mal qu'avant. Oui, elle avait complètement peur.

Relevant légèrement ses yeux pour fixer à nouveau la blonde, elle chercha à déceler une once de malhonnêteté, quelque chose lui prouvant qu'elle était quelqu’un de mauvais présent pour l'unique raison de la détruire ensuite, pourtant elle n'en vit rien. Rien du tout, et cela ne fit que lui faire plus peur. Elle semblait honnête et, se connaissant, Yuri allait s'attacher, bien trop vite, bien trop tout court. Elle le savait, elle ne supporterait pas d'être trahie une fois de plus, elle se contenta donc de parler encore une fois, de façon atrocement suppliante.

«Laisse-moi seule, s'il te plaît. Je suis mieux seule.»

Et elle se contenta de replonger à nouveau entre ses genoux, essayant de calmer son esprit, de reprendre contenance et, d'à nouveau, ne penser qu'à la météo et les feuilles tombant de l'arbre sous lequel les deux étaient toujours présentes.

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Yao Li Mei
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeMer 25 Avr - 15:04

    Je comprenais pas trop pourquoi elle semblait si effrayé. On aurait dit un petit chiot abandonné qui sursautait au moindre mouvement brusque et qui n’oserait même pas aboyer si on l’approchait. Elle était exactement pareil, un pauvre petit chiot sans défense. Ca me donnait presque envie de lui caresser la tête pour la rassurer, mais… elle était humaine quand même. Elle était recroquevillée sur elle-même, c’était pas bon ça, elle allait être toute courbée tout au long de sa vie si elle continuait. Je trouve qu’elle a toute les qualités requises pour être mannequin, on m’avait dit que c’était des jeunes femmes super jolies, super minces et super grandes qui faisaient ce métier. Bon, là il faudrait la maquiller un peu pour ne pas voir ses cernes, mais je crois que si le monde redonnait l’envie de vivre, ce métier lui conviendrait.

    « Tu… je… »

    Eh ? Si elle ne fait pas de phrases complètes je serai pas capable de répondre à ses questions. Nan mais c’est vrai, je suis gentille mais bon je suis pas trop douée pour déchiffrer ce genre de message. J’attendais une réponse plus claire quand même, j’étais peut-être intimidante au fond. Ce serait un point positif, mais j’en doute. J’ai testé de jouer les dures devant les adultes, mais ça n’a jamais été très effectifs, j’en récoltais seulement des coups. Mais enfin elle me répondit :

    « Les gens faibles n’ont pas à être entourés, les gens faibles sont inutiles. »

    Cette phrase ne fit faire à mon sang qu’un seul tour. Je perdis l’équilibre, et passai d’une position accroupie à une position assise sur mes fesses. Je croyais pas que quelqu’un puisse dire ça comme ça. Je ne sais pas si elle se considérait comme faible ou non, mais dans un cas comme dans l’autre c’était insultant pour toutes ces personnes qui n’ont pas le courage d’être fort mentalement et d’être un maximum résistant. Moi-même je suis faible par moment. Je crois que si cette fille avait été mon amie, je lui aurais foutu une baffe. Mais je ne fais pas ça. On est assez violenté comme ça ici. Mais ce qui m’énerva en réalité c’est qu’elle me demande pourquoi je venais lui parler. C’était assez culoté quand même. Je suis gentille, je viens tenir compagnie aux personnes qui semblent en avoir besoin, et on me remercie comme ça.

    « Tu ne peux rien gagner en me parlant… Tu devrais pas perdre ton temps avec moi. »

    Hein ? Quoi ? Gagner ? Comme si je cherchais à gagner quelque chose en parlant à quelqu’un. Jusqu’à présent personne n’a jamais débarqué dans mon dos pour me dire « Bravo vous avez gagné le droit de quitter le Camp ». Non jamais, et c’est bien dommage. Je voyais vraiment pas où elle voulait en venir. Peut-être était-ce un message codé pour dire que quelqu’un nous surveillait, et qu’on allait se faire emmener ou quoi. Ou peut-être simplement qu’on lui voulait du mal et qu’elle ne pouvait rien dire sans prendre le risque d’avoir des problèmes. C’était surement ça, je ne voyais pas d’autres raisons pour qu’elle agisse aussi bizarrement. J’étais prête à lui dire que j’allais l’aider lorsqu’elle ajouta :

    « Pars, s’il te plait. Laisse-moi seule, s’il te plait. Je suis mieux seule. »

    Ah bah non. Je crois que je me suis trompée sur toute la ligne. Ca m’apprendra à être trop gentille et à vouloir accorder ma confiance à n’importe qui. On mène une vie qui n’est vraiment pas facile, on a tous besoin de quelqu’un pour survivre, on a tous besoin d’une voix qui nous dit ce que l’on veut entendre, on a tous besoin d’une oreille qui peut écouter ce que l’on a dire. Je ne veux pas revoir quelqu’un de solitaire dépérir. Je ne veux pas, c’est vraiment pas beau à voir et j’en garde de très mauvais souvenir. C’est même pire que de mourir au combat. Cette fille est aussi têtue que le garçon que j’ai connu à l’époque. Je n’ai pas encore tout essayé, je n’ai pas dit mon dernier mot. Même si j’dois utiliser la force, je ne laisserai pas cette fille sous cet arbre qui est très moche en fait. Je n’aime pas son arbre.

    « Bon. J’ai commencé doucement pour ne pas te faire peur, mais là ça ne va pas du tout le faire. Pour commencer, on va aller sous MON arbre, parce qu’il est bien mieux que tous les autres arbres ici. »

    J’attrapai la main de la jeune fille tout en la serrant très fort, je ne voulais pas qu’elle m’échappe. Elle allait être ma victime. Enfin, victime à ma façon quoi. Je la traînai jusqu’à mon arbre, le meilleur de tous. Une fois qu’on fut toutes les deux en dessous, je rajoutai :

    « Ensuite, je ne te laisserai pas. Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas ce que tu as vécu, je ne sais pas de quoi tu es capable, je ne sais absolument rien de toi, mais rester seule, je ne le tolère pas, okay ? Considère moi comme une sorte d’adulte pas trop méchant qui veut juste que les gens ne restent pas dans leur coin pour pourrir. C’est pas beau de pourrir, crois-moi. »

    Je m’approchai de son visage, la scrutant histoire de ne pas laisser le moindre détail. S’il y avait une blessure, je voulais qu’elle m’en parle, s’il y avait une cicatrice également, si elle cachait le moindre truc, il était hors de question que je laisse passer ça et qu’elle ne m’en parle pas. Puis je lui ai attrapé les joues tentant de lui faire esquisser un sourire sans tirer trop fort, il parait que ça fait mal quand on tire trop fort.

    « ALLEZ ! Souris un peu ! La situation n’est pas prête de s’améliorer, si c’est ce que tu espères. Alors souris, même si ce n’est pas sincère, souris. »
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeDim 29 Avr - 13:34

« Bon. J'ai commencé doucement pour ne pas te faire peur, mais là ça ne va pas du tout le faire. Pour commencer, on va aller sous MON arbre, parce qu'il est bien mieux que tous les autres arbres ici. »

Elle releva sa tête, la fixant de ses yeux ronds, estomaquée. Elle n'eut pourtant pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle se fit tirer à une vitesse telle que cela la désarçonna complètement. Cette main serrait la sienne, si fort. C'était si agréable de sentir autre chose que le vide entre ses doigts.

Traînée le long de la cour, elle se retrouva bien vite assise sous un arbre, aux côtés de la blonde qui continuait de la scruter. Cet arbre était moche. Ce fut tout ce qu'elle pensa dès qu'elle en fut proche. Elle ne voyait pas en quoi il était mieux que les autres. Il était vide, il avait l'air vieux. En réalité, il avait juste l'air mort, fade et sans couleur. En soi, tout le contraire de sa propriétaire -bien qu'il ne soit pas à celle-ci, elle le considérait comme tel.

« Ensuite, je ne te laisserai pas. Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas ce que tu as vécu, je ne sais pas de quoi tu es capable, je ne sais absolument rien de toi, mais rester seule, je ne le tolère pas, okay ? Considère moi comme une sorte d'adulte pas trop méchant qui veut juste que les gens ne restent pas dans leur coin pour pourrir. C'est pas beau de pourrir, crois-moi. »

Elle ne sut pas quoi répondre, tant ces mots l'étonnèrent. Personne ne lui avait jamais parlé de façon si déterminée, de façon si réelle. Puis sans qu'elle ne le contrôle, tout lui vint en rafale, comme une claque. ''Jme demandais juste pourquoi t'étais toute seule''. ''Je ne te laisserai pas''. ''Rester seul, je ne le tolère pas''. ''C'est pas beau de pourrir, crois-moi''.

Ces mots résonnaient en écho dans son esprit vide, ses yeux ayant pris une taille peu comparable, fixant l'autre sans pouvoir se détourner. Un peu plus et les larmes auraient coulé. Que pouvait-elle répondre ? Tout se mélangeait tout d'un coup. Pouvait-elle avoir confiance en la jeune fille ? Que devait-elle faire ? D'un côté, elle voulait lui sauter dans les bras, lui dire qu'elle voulait qu'elle reste, lui dire qu'elle avait besoin de quelqu'un elle aussi et qu'elle avait tout, sauf envie de pourrir. D'un autre, elle voulait fuir, avant qu'il soit trop tard. Elle voulait quitter cette atmosphère si différente de celle dans laquelle elle avait eu l'habitude de vivre. Elle voulait fuir avant de l'aimer, cette atmosphère. Avant de s'attacher, avant que le point de non-retour ne soit dépassé et qu'elle se mette à voler si haut, que la chute en serait abominable et probablement fatale.

Le visage de la blonde s'approcha alors d'elle l'interrompant dans son combat intérieur qui faisait rage bien plus qu'à l'accoutumée. Elle vit ces mains se lever et s'approcher de son visage. En temps normale, lorsque quelqu'un s'apprêtait à la toucher, elle fuyait. Elle se débattait où évitait qu'on ne le fasse. Elle avait tant l'habitude de n'être touchée que pour être battue, qu'elle avait débloquée des réflexes plutôt violents qu'elle ne pouvait contrôler, tant bien même elle l'essayait. Pourtant, cette fois, elle ne bougea pas. Elle aurait voulu, elle l'ordonnait à son corps, mais rien ne se produisait comme cela le devrait. Elle ne pouvait pas. Et ces doigts se posant sur chaque coin de ses lèvres, les étirant doucement, la déstabilisèrent probablement bien plus que tout ce qui avait pu se passer jusqu'alors.

« ALLEZ ! Souris un peu ! La situation n'est pas prête de s'améliorer, si c'est ce que tu espères. Alors souris, même si ce n'est pas sincère, souris. »

Tout l'avait quitté. Ses questions, ses appréhensions et ses diverses possibles réponses. Elle ne pensait plus. Elle n'aurait jamais cru ça possible, mais elle ne pensait plus.

Elle ne contrôlait plus rien. Cela avait-il été le cas, rien qu'une fois de toute façon ? Avait-elle un jour contrôler quelque chose ? Non. Rien. Jamais. Ça n'avait jamais été le cas.

Elle se l'était jurée, elle s'était promise qu'elle ne s'attacherait plus, qu'elle ne ferait plus jamais confiance à qui que ce soit. Quand avait-elle décréter que les gens étaient tous plus viles les uns que les autres d'ailleurs ? Elle n'en savait rien, mais elle savait que c'était le cas. Elle le savait et en était sûre, à l'époque du moins. Cette fille dérangeait tout, elle lui faisait presque croire le contraire, elle avait l'impression que pour la première fois de son existence elle était confrontée à quelqu'un de bien. Elle avait tant envie de la croire, tellement envie. Comme lorsque l'on vous met devant un plat délicieux après des jours entiers de diète, vous ne voulez qu'une chose, vous jeter dessus. En cet instant, elle ressentait la même chose, à la différence prêt que c'était depuis toujours, qu'elle avait été privée d'affection. Elle en avait peut-être devant elle, et sans qu'elle ne réussisse à les stopper, les mains de la jeune fille toujours sur son visage étirant ses lèvres, ses larmes s'écoulèrent de ses yeux sans même qu'elle ne sache pourquoi.

On lui demandait de sourire et elle, pleurait. Elle en aurait presque ri, dans une autre situation, dans une situation où elle aurait été seule et n'aurait pas eu peur de le faire. Elle aurait ri de cette tendance à toujours agir de façon contraire à ce qu'on lui demande. Mais elle ne voulait pas énervé celle face à elle, alors relevant de quelques millimètre sa tête qu'elle avait légèrement baissé, elle lui sourit, de toutes ses dents, les larmes dévalant toujours ses joues. Elle s'étonna elle-même à ne pas sourire de façon forcée, à aimer sentir ses yeux se plisser, à aimer cela tout simplement. Non pas qu'elle ne souriait jamais, elle le faisait souvent et riait souvent aussi, mais jamais encore elle ne l'avait fait face à quelqu'un et elle en était encore plus déboussolée.

Elle prenait conscience qu'elle était en train de donner sa confiance, qu'elle risquait d'à nouveau être blessée, mais elle prendrait le risque. De toute façon, au combien même tout était faux, au combien même tout n'était qu'un jeu pour la blonde, elle s'en fichait. Être blessée un peu plus, elle y survivrait et n'aurait de toute manière, pas le choix. Mais cette fille lui donnait un peu d'espoir, alors elle prendrait le risque.

Souriant un peu plus, pleurant un peu plus, sa voix aiguë raisonna.

« Moon Yuri.»

C'était court et bref, mais elle espérait que la jeune fille comprendrait qu'elle lui offrait là le peu qu'elle avait.

Le soleil avait frappé aujourd'hui, toute la journée, et la pluie que la jeune fille avait présagé commençait enfin à tomber du ciel. La plupart des gens rentraient, tournant tous la tête dans la même direction. Un arc-en-ciel avait daigné dévoiler sa présence. Yuri se trouva un peu stupide d'associer cet arc-en-ciel à elle-même. Il était né de la pluie et du beau temps, comme le sourire ornant son visage et les larmes dévalant encore ses joues.

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Yao Li Mei
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeDim 29 Avr - 16:10

    Elle souriait ! Vraiment ! Enfin, elle feignait vraiment d’être en train de sourire. C’était comme une petite victoire pour moi. Même si je savais très bien que son sourire n’était pas sincère, qu’elle n’était pas plus heureuse que quelques secondes auparavant, elle avait fait l’effort de suivre mon conseil. Je ne sais pas du tout si mes conseils sont vraiment bons, je sais juste que chez moi ça marche. Ca me permet de moins me prendre la tête avec les soucis qu’on a. Ca me permet d’avoir l’impression de vivre à peu près normalement. Mais, en même temps qu’elle esquissait ce sourire, des larmes coulait sur son visage. Je lâchai ses joues. Elle avait compris le message. Mais ce n’était pas exactement l’effet escompté.

    « Moon Yuri. »

    Je ne compris pas tout de suite ce qu’elle essayait de me dire. Moon… La lune ? Mon premier réflexe fut de regarder vers le ciel mais tout ce que je recevais en échange fut une goutte d’eau en plein milieu de mon nez. Et puis de toute manière la lune ne s’était pas encore montrée. Ca ne devait pas être de ça dont elle parlait. Yuri… Qu’est-ce que ça voulait dire ? Puis finalement, après avoir réfléchi un peu, oui parce que des fois je réfléchis, j’en déduit que ça devait être son nom. C’était plutôt mignon comme nom.

    « Moi c’est Li Mei. Mais généralement on m’appelle plutôt Mei. J’sais pas pourquoi, les gens n’aiment pas dire Li. Faudrait que j’leur demande pourquoi un jour… Ca m’intrigue. »

    Il commençait à pleuvoir de plus en plus fort, et les autres qui se trouvaient sur le terrain extérieur commençaient à s’en aller. Je n’aimais pas trop me retrouver seule quelque part. Vous savez, même si les adultes ne nous surveillent pas vraiment quand on est ici, on est quand même plus facilement repérable lorsque l’on est que deux. On ne fait rien de mal hein, mais j’ai l’impression d’être plus observée que lorsqu’une vingtaine de personne m’entoure. C’est comme ça, je suis un petit peu paranoïaque sur les bords. Enfin, peu importe le temps, Yuri ne semblait pas avoir envie de bouger, et personnellement la pluie ne me dérangeait pas du tout.

    « Bon, mon arbre ne nous protège pas du tout. Mais tu sais, c’est un arbre spécial. Il a un pouvoir tout comme nous. Si tu veux, je te parlerai de lui. »

    Je ne compte plus le nombre de fois où l’on s’est foutu de ma gueule à propose de mon arbre. On m’a souvent dit que j’étais folle de parler à quelque chose qui n’était même pas vivant. On m’a dit aussi qu’il n’avait pas d’oreille donc qu’il ne pouvait pas écouter. Et j’ai souvent répondu méchamment « Et toi parce que tu n’as pas de parents, tu n’es pas humain ? » Je sais que ce n’est pas le genre de choses à dire. Mais les gens sont méchants parce qu’on est différents. Mais c’est pourtant le seul moyen d’avoir l’impression d’exister. Montrer qu’on ne suit pas le mouvement, essayer de s’écarter du rang, de se montrer. On a l’impression d’être beaucoup plus vivant.

    Un arc-en-ciel s’était formé dans le ciel. Parce que malgré tout, le soleil était toujours présent. Mais toutes ces personnes qui étaient parties s’abriter ne pouvaient pas le voir, c’était bien dommage pour elles parce que c’était vraiment beau. C’est pas grave, si ça pouvait donner un peu de bonheur à Yuri, c’était cool. En espérant qu’elle sache apprécier les bonnes choses, ce n’était pas donné à tout le monde.

    Beaucoup moins cool et beau, c’était le bras de Yuri qui attirait mon regard maintenant. La question qui se posa ce n’était même pas ce qu’ils avaient bien pu lui faire, je le savais très bien, mais c’était plutôt quel genre pouvoir elle pouvait avoir. Ca m’intriguait. Chaque fois que je rencontrais quelqu’un de nouveau, je découvrais des facultés d’autant plus étonnantes. Moi ça n’avait rien d’exceptionnel. Je pouvais me téléporter mais seulement de façon très limitée. Les gens pouvaient faire plein de choses et pas moi. C’est un peu pour ça que je me fais souvent remarquer. Je ne veux pas être le genre de personne qui ne sert à rien et qui s’oublie vite. Je veux juste exister.

    « Et… sinon. Toi qu’est-ce que tu peux faire d’extraordinaire ? Je veux dire, c’est quoi ton pouvoir ? »

    Si elle ne répondait pas, ça ne m’étonnerait même pas. Je sais que c’est le genre de chose assez personnelle. Parler de son don – oui parce que je considère ça comme un don – c’est un peu comme se mettre à nu. Certains ont même honte de ce qu’ils savent faire comme s’ils avaient honte de leur corps. C’est assez étrange, mais je peux le comprendre. Moi j’ai honte de mon pouvoir inutile, mais je préfère le montrer à tout le monde pour oublier ce complexe.

    « Moi j’peux me téléporter ! C’est pour ça que j’fais partie de l’équipe d’infiltration ! »

    Je me concentrai pour me retrouver aussitôt en haut de mon arbre, puis à l’autre bout du terrain. Je lui faisais de grands signes pour être sûre d’être vue, puis je revins juste à côté d’elle. Enfin, de l’autre côté. Les gens généralement me disaient que c’était « cool », « génial », « fantastique », mais dès qu’ils me demandaient pourquoi je ne m’en servais pas pour m’évader, j’étais obligée de leur expliquer qu’il y avait des limites à toutes bonnes choses. J’ai pourtant essayé. Mais je me suis faite choper à chaque tentative, sans exception. Ce serait trop beau sinon.
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Kim Young Im
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeDim 29 Avr - 18:46

Son sourire ne l'avait pas quitté, elle n'y arrivait pas depuis que Li Mei lui avait dit d'en faire apparaître un.
''Li Mei''. C'était joli, vraiment joli. Tout le monde l'appelait Mei ? Dans ce cas elle l'appellerait Li ! Elle sourit encore plus à cette pensée. Elle se sentait si légère en cet instant, elle aurait voulu que ce moment dur éternellement.

« Bon, mon arbre ne nous protège pas du tout. Mais tu sais, c'est un arbre spécial. Il a un pouvoir tout comme nous. Si tu veux, je te parlerai de lui. »

Elle la fixa instantanément. Cet arbre avait vraiment des pouvoirs ? Elle aurait adoré savoir lesquels, là, tout de suite, mais elle avait dit qu'elle lui en parlerait, alors elle attendrait. Elle ne savait pas que certains arbres pouvaient avoir des pouvoirs, c'est sans doute pour ça qu'elle le disait spécial et bien mieux que tous les autres. Yuri était vraiment intriguée en cet instant, mais ne voulait pas paraître lourde ou trop curieuse et se contenta donc de ne rien dire.

Elle observait celle qu'elle considérait comme sa désormais ''amie'' regarder l'arc-en-ciel qu'elle-même avait remarqué plus tôt. Elle aussi les appréciait ? Ça leur ferait un point commun dans ce cas. Puis le regard de Li Mei se détourna, venant observer son bras. Elle le fixait sans rien dire et le premier réflexe qu'eut la brune fut de poser son autre bras sur celui endoloris. Elle ne voulait pas qu'on l'observe, elle le considérait comme une marque de faiblesse. Elle était incapable de se défendre.

« Et... sinon. Toi qu'est-ce que tu peux faire d'extraordinaire ? Je veux dire, c'est quoi ton pouvoir ? »

Cette question la surpris. On ne lui demandait jamais réellement quel pouvait être son pouvoir, non pas parce qu'on lui parlait peu -quoi que- mais parce que la plupart des gens étaient au courant. Sa sœur était très remarquée à l'époque et beaucoup la voyaient à l’œuvre. C'est donc avec timidité qu'elle commença à réfléchir à comment, pour la première fois depuis très longtemps, elle pourrait décrire ce qui avait valu sa présence en ce lieu maudit.

« Moi j'peux me téléporter ! C'est pour ça que j'fais partie de l'équipe d'infiltration ! »

La blonde se mit directement à l'acte, lui démontrant ses capacités. Elle n'eut pas le temps de cligner des yeux que celle face à elle s'était retrouvée sur l'une des branches de l'arbre, puis l'instant d'après à l'autre bout de la cour en agitant ses bras comme pour dire ''Je suis là''. Elle était impressionnée, vraiment, et ne put retenir un rire sonore de traverser ses lèvres avant que son acolyte ne se retrouve à nouveau face à elle. Ce pouvoir était vraiment intéressant et la première chose qu'elle eut en tête fut :

« Tu dois pouvoir aller te coucher dans ta chambre plus rapidement que les autres le soir !»

Elle réalisa qu'elle avait parlé à voix haute et plaqua ses mains sur ses lèvres, de légères plaques rouges apparaissant sur ses joues, avant de reprendre :

« Excuse-moi... je... je dis souvent ce que je pense à voix haute.»


Elle ne savait plus quoi dire pour ne pas passer pour une folle, elle ne voulait pas perdre la première et unique personne ayant bien voulu lui adresser la parole avec en tête -elle le pensait- une future et simple amitié sans rien caché derrière cela. Elle était réellement contente de s'être enfin, pour la première fois, faite une amie qui allait peut-être rester pour elle. Puis elle repensa qu'elle n'avait toujours pas répondu à la question concernant son pouvoir et trouva le sujet parfait pour changer le précédent et ne pas faire fuir celle qui devait probablement attendre une réponse à cette question.

« Pour mon pouvoir je... en fait je peux contrôler le sang. Ou bien tes hormones. Par exemple, si je veux faire arrêter ton cœur de battre en stoppant ta circulation sanguine et bien... je le peux... Et si je veux te rendre folle de moi au point de te faire perdre la tête... je le peux aussi.»

Elle ne savait plus si c'était une bonne idée finalement, que de parler de son pouvoir. Elle ne voulait pas qu'elle prenne peur où la considère comme quelqu'un de dangereux, comme on lui en avait parfois donné le prétexte pour s'éloigner d'elle. Et puis, son pouvoir était plutôt morbide, rien de bien mignon ou d'utile. Oui, son pouvoir n'avait, à sa connaissance, rien d'utile. Elle était faite pour tuer et était considérée par les adultes, par ceux qui tenaient toutes les ficelles, comme quelqu'un que l'on pourrait transformer en une réelle machine à ce faire.

« Et je... je fais partie de l'équipe de polyvalence. Sinon, toi, tu es ici depuis longtemps ? Qu'est-ce qui t'y à amener ? »


Encore une fois, elle changeait de sujet. Elle était vraiment douée pour ça il faut croire, elle était parfaite pour esquiver. Et en plus de ça, elle changeait le sujet pour en aborder un autre qui serait peut-être bien plus personnel que ce à quoi elle avait pensé en le débutant. Il fallait vraiment, réellement, qu'elle arrête de dire tout ce qui lui passait par la tête et parler en ne réfléchissant qu'après.

Pourtant, maintenant qu'elle y réfléchissait plus intensément, cela l'intéressait. Elle ne parlait jamais à personne et n'avait jamais su comment, au moins un d'entre eux, avait pu se retrouver ici. Elle, elle ne s'en souvenait même pas. Elle s'était retrouvée ici quelque temps après sa naissance. Une année, peut-être un peu plus. Elle n'en avait aucun souvenir, la seule chose qu'elle savait était qu'elle avait passé sa vie ici. Elle ne pu même pas empêcher ses poils de s'hérrisser à cette pensée. Elle n'avait connue que ça, les expériences, la violence et la haine. Elle ignorait tout du dehors, des gens. Elle qui avait toujours été battue pour tout et rien, uniquement parce qu'ils y prenaient un malin plaisir, n'avait jamais osé poser de questions. Mais dieu seul savait combien elle s'en posait, des questions. Dieu. Elle en riait. S'il y avait bien une chose venant de l'extérieur qui s'était introduite ici, entre ces remparts, c'était bien lui. Elle en avait surpris beaucoup à prier, avant d'entrer dans ces salles maudites. Elle n'y croyait pas, elle ne pouvait pas y croire et en soi, cela était complètement compréhensible. Mais elle trouvait quand même que la foi était quelque chose d'assez incroyable. C'était dingue le courage que cela donnait à certain, pour l'unique raison qu'ils se croyaient protéger. Ce même courage qui, parfois, payait. Elle admirait cela et aurait bien aimé parfois, elle aussi, avoir cette force. Mais elle ne pouvait pas, elle n'y arrivait pas en sachant pertinemment ce qui lui arrivait depuis sa naissance. Sa question lui revint en tête et une fois de plus, un léger frisson la traversa. Ce n'était peut-être pas une si bonne question. Elle n'avait plus autant envie d'en connaître la réponse, d'ailleurs.

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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeLun 30 Avr - 18:44

    « Tu dois pouvoir aller te coucher dans ta chambre plus rapidement que les autres le soir ! »

    J’ai eu envie de rire à cette remarque. En vrai, c’était la première fois que quelqu’un pensait à cette possibilité. Si me téléporter n’était pas aussi fatiguant, c’est vrai que j’me servirais de mon pouvoir pour ce genre de petites choses. Même si ce serait plutôt pour pouvoir aller dehors le soir sans me faire prendre. Malheureusement, je préférais préserver mes forces en cas de danger. Et je n’étais pas encore capable d’aller bien loin. Rapidement Yuri s’excusa. Je ne voyais pas pourquoi. Je trouvais ça plutôt cool que quelqu’un dise ce qu’il pense à voix haute. Au moins on est sûr de ce qu’il peut penser de nous.

    Au final, je n’avais pas eu de réponse en ce qui concernait son pouvoir. Mais je pouvais comprendre. Elle semblait être seule d’ordinaire, alors parler de son pouvoir, livrer une partie de soi même en somme ne devait pas être une chose facile. Moi je le montrais à tout le monde tout le temps, mais ça ne voulait pas dire que cette aisance appartenait à tout le monde. Puis finalement, elle expliqua en quoi consistait ce fameux pouvoir. Elle avait le pouvoir de contrôler le sang ainsi que les hormones, provoquer un arrêt cardiaque, faire tomber amoureux n’importe qui d’elle… Je dois avouer que dans un premier temps, je fus assez retournée. C’était assez effrayant. Mais elle n’avait pas l’air d’être quelqu’un de méchant au fond. Et j’étais persuadée qu’il y avait d’autres choses qu’elle était capable de faire.

    « Mais tu… »

    J’avais pas vraiment eu le temps de poser ma question. Comme si elle s’était précipitée avant que je ne dise quoi que ce soit, elle ajouta qu’elle faisait partie du groupe de polyvalence. C’était pour cette raison que je ne l’avais pas croisée auparavant. J’ai beaucoup plus de facilité d’aborder ceux qui sont en infiltration, ce qui ne m’empêche pas d’avoir des relations avec ceux de la polyvalence, mais je sais pas, il y a quelque chose qui ne passe pas bien avec eux généralement. Mais la preuve que tout le monde n’était pas à l’image de l’idée que j’me faisais de ce groupe en général.

    « Sinon, toi, tu es ici depuis longtemps ? Qu’est-ce qui t’y a amenée ? »

    J’étais un peu surprise qu’elle me pose ce genre de question. Ce n’était pas vraiment comme si j’avais désiré me retrouver ici. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de personnes qui viennent au Camp par choix, il faut vraiment être maso ou avoir assez de talent pour ne pas être considéré comme du bétail. Il faut aussi beaucoup aimer faire du mal aux innocents… C’était assez intriguant comme question, sincèrement, j’étais un peu déstabilisée par ses mots, je n’osais presque pas répondre. Mais il le fallait.

    « Et bien… tu sais, c’est un peu comme tout le monde. On m’y a traînée de force. Je n’ai pas réellement été arrachée à ma famille étant donné que je ne l’ai jamais connue. Mais c’est mon père adoptif qui m’a livrée aux Kratos. Enfin, je suppose que pour toi c’est assez similaire… tu n’as pas eu le choix, si ? »

    Je devais paraître vraiment étrange aux yeux des autres. En fait, je n’avais pas honte de parler de mon passé et de dire que je n’avais jamais connu ma vraie famille. Ma mère n’avait pas eu de chance, un peu comme les mères de tous ceux qui m’ont raconté leur vie et puis mon père ne s’était même pas soucié du fait que ma mère ait été enceinte d’après ce que mon père adoptif m’avait dit. Malgré les horreurs qu’il m’avait dites, et le coup qu’il m’avait fait et qu’il avait prémédité, c’était la seule personne que je considérais comme étant ma famille avec Wei. Je crois qu’il n’avait simplement pas d’autres choix que de me livrer au camp. C’était un moyen de se sentir plus léger.

    « J’ai pas pu te poser la question mais… avec ton pouvoir, je suppose que tu peux guérir des personnes nan ? Tu ne peux pas refermer les plaies, faire en sorte de refaire battre un cœur prêt à lâcher ? Ou encore, je ne sais pas moi, arriver à séparer le sang des toxines nocives ? »

    J’étais sûre que son pouvoir n’était pas une simple machine de guerre. Elle n’était pas en polyvalence pour rien, il n’y avait pas que l’assaut. J’étais persuadée que son pouvoir ne servait pas qu’à faire le mal, mais il fallait qu’elle me le confirme. Je la regardai, je ne sais pas pourquoi mais j’lisais sur son visage une sorte de gène. Ca me mettait mal à l’aise, je savais pas trop pourquoi elle était comme ça, et elle arrivait à me faire culpabiliser.

    « Tu sais, j’ai aucune idée de tout ce dont je suis capable. Je… je ne crois pas que mon pouvoir s’arrête simplement à la téléportation. De plus en plus ces derniers temps, quand j’me déplace dans l’espace, j’ai l’impression que ce n’est pas instantané, comme si le temps s’arrêtait. C’est assez étrange… Je me pose beaucoup de questions sur moi-même, et j’aimerais vraiment trouver quelqu’un qui en sait plus que moi à mon sujet. »

    Et voilà que j’commençais à lui parler de choses dont je ne parlais pas en général. Pourquoi ? Bonne question. D’habitude c’était à Wei que j’me confiais. Même lui n’était pas encore au courant de mes suppositions quant à mon réel pouvoir. Réalisant ça, j’eus le réflexe de porter ma main à ma bouche, comme si je venais de faire une bêtise. C’était ce que j’avais fait. Malgré l’air inoffensif de Yuri, je ne pouvais pas encore totalement lui faire confiance, je ne sais pas ce qu’elle est vraiment. Parler de mon pouvoir comme ça pourrait m’être fatal. Je vois déjà les adultes venir me chercher pour me faire encore plus d’expériences « pour confirmer » mes doutes, me diraient-ils. Mais pourquoi ? Pourquoi je venais de lui dire ça ? Vite, une parade.

    « Oublie ça, je crois qu’en fait ce n’était qu’un rêve… »
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeDim 6 Mai - 13:36

De force... Dans le fond c'était si évident qu'elle se traita intérieurement d'idiote d'avoir posé une question si dénuée d'intérêt. Comment pouvait-on réellement se retrouver ici d'une autre manière que par la force ? Ou du moins, de son propre chef...

Elle, n'avait pas réellement été traînée ici par force, elle ne s'était pas accrochée avec acharnement au pantalon de son père ou bien n'avait pas crié pour qu'on la lâche. Elle était bien trop jeune et si tant est qu'elle avait eu l'âge de pouvoir avoir des réflexions, elle ne se serait pas plus débattue, ignorant où elle pouvait bien être emmenée.

Son père. Elle n'y pensait pas souvent, vraiment. Que faisait-il maintenant ? Elle n'en savait rien. Autant elle le haïssait de toutes ses forces dès qu'elle posait un pied dans l'une de ces salles qu'elle qualifiait de ''lieu à torture'', autant elle comprenait son geste lorsqu'elle était un peu plus reposée. Il avait besoin d'argent, de ce qu'on lui avait dit. Il ne voulait pas mourir de famine et cela se comprenait. Sa propre vie ou celles de ces deux êtres qui avaient tué sa femme, le choix se faisait vite et peut-être bien qu'elle aurait fait pareil. Peut-être bien... Non. Non, elle ne l'aurait pas fait, jamais. Mais elle comprenait, de temps à autre, quand elle voulait bien avoir l'esprit assez pacifiste pour le faire.

La blonde avait recommencé à parler, l'interrompant dans ses pensées. Guérir des gens ? Agir de façon contraire à tout ce qu'on avait pu lui apprendre, à ce pourquoi on l'avait obligé à s'entraîner durant toutes ces années ? Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne savait même pas quoi penser. Elle ne s'était jamais posée une question pareille, elle ne l'avait jamais envisagé. Comment y aurait-elle pu ? Toute sa vie elle avait été qualifiée de bête à tuer, toute sa vie on lui avait décrit au combien son pouvoir était nocif pour le monde, la faisant se haïr elle-même. Toute sa vie, sans aucun répit, on l'avait qualifié de fille bonne à arracher la vie. C'était tout ce qu'elle avait toujours été, et cela la gênait de ne pas savoir si elle pouvait effectivement faire autre chose que cela. Elle ignorait la réponse à cette question et elle avait peur de ne pas être apte à cela, ça ne renforcerait qu'une chose : le fait qu'elle soit depuis sa naissance destinée à être une nuisance.

« Tu sais, j'ai aucune idée de tout ce dont je suis capable. Je... je ne crois pas que mon pouvoir s'arrête simplement à la téléportation. De plus en plus ces derniers temps, quand j'me déplace dans l'espace, j'ai l'impression que ce n'est pas instantané, comme si le temps s'arrêtait. C'est assez étrange... Je me pose beaucoup de questions sur moi-même, et j'aimerais vraiment trouver quelqu'un qui en sait plus que moi à mon sujet. »

Elle était complètement rassurée de ne pas avoir eu à répondre à la précédent question de la jeune fille. Elle ne voulait pas dire qu'elle ne pouvait pas le faire, soigner, ou bien dire qu'elle le pouvait peut-être mais n'en avait aucune idée. Elle ne voulait pas qu'on la pense faible à nouveau, ou qu'on l'associe au ''mal''.

Oui, elle était rassurée, puis tout d'un coup intriguée. Il était clair que Li Mei et elle ne visualisait pas les pouvoirs de la même façon. Tandis que la blonde se posait des questions et remarquait des choses changeantes quant au sien, l'acceptant apparemment totalement comme faisant partie de sa vie, la brune faisait elle, tout le contraire. Son pouvoir était un fardeau qui, elle le savait, était la cause de sa présence ici et faisait d'elle ce que l'on pourrait qualifier de ''monstre''. Elle tentait de l'ignorer au mieux possible et ne cherchait pas à en savoir davantage, se contentant juste de ce qu'on lui disait possible de faire.

« Oublie ça, je crois qu'en fait ce n'était qu'un rêve... »

Autant elle n'avait pas réagi depuis le début, autant à ce moment elle ne put empêcher ses lèvres de bouger seules et d'en faire sortir quelques paroles, encore une fois, comme si ses pensées étaient illustrées par des mots.

«Tu le penses vraiment toi aussi, alors ? Que ce qu'il se passe dans nos rêves est forcément faux... »

Yuri parlait peu. À peu de gens, à personne mis-à-part elle-même, en réalité. Elle ne se confiait jamais et n'avait personne pour le faire. Pourtant, sans même qu'elle ne réalise pourquoi, ses lèvres ne se stoppaient pas en cet instant. Elle débitait un nombre incalculable de paroles, s'étonnant elle-même.

«Tu sais, faut pas croire que sous prétexte qu'on te le dit pas, t'es pas capable de faire certaines choses. Moi j'pense que... j'suis sûre qu'on est tous capable de faire de grandes choses. On en a juste pas conscience... on a juste pas envie de le savoir parce que... on a juste peur en fait, j'crois.»

Elle réfléchissait, réalisant qu'en cet instant, elle parlait plus d'elle-même que de quelqu'un d'autre. Il s'agissait de ce qu'elle pensait de sa propre personne et constatait qu'elle n'avait fait que fuir, toute sa vie.

Elle continuait de parler, elle se confiait, peut-être ne le devrait-elle pas, peut-être qu'elle devrait le garder pour elle, mais elle ne se contrôlait pas. Tout sortait sans qu'elle ne le contrôle et elle n'en avait, de toute façon pas envie. Elle parlait pour elle-même, elle avait complètement omis la présence de la jeune fille et se contentait de continuer à faire défiler ces paroles, oubliant comme bien souvent qu'on l'entendait.

«Je sais pas si je peux guérir quelqu'un. On m'en a jamais parlé, on m'a jamais offert l'espoir que ce serait possible. Et je veux pas essayer. Je veux pas savoir ce que je peux ou ne peux pas faire parce que... Qu'est-ce qui se passera si je réalise que je suis juste faite pour tuer ? Si je réalise que c'est tout ce dont je suis capable ? Je veux pas avoir l'impression d'être un monstre, encore une fois. Alors je préfère ne pas savoir.»

Revenant sur terre et quittant ses pensées, elle réalisa qu'elle n'avait probablement en rien aider la jeune fille et ses questions. Cela la gênait un peu d'être si inutile en cet instant, elle repensa donc à sa question et répondit à celle-ci.

«Si tu trouves quelqu'un utilisant de la dytentrine venant de ton pouvoir je crois que... tu pourrais avoir des réponses à tes questions... Le plus important c'est que, surtout, tu n'ignores pas ces questions que tu te poses sur ton pouvoir... Tu penses différemment de moi et... J'crois que c'est ce qui fera que toi, tu sortiras d'ici un jour.»

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Yao Li Mei
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MessageSujet: Re: Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei Par chance, on rencontre certaines personnes. ☼ ft. Yao Li Mei I_icon_minitimeMer 16 Mai - 14:45

    La première réplique de Yuri fut assez surprenante en soi. J’aurais été à sa place, j’aurais fait n’importe quoi pour savoir la raison pour laquelle subitement j’avais décidé de lui dire d’oublier. Mais elle ne semblait pas avoir décelé le sens que j’avais mis à cette phrase et elle commença à me parler de ce qu’elle pensait des rêves. Enfin, elle me demanda si j’étais aussi le genre de personne à penser systématiquement que ce qu’il se passe dans les rêves est forcément faux. Peut-être que oui… Maintenant qu’elle me posait cette question, je m’éforçais d’y réfléchir. Ce n’était pas quelque chose qui m’était venu à l’esprit dans le passé mais je réalisais que j’avais toujours considéré que ce dont j’avais rêvé et surtout espéré ne s’était jamais réalisé. Sinon il y a bien longtemps que je ne serai plus au camp.

    Mais le plus étonnant dans la réaction de la jeune fille face à mes paroles fut le silence qu’elle brisa. C’était pourtant elle-même qui se l’était imposé depuis le départ. Presque pas de mot qui ne sortait de sa bouche, elle ne faisait que des réponses courtes comme si elle cherchait à éviter de répondre trop en profondeur sur sa vie. Mais là, j’aurais voulu l’arrêter, je crois que j’aurais eu pas mal de difficulté pour y parvenir. Elle m’expliquait qu’on était tous capables de faire de grandes choses mais que ça se manifestait plus ou moins selon les personnes. Il suffisait d’y croire ou de simplement le vouloir d’après elle. Mais derrière la voix qu’elle arborait, on sentait qu’elle n’était pas ce genre de personne, elle ne faisait pas partie de ceux qui voulaient savoir de quoi ils étaient capables. En même temps, son pouvoir ne devait pas être facile à vivre chaque jour. Je n’avais eu qu’une brève explication mais j’avais rapidement pu m’imaginer les horreurs qui s’étaient produites que ce soit par accident ou parce qu’on l’avait forcée à le faire.

    J’écoutais attentivement ce qu’elle me disait, je ne savais pas si c’était fréquent chez elle, alors si j’pouvais en savoir un peu plus sur elle ou sur sa façon de penser, je préférais en profiter. J’aime connaître les gens qui m’entourent. On vie tous à peu près de la même façon mais nous n’avons pas tous les mêmes façons de penser, et je suis curieuse, c’est un de mes plus grands défauts. Alors j’écoute. Et c’est d’ailleurs à cet instant qu’elle répondit à la question que je lui avais posé quant à son pouvoir.

    « Et je veux pas essayer. Je veux pas savoir ce que je peux ou ne peux pas faire parce que... Qu'est-ce qui se passera si je réalise que je suis juste faite pour tuer ? »

    Elle n’avait pas tort. Nous n’étions que des machines à tuer dans ce camp, et peut-être que parfois il était vraiment plus judicieux de brider nos pouvoirs. Elle semblait vraiment avoir peur d’elle-même et je n’aimais pas du tout ça. C’est à l’évocation du mot « monstre » que je décidai d’agir. Nous avons tous subi cette malédiction à la naissance mais nous sommes aucunement responsables. On ne peut rien y faire alors le seul moyen de parvenir à vivre plus ou moins normalement est d’accepter ce que l’on est. Je ne pouvais pas la laisser employer le mot de « monstre ». Je ne veux pas être un monstre…
    Je m’apprêtais à me lever, à la secouer, lui faire comprendre qu’il ne faut pas toujours être aussi pessimiste. Je l’avais été un temps, mais j’ai compris grâce à Wei que ce n’était pas utile de se morfondre. Il est là pour moi, il m’aide à surmonter toutes les difficultés auxquelles je dois faire face, alors je veux moi aussi rendre service à ceux qui m’entourent. Personne ne doit être laissé derrière, pas même quelqu’un qui semble dangereux. Mais elle ne me laissa pas le temps de dire quoique ce soit, elle avait déjà continué son discours et cette fois-ci, c’était un conseil qu’elle me donnait.

    « Si tu trouves quelqu'un utilisant de la dytentrine venant de ton pouvoir je crois que... tu pourrais avoir des réponses à tes questions... »

    Je la regardai. Ce qu’elle disait semblait être vrai. Je connaissais bien quelqu’un qui utilisait de la dytentrine synthétisée à partir de mon pouvoir… Mais je n’avais aucunement envie de le revoir. Il avait disparu de ma vie depuis plus d’un an et c’était mieux comme ça. Malgré tout, sa solution m’intéressait vraiment. Si seulement quelqu’un pouvait m’aider à ce sujet… C’est vraiment une des choses qui occupe mon esprit presque constamment. Ca fait partie de moi et j’ignore quasiment tout à son sujet, ce n’est pas normal. Lorsque quelqu’un maîtrise l’eau ou le feu, même s’il ne démarre pas tout de suite au maximum de ses capacités, il peut facilement imaginer tout ce qui est envisageable avec son don. Contrairement à moi, seulement deux options se présentent. La première, c’est que je peux simplement me téléporter et avec le temps je parviendrai à aller plus loin, plus souvent sur une courte période. La deuxième, c’est que je resterai bloquée à ce que je suis aujourd’hui toute ma vie. Je ne sais rien, absolument rien.

    Elle ajouta ensuite que me poser des questions était surement ce qui allait me permettre de me sortir de là un jour. Je ne voyais pas du tout où elle voulait en venir. Me poser des questions ne fera que m’en apporter de nouvelles encore et toujours. Je tournerai en rond de façon incessante et au final, je serai toujours au même point. J’en oublierai de m’entraîner, j’en oublierai mes ambitions et mes désirs. Donc non, je ne pense pas que me poser autant de question quant à moi est une bonne chose, c’est même un gros défaut que j’ai et dont je voudrais me débarrasser. Pourquoi ne pas vivre simplement sans problème ?

    « Yuri… Je crois que parfois il vaut mieux être comme toi et ne pas être trop curieux. Je me fais du mal, si ça se trouve je serai déçue, ou peut-être que découvrir un peu plus mon pouvoir me changera. Je suis fière de ce que je suis aujourd’hui, mais je pourrais subitement changer sans m’en rendre compte, et je ne veux pas. Les hommes sont toujours devenus mauvais lorsque le pouvoir et la puissance leur étaient acquis. Je ne veux pas être un de ces hommes, je veux pas ressembler à ceux qui nous séquestrent. »

    Je me levai pour de bon puis me téléportai sur une branche de mon arbre. C’était celle où j’avais l’habitude de m’étendre afin de réfléchir ou au contraire, faire le vide. Cette fois-ci c’était pour la deuxième option que j’avais agi de la sorte. Je venais de me prendre la tête et de trop réfléchir. J’en avais presque oublié de sourire. Mais comme j’étais partie sur cette voie, j’en profitai pour poser une question que je me posais sans cesse :

    « Si un jour tu es libre, que comptes-tu faire ? »
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