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Shadow in the Red Room

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Park Jae Lin
KATHARSIS ▲ DELTA
Park Jae Lin
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MessageSujet: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeSam 26 Jan - 10:28


Shadow in the Red Room


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Ahn Kyuseong & Park Jae Lin.

4 janvier 2049, 02h du matin




Dernière édition par Park Jae Lin le Sam 26 Jan - 10:39, édité 1 fois
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Park Jae Lin
KATHARSIS ▲ DELTA
Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeSam 26 Jan - 10:29

Une semaine. Cela fait à présent une semaine cela s’est produit.
Un évènement d’apparence anodin, sans importance, mais que je ne peux chasser de ma mémoire.
Je revois la couleur du ciel, son dégradé entre le noir de la nuit qui vient, et les couleurs rougeoyantes du couchant. Je ressens la brise glaciale qui accompagne nos jours depuis la catastrophe. L’air ne se réchauffe jamais assez ici. Où mes pas m’avaient-ils conduit déjà ? Au marché ou chez l’un de nos fournisseurs ? Je ne sais plus. Je ne sais plus ce qu’il y avait avant.
Avant de le rencontrer.

Je me pressais alors, certaine qu’un retard ne serait jamais qu’un motif de plus à alimenter les discours hypocrites des filles de la maison. Même celles qui viennent des bas fond comme moi, même celle qui ont été vendue. Toutes nous partageons le même sort, mais j’ai la main sur la poignée de sortie, et cela leur parait insupportable. Je me moque bien de leur avis au fond, toutefois, bien qu’apparemment aucune d’elles n’y aient encore jamais songé, je sais fort bien que si elles venaient à menacer d’arrêter le travail pour ma perte, je ne ferai plus le poids. Alors je me presse, j’accélère le pas. La maison ouvre ses portes dans moins de vingt minutes.
Mes pas franchissent une nouvelle vitesse, et alors que je sens mes mollets se contracter sous l’effort, c’est une douleur toute nouvelle qui ressert son étau sur moi. Un choc brutal, épaule contre épaule. Je chute, et emporte avec moi la personne qui m’a cognée. Le sursaut dans la chute, la perte de l’équilibre et l’instinct qu’elle réveille, qu’est-ce qui a bien pu déclencher mon pouvoir à ce moment-là ? Je n’en sais rien. Une perte de contrôle toute bête en somme.

Mais ma peau entre en contact avec la sienne. Il est chaud. Brûlant. Je n’ai même pas le temps de me défaire de lui, le fil est tiré en arrière. Un enfant. Un enfant seul. Un enfant que la solitude et la colère ronge aux frontières du possible. Une louve. Le silence. La mort. Le fil se tend mais je ne peux déjà plus m’en défaire. Un adolescent, un homme. Son passé me glace : l’abandon qu’il a subit me coupe le souffle. Le bilan de cette vie m’empêche de me reprendre convenablement après ma chute. Je crois que je tremble en même temps que le besoin pressant d’enlacer l’enfant que j’ai vu se fait sentir. Mais très vite je suis bien obligée de me sortir de ma torpeur car le contact avec l’homme que je viens de renverser se rompt. Mes yeux reprennent leur couleur originelle, et bien que ma tête me tourne encore un peu, la poigne qu’il exerce sur mon épaule en m’écartant vivement de lui me sort presque immédiatement de ma torpeur. Son ton est cassant, mauvais, mais lorsqu’il me demande mon nom je lui réponds sans hésiter. Il part sans même se retourner. Je n’en suis pas certaine, mais je crois l’avoir entendu murmurer qu’il ne l’oublierait pas. Combien de temps suis-je restée pantelante après ça ? Trop c’est certain, car au bout du compte, je suis finalement arrivée en retard.
Comme d’habitudes, les pics et les sous-entendues de mes congénères ne sont guère sympathique mais je me souviens qu’à ce moment-là je m’en fichais royalement.
Moi qui a pour habitude de rester enfermée dans la chambre rouge tout en cherchant au mieux sur internet et dans des coupures des informations pouvant me conduire à mon père où à la sœur de Jun Su, je me suis simplement allongée sur la banquette duveteuse, perdue dans mes pensées.

Un incompréhensible sentiment d’angoisse me ronge, comme une boule au ventre que la nourriture, l’eau, ou les médicaments ne parviennent à faire passer. Je l’ai le matin en me levant, et me couche le soir s’en m’en être séparée. Je pensais que le choc de ma vision était la cause de cet état les deux premiers jours. Après tout, il m’est toujours difficile de voir, et surtout de ressentir, certains souvenirs. Mais rien à faire, cette fois ça ne passe pas. Bien loin de mes crises d’angoisse passagères, les souvenirs de cet homme me hantent comme un avertissement. Plus je tente de m’en souvenir, et plus l’impression de ce qu’il m’a murmuré se mêle au doute. L’a-t-il vraiment dit ? Ai-je rêvé, ou mal entendu autre chose ? Nerveusement, je chasse la veste entre mes mains contre le mur, entreprend de me déshabiller. Le désavantage de ce poste, c’est que même si je suis certaine que personne ne viendra, je dois tout de même me tenir prête. J’ai en horreur ce genre de tenues brillantes et qui ne couvre rien. Si je devais me battre, je perdrai à coup sûr. Si Gale me voyait ainsi il me dirait peut être enfin que je suis une femme, mais il cracherait sur la guerrière qu’il a formé. Et je lui en serai reconnaissante, car la femme que je vois dans le miroir chaque soir n’est pas moi. A l’image de ce que veulent les hommes de rien, une femme soumise, offerte, étincelante pour eux.
Je me maquille peu, je trouve cela vulgaire, et surtout insignifiant sachant que personne n’a jamais les moyens de s’offrir cette chambre. Je me demande parfois ce que le patron avait en tête en la faisant construire : il était certain qu’un établissement situé dans la ville basse, même si elle se trouve non loin des frontières de la ville moyenne, ne verrait jamais arriver une clientèle riche régulièrement, enfin, c’est son problème et cela m’arrange bien.

Une fois apprêtée, je descends le temps de me montrer à mon « propriétaire ». Ça aussi je m’en passerai bien, mais je me force histoire de ne pas d’équilibrer trop les rôles. Mon plus beau sourire, un merci gloussé, le voilà content, je peux donc remonter et passer la nuit entière à mes occupations.
L’avantage d’un tel endroit c’est qu’il est insonorisé de l’intérieur comme de l’extérieure, de ce fait, j’ai même le loisir de ne pas entendre les cris et les gémissements qui hantent cet endroit la nuit.

Je retrouve la banquette, et allume le petit ordinateur que j’ai savamment « emprunté » à Monsieur Hyung il y a deux mois. Je reprends là où je me suis arrêtée la veille, mais après quelques heures, je finis par baisser l’écran en soupirant. La boule dans ma gorge s’est intensifiée. Je me sens mal, comme prise de nausée. Je me sens comme happée par tout le rouge qui m’entoure, car si la pièce porte ce nom, c’est avant tout parce qu’elle est entourée de rideaux et de tentures de cette couleur. Mes sourcils se froncent tandis que mon poing vient à la rencontre du mur le plus proche. Je perds patience. Cette semaine a été trop longue ! Je me lève vivement, et m’apprête à quitter la pièce en furie quand, alors que je me trouve à quelques mètres de la porte, le bruit d’une carte passée dans le lecteur se fait entendre. Je rate un battement quand la porte s’ouvre.

Son visage se peint devant moi comme les monstres s’insinuant dans les cauchemars, et se rehausse lorsque le « clac » de la porte indique que je suis prisonnière dans cette chambre avec quelqu’un. Avec lui. Et lorsque d’entre ses lèvres mon prénom vient à se faire entendre, en une seconde je me repasse le film de sa mémoire, et réalise. Je réalise la raison pour laquelle je n’ai cessé de penser à lui, quel élément me faisait me sentir si mal pendant tout ce temps.

L’enfant que j’ai vu, seul face à lui-même, et si vulnérable… Il n’a jamais pleuré.
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Ahn Kyuseong
AEGIS ▼ NIVEAU III
Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeMer 30 Jan - 12:48

Cela faisait maintenant une semaine. Une semaine que je n’arrivais pas à me l’enlever de la tête, une semaine qui s’était écoulée depuis notre première rencontre. Depuis ce simple contact, cette simple erreur de ma part qui pourrait changer beaucoup de choses. Je ne suis pas du genre à faire ce genre d’erreur, mais voilà, ce jour-là je venais de recevoir beaucoup de papiers, je devais faire vite pour trouver cette proie, le délai était très court, le plus court que j’ai pu avoir jusqu’à maintenant. J’avais le nez dans ces documents qui allaient me mener à ce gamin, pauvre gamin qui allait encore mourir de ma main. La personne qui m’avait donné ce contrat était un homme très riche, bien que pas très connu - mais au pire, ce détail je m’en passe tant qu’il y a l’argent. Il m’avait demandé de tuer un, je cite « putain de fils de chien de mutant » car ce dernier avait volé quelque chose qui lui appartenait. Un pendentif qui appartenait à sa mère adorée, le pauvre gros bébé en avait encore besoin. C’était pitoyable d’autant plus que les insultes qu’il avait pu balancer durant notre « entretient » montraient clairement qu’il nous détestait. En même temps c’est normal, non ? Nous sommes bien supérieurs à lui, il a peur de nous et nous déteste donc. Pitoyable. Je ne l’aime pas. C’est bien parce qu’il y a un gros pactole une fois le boulot fini que je ne l’ai pas tué. Mais je pense que ça pourra changer une fois que je lui aurai ramené son petit précieux sans vie et qu’il m’aura donné ma récompense. C’est tellement facile de prendre une vie. Je ne comprends même pas comment la race humaine n’a pas déjà disparue. Mais bon, pour l’instant ce serait vraiment dommage de nous les mettre à dos, déjà que c’est un peu mal parti pour l’entente vu ce qu’ils font des mutants…

Tout cela pour dire que je me dépêchais, le nez dans mes documents en train d’enregistrer toutes les informations dans mon cerveau et pouvoir me débarrasser de ses papiers gênants. J’avais eu cette faculté de pouvoir retenir très rapidement les choses que je lisais, je n’avais pas besoin de mémo, ou de les relire plusieurs fois, non, une fois suffisait, si j’étais entièrement concentré. Ce qui était le cas. Malheureusement. Car je l’avais rencontrée, croisée, bousculée. Non, elle m’avait bousculé, un bon coup d’épaule qui avait réussi à faire sortir une exclamation de ma gorge. Si seulement ça avait pu s’arrêter ici. Un simple coup d’épaule, une excuse, je m’en serais complètement fichu et aurais continué mon chemin avec ma lecture. Mais non. Il avait fallu qu’elle perdre l’équilibre et qu’elle tombe m’entrainant avec elle. Car celle-ci avait voulu se retenir à quelque chose et cette chose, c’était moi. Je m’étais alors senti tout drôle, comme des frissons qui me parcouraient le corps tout entier, je crois que je savais ce qu’il se passait mais en même temps j’étais complètement chamboulé. Oui, Ahn Kyuseong chamboulé. C’était, là encore, une erreur de sa part. Elle avait vu. Tout. Elle avait réussi à me dénuder, à voir ce que je m’étais tué à cacher. Ji Hwa. Mon cousin, c’était la seule personne vivante à savoir mon secret, ce passé qui me rendait si faible, cette partie de moi que je devais garder pour moi et moi seul, ce moment qui avait fait j’étais devenu ce que je suis aujourd’hui. Je ne voulais pas. Que personne ne sache que j’avais été dans les tréfonds, un pauvre gamin abandonné par sa famille qui le détestait. Non. PERSONNE. Mais elle, cette fille, cette stupidité vivante, elle avait réussi à tout percer. Je l’avais senti. Ce frisson. C’était ça. Son pouvoir. Je m’étais relevé plus qu’énervé en lui disant qu’elle aurait pu dégager de mon chemin, que je n’ai pas que ça à faire de tomber sur des trainées et, juste avant de partir je lui avais demandé son nom. Park Jae Lin. Je ne l’oublierai jamais. Elle était tellement bête de me l’avoir donné. Elle venait de signer son arrêt de mort. Idiote. Le genre que je détestais vraiment. Ma beauté l’avait aveuglée, elle me fixait comme une abrutie et moi, j’avais mon information plantée dans le cerveau et j’étais parti sans un regard pour sa pauvre personne. Après tout, j’avais autre chose à faire que d’échanger du temps avec elle. Plutôt mourir.

C’était ce qu’il s’était passé une semaine auparavant. Maintenant j’avais retrouvé sa trace, j’avais toute les informations qu’il me fallait pour l’avoir. Elle allait souffrir. Si jamais j’apprenais qu’elle avait divulgué mon passé à d’autres personnes, elle allait vraiment souffrir, je la torturerais jusqu’à ce qu’elle me supplie de la tuer, tellement la douleur sera atroce, elle se verra se faire déchiqueter par mes soins. Elle mourra moralement avant de vraiment ne plus avoir de souffle et de quitter ce monde réellement. Ah. non. Je ne peux pas. Je me souviens de cette recherche dans les documents que j’avais recueillis pour elle. Elle est recherchée. Une très forte mise par ce type fou. Je dois la garder vivante. Pour eux, qu’ils soient contents et enfin pour moi pour me faire reconnaitre. Mais ils ne m’ont pas dit dans quel état. Ça restera tout de même les pires jours de sa vie, elle regrettera d’être venue au monde. Je la vois déjà me supplier d’abréger ses souffrances, ça me donne des frissons. Ces pulsions qui reviennent en moi. J’adore.

J’étais arrivé dans ce quartier, ce quartier que je répugnais pour y avoir trainé pendant une partie de ma vie. La ville basse. Sale, plein de pauvres qui ne devraient pas être ici, de personnes qui pourrissent la société de la ville, du pays. J’espère que je pourrais rapidement prendre le pouvoir et les faire tous crever. Ces êtres inférieurs qui ne servent strictement à rien, leur naissance n’aurait jamais dû se produire, une chose que je changerais lorsque je serais à la tête de la capitale.
J’arrive devant un bâtiment, le bâtiment que je cherchais, celui où elle se trouve. Celui qui connaitra un massacre qui entrera dans l’histoire. Je pousse la porte d’entrée me tourne vers l’homme qui vient à ma rencontre avec un sourire sournois. Il se prend pour qui ? Ne me connait-il pas ? Moi le grand Ahn Kyuseong ? Ah. Je crois qu’il m’a reconnu vu l’expression qu’il aborde. C’est sûr que lorsqu’on enlève le masque ça va tout de suite mieux. Je ne sais même pas pourquoi, j’avais pris ce masque couvrant ma bouche et mon nez, même forme que ces masques hygiéniques qu’utilisent tellement souvent ces japonais mais le mien était en tissus noir avec une écriture blanche au-dessus : KILLER. Je l’aimais bien. Les gens pouvaient prendre ça pour une plaisanterie mais non, ce n’en était pas une.

Il me demande ce qu’il m’amène ici ? Comme quoi, je n’étais pas un client habituel. C’est le cas de le dire. Jamais je ne viendrais ici, voir ces femmes qui ont perdues toute leur dignité, leur corps… Je déteste ça. J’aime les femmes, leur corps, mais les filles de joie, je ne peux vraiment pas. Ce n’était pas faute d’avoir essayé. Si je me souviens bien je l’avais tuée ensuite. Je n’avais rien pour la payer, et comme tout homme, j’avais des besoins, j’en ai trouvé une dans une ruelle de cette partie pouilleuse de la ville et j’avais fait mon affaire. Depuis j’ai toujours pioché dans les femmes riches, que je pouvais utiliser, celles qui me méritaient, ne serait-ce qu’un minimum. Non, qu’est-ce que je dis ? La seule personne qui me mérite est bien mon cousin, mais jamais je ne le toucherai comme j’ai pu toucher ces femmes, et hommes, aussi. J’ai trop de respect pour lui.

J’annonce à l’homme qui semble être le patron que je veux sa chambre la plus chère, cette chambre rouge où attend toujours la même fille, cette fille. La chambre est déjà rouge, c’est bien, rien ne va changer après le massacre, la couleur sera toujours la même, cette si belle couleur, écarlate qui signifie la vie, la mort, la souffrance ou encore l’espoir. Beaucoup de choses encore. Je ressens un frisson qui me parcourt l’échine tandis que je monte les escaliers qui me séparent de cette pièce dans laquelle j’ai hâte de me trouver. J’aborde ce visage neutre, ne laissant passer aucune émotion. Tout est froid, personne ne pourrait se douter de ce qui se passe à l’intérieur, personne ne peut savoir que mon sang bouillonne, personne ne se doute de ces frissons qui me parcourent le corps, de mon fort intérieur qui rit si sadiquement en pensant à ce qu’il va se passer.
Ca y est, je me trouve devant la porte, cette porte qui me sépare d’elle. Ce simple morceau de bois. Je prends la carte que l’on m’a confiée pour l’insérer au bon endroit avant d’entendre un bip me signalant que la porte est ouverte. Doucement j’appuie sur la poignée et l’ouvre avec cette même lenteur digne de films d’horreur. Je la vois, son visage, son corps, cette tenue légère, tout apparait peu à peu devant moi. Je finis par entrer complètement et claque la porte derrière moi, la faisant sursauter. Je le vois, ce sentiment sur son visage, la peur. Elle a peur de moi, c’est bien normal, elle doit savoir pourquoi je suis là, pourquoi je suis en ce moment même dans cette chambre, elle sait que c’est pour ce qu’elle a vu une semaine plus tôt.

« Park Jae Lin. » Dis-je avec un sourire sadique qui se forme sur mes lèvres.

Cette fille, cette idiote qui a violé mon passé, mon secret, ma faiblesse. Elle se retrouve comme morceau de viande dans une cage dans laquelle un lion vient d’entrer. Un lion plutôt affamé. Je la regarde de haut en bas la relookant sans me gêner. Je dois avouer qu’elle est plutôt bien fichue, elle mérite peut-être cette chambre, parce que les autres femmes que j’ai pues voir, ce n’était pas vraiment cela. Ces pots de peinture sans cervelle. Je n’aime vraiment pas. Je passe sensuellement ma langue sur mes deux bouts de chair avant de venir les pincer tout en continuant de la fixer. Je m’avance lentement jusqu’à arriver à sa hauteur, jusqu’à ce que nos poitrines se touchent. Je me penche afin d’arriver au niveau de son oreille dont j’attrape le lobe entre mes dents sans douceur. Je me fiche de lui faire mal après tout, là, ce ne sont que des chatouilles par rapport à ce qu’elle aura par la suite. Je continue de jouer avec son lobe, le mordillant et le léchant avant de lui murmurer dans l’oreille.

« Tu sais pourquoi je suis ici, n’est-ce pas ? »

Elle ne peut pas parler. Je l’en empêche. Mon ombre s’est glissée sur son corps, entourant sa nuque, se plaçant devant ma bouche pour la bloquer, aucun son ne peut en sortir et elle ne peut pas bouger. Les pieds fixés au sol par, encore une fois, ma tache noire.

« J’ai envie de m’amuser pas toi ? Le problème est que je dois te ramener vivante. Pourquoi ? Ça m’ennuie beaucoup. Tu pourrais parler. Et si je cousais cette bouche ? Bah alors ? Tu ne dis rien ? Ah c’est vrai, pauvre faible tu ne peux pas parler. »

Je faisais se retirer l’ombre se trouvant sur sa bouche tandis que je la mordais au niveau du cou tel un vampire assoiffé de sang. Je sens que je vais m’amuser ce soir. Je m’écarte d’elle, la toise une dernière fois avant de m’allonger sur le lit. Je ferme les yeux poussant un soupir pas très discret et me redresse, assis en tailleur le coude posé sur mon genoux et ma tête contre mon poing. L’ombre à ses pieds se retire lentement, non sans laisser des traces de griffures, je ne veux pas faire couler le sang, pas maintenant.

« Ne pense même pas à t’enfuir car la porte est bloquée et j’ai demandé à ce qu’on la renforce au cas où tu aurais l’idée de la faire voler en éclats… Bon on joue ? »
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeSam 2 Fév - 13:23

Mon nom. D’entre ses lèvres c’est mon nom que j’entends, ainsi qu’une voix dans ma tête m’assurant qu’au bout du compte je n’avais pas rêvé les mots qu’il avait prononcé le jour de notre rencontre. Je le regarde, incapable de réagir, parce qu’au fond de moi un dilemme s’impose.
A mon arrivée dans cette maison, j’ai torturé le propriétaire, j’ai sorti toute la rage que je possédais en moi pour ne pas être recluse au titre d’une de ces filles de joie. Serveuse ça me convenait, mais pour retrouver cet homme qui est peut être mon père, je n’avais d’autre choix que cette place-ci.
Le problème est surtout que je me sentais tellement en sécurité entre ces murs, ma certitude de ne jamais croiser ici personne d’autre que celui que je désirais voir vient de se retourner amèrement contre moi. Je ne sais pas quoi faire que déjà le regard que cet homme porte sur moi me donne la nausée. Merde, c’est quoi ce plan ? C’est quoi cette façon qu’il a de me regarder, de se pincer les lèvres ? C’est répugnant !

Je pensais que les plus à plaindre étaient celles qui écumaient les vieux vicieux du quartier, ou les riches bien portant des villes supérieures ayant pour fantasme la misère humaine. Je pensais que celles qui s’en tiraient le mieux étaient celles écopant de garçons assez jeunes et beaux comme celui qui se dresse devant moi, mais au bout du compte, elles sont toute à plaindre. Toutes celles qui ont reçu un jour le regard qu’il me porte. Je me sens rougir. Pas que mon corps me fasse honte, mais en le connaissant à peine je sais déjà que ce type ne me veut pas du bien, et me voir ainsi exposé à un potentiel ennemi me révulse. Je me crispe, met mes mains où je peux pour conserver le plus de pudeur possible. D’un regard en coin dans le miroir, j’évalue à quel point je peux être minable. Bien que je sois en soutien-gorge, le corset de coton noir que je porte juste sous la poitrine descend jusqu’à mi-cuisses et s’harmonise avec les bas opaques. Tout cela en plus du fait que la tenue soit complètement noire… Finalement je m’en tire bien mieux que je ne le pensais, bien qu’à l’heure actuelle je donnerai n’importe quoi pour un pantalon.

Quelque peu rassurée, je retourne mon attention vers mon visiteur et réalise alors qu’il s’approche de moi. Je me contracte encore davantage très peu curieuse de savoir ce qui m’attend, parce qu’au fond la voilà la vraie question : Quel genre de type est ce mec ? Du genre salopard qui m’aurait recherché pendant une semaine dans le seul espoir se payer du bon temps et à qui, finalement, je facilite la tâche, ou bien dois-je m’attendre à un tout autre genre de traitement de sa part ?

Je voudrai le regarder, croiser son regard et y lire ce que je peux de son présent, mais à cette distance, il verrait dans la seconde la couleur de mes yeux se tendre vers le bleu, et de toute façon, le voilà tout contre moi. Je ne vois plus son visage. Je ne sens plus que la chaleur de son corps contre le miens. Merde, j’ai beau dire, ça me gêne finalement. Je n’ai connu qu’un seul homme, et qu’une seule nuit, alors inutile de tergiverser cent ans pour comprendre mon malaise. Soudain une sensation piquante et chaude vient se réveiller du côté de mon oreille qu’il maltraite de sa langue et de ses dents. Mes yeux s’écarquillent de surprise une seconde, puis, sans que je ne le réalise, voilà que je les ferme de toutes mes forces. Dans la mêlée, j’ai même l’impression de serrer les dents et de retenir ma respiration. La gamine que j’étais dans l’exploitation se réveille en moi, alors qu’une furieuse envie de partir en courant me prend aux tripes, alors qu’au même moment un souvenir me revient. Celui de Jun Su qui, lorsque nous étions enfants, me protégeaient toujours de ceux qui voulaient utiliser mon pouvoir pour eux. Ce souvenir vient même se superposer à celui de cette nuit dans la caserne. Je pense à lui pour mieux supporter ça, sans beaucoup d’effets hélas.
Je l’entends alors qui me questionne. Pourquoi est-il là ? Abruti, il ferait mieux de le dire plutôt que de me poser une question à laquelle je n’ai pas de réponse.

Je m’apprête à ouvrir la bouche, à lui répondre de la façon la plus sage possible que non je n’en sais rien, puis mon cœur ratte un battement. Mes lèvres ne peuvent se mouvoir, tout comme le reste de mon corps. Putain, c’est quoi ce délire ? Je tente tant bien que mal de bouger, de bouger mes jambes, mes bras, mais rien à faire, je me retrouve là, à sa merci, totalement immobile. Un pouvoir paralysant, un contrôle mental ? Je pose toutes les hypothèses avant de voir s’élever entre nos deux corps une tâche noire. Une ombre. Aussitôt la panique me gagne, car de toute évidence, personne ne peut se séparer de son ombre.
Je l’entends me parler de jouer, et la réplique suivante me laisse bien deviner quel genre de jeu ce mec a en tête. Je réfléchis à toute allure, car après tout dans cette position, c’est bien la seule chose que je puisse faire. Tandis qu’il parle, j’analyse ma situation et en vient à la triste conclusion que tant qu’il me retient je ne peux me défendre. Mon seul avantage jusqu’à présent : il me veut vivante, en revanche, le verbe « ramener » me fait grincer des dents.

Je connais par cœur les faits dont on m’accuse, tout comme j’ai bien conscience que si je peux encore jouir de ce statut de mutant « esclave », c’est bien grâce à la rentabilité de l’établissement. Voilà aussi la raison pour laquelle dans la mesure du possible je me tiens à carreau : le jour où Hyung sera lassé de moi, je ne serai pas laissé à la rue, mais j’aurai le droit pour aller simple au capitole. Bien moins réjouissant pour une mutante ayant commis un crime de « haute trahison ».
D’ailleurs, moi qui pensais qu’il en faisait partie pendant un instant, me confie être ennuyé de cette situation. Il me voudrait morte, point. Pour ne pas que je parle ?
Si je pouvais bouger, je roulerai les yeux au ciel de voir un crétin pareil : puant l’arrogance et sans aucun respect pour la vie, je devine sans peine de quel côté de la ville ce mec appartient. Me faire taire, comme si ce que j’avais vu de sa vie pouvait intéresser qui que ce soit.
Ok, un gamin abandonné, élevé par une louve. Ça fait peut être très mythe romain, mais en termes de contenu, je ne vois vraiment pas en quoi un tel détail pourrait lui nuire.


Sa dernière phrase vient mettre un point final au ridicule de cette situation. Le voilà qu’il me dit de parler, puis qui affirme que je ne le peux pas, que je suis faible. Venant d’un homme ayant besoin de paralyser la catin qu’il paye, c’est vrai que ça fait très crédible comme discours, sans parler du fait que s’il ne me retenait pas à présent, je me ferai un réel plaisir de lui dire ce que je pense de sa petite entreprise. Comme s’il lisait mes pensées, l’ombre se retire de ma bouche, mais je n’ai pas le temps de répliquer car ses dents se resserrent dans mon cou. Je ne peux retenir mon inspiration douloureuse, pour le coup je ne m’y attendais pas, et cette brute n’y a pas été de main morte. Alors qu’il s’écarte enfin pour rejoindre le lit un peu plus loin.
Un voile traverse mon esprit : pourquoi s’allonger sur le lit en me laissant là ? Pourquoi le lit ? Je lâche un tourment intérieur de jurons quand une idée me vient en tête. Il se pourrait très bien qu’en plus de vouloir me « ramener », il se prenne un peu de bon temps avant. Je le toise de mon regard le plus noir, mais bien que son ombre ait lâché mes lèvres, sa pression sur ma gorge est encore trop forte pour que je puisse parler. Les secondes filent, et quand enfin il accepte de me rendre ma liberté de mouvement, cette tâche transparente m’écorche de toute part alors même que je reprends mon souffle. Sourcils froncés, je ramène ma main à mon cou abimé en l’entendant me dire qu’il est inutile de fuir. Imbécile, même si Hyung n’a pas l’ombre d’une couille, je dois lui reconnaître une sacrée loyauté. Si les choses venaient à tourner au drame, qu’importe les ordres, il me porterait secours. J’en suis convaincu, au moment même où ma conscience me chuchote que j’étais aussi convaincu que je ne verrai jamais personne d’autre que la personne souhaité dans cette chambre.

Il souhaite jouer. A quel jeu, je n’en sais rien, mais mon cerveau en ébullition me rapporte une situation à mon désavantage. Je n’ai que deux solutions : trouver un moyen, n’importe quel moyen de le supprimer, ou fuir. En ce qui concerne la deuxième solution je n’ai que deux choix : l’eau, ou le noir. Que faire ? Que dire ? Tandis que je me laisse le temps de la réflexion, je me permets enfin de lui répondre, sans même mesurer à quel point mon ton est insolent.
Du temps. Plus que tout gagner du temps.


- « Pardonnez-moi mais je déteste jouer avec les mauvais joueurs » Je réalise qu’en disant cela, je pourrai très bien faire un sous-entendu sur ses performances, et ne peut, de ce fait, retenir un sourire moqueur quoi que léger. « Par ailleurs, il est très facile de passer pour quelqu’un de faible lorsqu’il s’agit de jouer avec un lâche qui immobilise et réduit au silence ses adversaires. »


[i]Merde, ferme la Jae Lin ! Le regard qu’il me lance alors défraie tout ce que j’ai connu jusque lors. Ce qui jusqu’à présent n’était pour lui qu’un jeu de constatation semble s’être transformé en colère, et je crois bien, de ce fait que le peu de temps gagné me sera inutile.
Je réfléchis encore : je pourrai couper l’alimentation de la pièce, l’ennui, c’est que le disjoncteur se trouve en hauteur, et qu’en vue du pouvoir de mon adversaire, je n’aurai certainement pas le temps d’y toucher. Ma seule option reste donc l’eau. Mais là encore, un problème se pose : certes, la baignoire de la salle de bain est bien assez grande pour deux, mais en vue de l’activité pratiquée dans l’établissement, elle ne laisse pas vraiment l’occasion de se baigner, encore moins de s’y cacher. Je jure à nouveau intérieurement, bloquée, alors qu’au même moment je le vois se lever du lit et revenir vers moi.

Une idée. Vite une idée : je pourrai tenter de me soumettre à lui et en profiter pour user de la mauvaise aération de la salle de bain pour l'aveugler dans la buée mais le temps me manque cruellement. Je pourrai... Non, je ne peux rien faire. Rien si ce n'est fuir, ou crier à l'aide, la deuxième option étant totalement rayé du champs de mes possibilités. C'est peut-être stupide, mais quitte à mourir je préfère que cela soit fait dans la dignité. Je recule encore un peu plus à chacun de ses pas le ramenant vers moi tout en le dévisageant, un air de défi imprégné sur le visage. Je réalise alors quel genre d'ennemi je viens de me faire. Le genre d'ennemi qui ne sortira plus jamais de ma vie avant d'avoir mit un terme à cette dernière...
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Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeVen 8 Fév - 15:10

hrp : Désolééé s'il y a des fautes, mais je suis dead et j'ai la flemme de relire. J'ai posté car je sais que tu veux ABSOLUMENT lire mais je corrigerai demain matin si je déménage pas ce jour-là. <3 bisous et bon baby-sitting.

Je veux jouer, ou alors non, je n’ai pas vraiment que ça à faire. Je suis partagé. Je voudrais la voir souffrir autant moralement que physiquement, je voudrais voir ses larmes, entendre ses cris, toucher sa peau déchirée, sentir et goûter le liquide écarlate tellement important pour un pauvre humain. Et si je la tuais ? Cette question me trotte dans la tête, se mélangeant avec toutes les contradictions, les problèmes et aussi le fait qu’une fois de plus la seule personne qui sait mon passé se retrouve six pieds sous terre. Non, ce n’est pas une annulation de contrat, après tout un accident est si vite arrivé. Et puis, cette mutante, aussi forte qu’elle puisse elle risque de se défendre, il faudra bien que je réagisse. Il faudra que je l’arrête, le coup sera peut-être un peu violent et elle en mourra. Voilà la version que le scientifique aura. Oui. Je la tuerai bien, cette fille, cette mutante, comme moi. Suis-je si faible au point de devoir tuer quelqu’un de ma « famille » ? Qui était le crétin qui m’a dit qu’en mutants on devait s’entraider ? Je ne sais plus, je crois d’ailleurs qu’il est mort. Comment pouvait-il me parler de famille simplement parce que nous possédons un pouvoir, un don nous rendant plus forts. Je suis assez mélangé. Mon cerveau me dit de faire certaines choses, aidé par ces pulsions meurtrières alors qu’en même temps, il me montre et me fait comprendre tous les problèmes que j’aurais. Peut-être que ce scientifique voudra me tuer par la suite pour l’avoir privé de son objet qui semble si précieux. Je rigole. Jamais il ne pourra lever la main sur moi, je suis bien trop important pour l’Etat, je suis bien trop fort pour lui. Puis-je me dire immortel ? J’aimerais bien, tiens. Bien sûr, je garde ces gênes d’humains, je reste un homme, avec une chose en plus, cette seule chose qui fait toute la différence entre les gens normaux et moi. Cette différence qui m’a permis d’être connu, reconnu et craint.

Mais je m’égare, il ne faut pas. Je dois me concentrer, trouver une réponse. La tuer ou pas ? Sachant que ma tête me donne rapidement une réponse très claire qui n’est autre que SANG. Oui, mon corps le réclame, le hurle. Le sang, cette couleur, cette odeur. Il veut tout. Je ne peux même plus me contrôler dans ces cas-là, il faudra que le sang coule jusqu’à ce que mon corps se calme. Mais, dans ce cas, je peux très bien la faire saigner sans la tuer, la faire hurler à la mort sans qu’elle ne puisse jamais l’atteindre. Elle souffrira, me suppliera pour que je l’achève, mais non. Je la ramènerai dans cet état sans jamais abréger ses souffrances.

Elle me répond, elle me cherche. Qu’espère-t-elle ? Désire-t-elle mourir ? Désire-t-elle que je finisse par écouter ses pulsions qui parcourent mon corps telles des ondes de choc ? Elle est folle. Mais après tout, si c’est ce qu’elle souhaite, je n’aurais pas d’autre solution que de faire ce qu’elle demande. Pour une fois que j’écouterai ce que l’on me dit de faire. J’ai besoin de sang, mon corps le réclame, elle ne m’aidera qu’à assouvir cette envie. Penser à cela, me rappelle lorsque je n’avais pas pu satisfaire mes pulsions pendant un certain moment, c’était un jour de neige, j’étais tombé malade pendant plus qu’une semaine et mon cousin m’avait obligé à rester cloué au lit. Je ne pouvais plus travailler, plus me défouler, plus faire couler ce liquide si précieux. Au bout de plusieurs jours, seul dans ma chambre, j’avais, à l’aide de mon ombre commencé à faire couleur un peu de sang, mon sang. Légèrement, je m’étais entaillé le l’intérieur du poignet. J’ai souri, rien qu’au fait de revoir cette couleur écarlate, ma couleur préférée avec le noir. Je le regardais couleur goutte par goutte, le long de mon avant-bras. Puis je l’ai porté à la bouché, suçoté, dégusté. J’appuyais avec ma langue sur la plaie, l’attaquant afin de faire sortir plus de sang, si je peux dire, je ressemblais à un vampire assoiffé, en pire. Je me souviens encore de cette sensation au moment où mes lèvres sont entrées en contact avec ce sang chaud qui sortait tout juste de mon corps pâle et malade. Je le sentais descendre dans ma gorge, j’étais bien. Je ne voyais plus rien autour de moi, perdu dans mon mur de glace et de sang, perdu mon monde. Celui de la souffrance et de la mort. Oui, je crois que je suis né pour être là-dedans. Je devais avoir ce genre de vie, c’était écrit dans mon destin, je me devais d’être un monstre abandonné par ceux qui m’ont conçus. Mon pouvoir en est la preuve, Je ne suis pas fait pour la lumière, je dois vivre dans les ténèbres, entre la vie et la mort.

Encore une fois, je me suis perdu dans mes pensées. Ça m’arrive souvent ces derniers temps, surtout que, pendant ce temps, je remarque que je me suis levé, et ai marché en direction de cette fille libérée de mon ombre. Mon corps bouge tout seul. Mon inconscient agit. Mon cousin me l’avait déjà dit que j’étais somnambule, et que de temps en temps je pouvais faire quelque chose de simple tout en étant perdu dans mes pensées. Il m’a dit que pendant ces moments-là, je faisais très peur car je n’ai aucune expression. Il dit que c’est pire que mon sourire sadique. Je ne sais pas. Je m’en fous aussi.

Je la regarde, je suis en face d’elle. Elle recule, elle a peur. Je comprends. Je le vois, elle cherche un moyen de s’en sortir, mais elle n’y arrivera pas. Elle n’aurait jamais le temps. Et si elle tente quoique ce soit, le loup se mettra en chasse. Sérieusement. Je continue de m’approcher d’elle, jusqu’à ce qu’elle soit bloqué entre mon corps fin et le mur. Elle ne peut plus s’échapper, elle ne peut plus rien faire. Elle est prise dans le filet.

« Alors ? Tu cherches un moyen pour m’échapper ? Je le vois. Ne t’inquiète pas, je t’en empêcherai. Essayer de plonger la pièce dans le noir pour ne plus y avoir d’ombre ? Tu sais que je peux parfaitement tuer dans le noir, tu l’as vu n’est-ce pas ? »

La dernière phrase avait été dite avec plus de rage. Je n’aime pas parler de mon passé. Non je n’aime vraiment pas ça. Bien que ce soit cela qui a fait ce que je suis maintenant, un peu comme tout le monde. On est ce que l’on est grâce ou à cause de notre passé n’est-ce pas ? Mais moi je n’en veux pas. Non. Le Ahn Kyuseong est celui du présent, celui qui n’a plus aucune crainte, celui qui domine et ne se laisse jamais dominé. Celui qui tue pour le plaisir. Je ne veux pas que l’on sache mon passé, c’est tout. Mais elle, cette fille, cette petite idiote qui a tout découvert en un contact. Oh oui, comme je la hais.

« Tu me dégoutes. Je pensais pouvoir profiter un peu de toi, mais même ça, je n’ai plus envie. Pourquoi ? Je te hais tu sais. Je te hais tellement. »

Sans lui laisser le temps de réagir, j’attrape sa longue chevelure, la décollant du mur contre lequel je l’avais poussé à s’adosser. De mon autre main, j’attrape le bras qui est le plus à ma portée et la jette par terre avec toute la force que je possède. Après tout, bien que je ne sois pas très fort physiquement, je reste un homme, et elle, une femme. Je reste le plus fort dans la logique des choses. Je le vois tomber lourdement sur le sol. Je me fiche bien de savoir si elle s’est fait mal ou pas, après tout, je ne fais pas cela pour lui faire plaisir, non. Je ne suis pas là pour ça. Oui, il ne faut pas que je l’oubli, mon premier but. Je ne suis pas ici pour prendre du bon temps, je ne suis pas ici pour ce scientifique de mes deux, non. Si je suis ici, c’est bien pour une seule raison. Cette raison concerne mon passé, cette fille et son pouvoir. Après tout, je n’ai rien déclaré du tout sur un quelconque contrat que je prenais contre elle, non. Je suis totalement libre comme je l’ai toujours été.

Sans attendre qu’elle ne se redresse, j’appuie sur son ventre avec mon pied, l’obligeant à se mettre sur le dos et viens, sans douceur, m’assoir sur son bassin à califourchon. De toute façon, vu l’activité qu’elle pratique, ça ne devrait pas la déranger, bien que je sais qu’elle reçoit que très rarement des clients. Je me penche légèrement en avant, la fixant avec un sourire mauvais collé au visage. Une de mes mains part derrière mon dos pour finir dans la poche arrière droite de mon jeans slim noir. J’en sors un petit couteau suisse d’un bleu marine que j’aime beaucoup et, une fois après avoir sorti la lame dans un petit clic assez distinct, j’approche l’arme blanche près de son visage.

« Tu sais, je n’aime pas me servir d’armes d’habitude. Je trouve que c’est pour les faibles qui ne peuvent se défendre seuls, et posséder un don n’en fait pas parti, c’est une part de moi, comme ceux qui ont la force physique, moi j’ai mon don.
Je fais une pause, Mais pour revenir à ma chère amie, la lame, je pourrais faire une exception pour toi, qu’en penses-tu ? J’aimerais te couper la langue afin d’être sûr que tu ne révèleras rien. J’aurais aimé te l’arracher mais je ne sais pas si je pourrais, de plus ta bave…. Non merci. Donc j’ai décidé de le faire au couteau, parce que, comme par hasard, il y en avait un dans ma poche. Alors une dernière parole avant de la perdre complètement ? »
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeMar 26 Fév - 14:58

Et merde, j’avais bien visé juste ! Combien de fois Gale m’a-t-il recommandé de contenir ma langue de vipère et mes répliques acerbes ? Bien trop souvent, mais encore aujourd’hui, alors que ce dernier a disparu, il semblerait que je n’écoute toujours pas ses conseils avisés. « Irriter un adversaire, c’est accroitre sa colère, et dans le même temps son pouvoir », me répétait-il. Et je dois admettre que le degré de colère de celui qui se tient face à moi est déjà bien trop élevé pour que je puisse espérer m’en sortir indemne. Tandis qu’il s’avance vers moi, mon regard croise le sien.

Ahn Kyuseong. 22 ans. Un mutant. Un chasseur.


Mon esprit se braque. Un mutant chasseur de mutants. Peut-on faire plus abjectes ? Le jour où toute la race humaine ce sera éteinte, cela passera certainement mieux, mais en attendant ce genres de pratiques sont considérées comme des trahisons, et s’il y a bien une chose que je déteste plus que les Lachesis eux-mêmes, ce sont bien les traitres. Mon regard le défi, mais lui ne scille pas. J’arrive bientôt à la limite de la pièce, et me trouve de nouveau prisonnière entre lui et un mur. Je jure. Sa proximité me dérange vraiment. Il me sort tout à coup que je le dégoûte. Ba… C’est déjà ça de gagné. Alors qu’il ajoute avoir eu dans un premier temps envie de moi, je remercie tout ce qui peut se trouver de divin dans le ciel pour qu’une telle infamie ne lui soit pas restée en tête. Bon sang, ce que je peux mépriser ce genre de mec chétif et hautain ! Le voilà qui m’assures qu’il me hait.
Je soulève un sourcil, surprise. Il me hait ? On ne se connait même pas : c’est bien la preuve que quelque part il ne sera jamais rien de plus qu’un abruti imbu de lui-même.
Je m’attends déjà à un speech interminable durant lequel il m’expliquera par A+B à quel point sa haine est justifiée, et à quel point il compte me faire payer ce ressentit, mais il semblerait qu’il soit d’une toute autre trempe, car à peine ai-je baissé ma garde que sa main vient se mêler à ma chevelure pour la tirer vers le sol.

Ok, je l’avoue : celle-là je ne l’avais pas vu venir, mais alors que sa main vient me tordre le bras pour me pousser sur le sol, enfin, je vois ma fuite s’orchestrer. La fenêtre. Droit devant. A cette distance, j’aurai certes plus d’élan, mais il aura tout le loisir de m’emprisonner avec son ombre, alors j’obtempère et le laisse mener la danse comme bon lui semble. Je dois juste m’approcher. Rien qu’un peu. A chaque geste qu’il esquisse vers moi, l’envie de lui mettre mon poing dans la figure me démange un peu plus, mais comme ce crétin croit avoir le dessus physiquement je préfère le laisser se bercer d’illusions pour mieux le surprendre plus tard. Après tout, même s’il a pu m’atteindre par surprise, j’évalue sa force physique comme plutôt faible. La poigne d’un homme des plus communs quoi… Je souris intérieurement en imaginant la tête qu’il ferait si je décidais de montrer mon jeu dans la seconde, je l’admets, ce serait jouissif.
Son pied trouve alors sa place sur mon abdomen. J’ai beau le contracter, son poids me coupe le souffle, et que dire de ce qui suit ? L’avoir comme ça au-dessus de moi, dans cette position… Je vais vomir… Ça me dégoûte, mais au moins, dans cette position, après avoir fait mine de me débattre pendant quelques instants, et après l’avoir reçu un peu plus fort, j’ai atteint mon but.
Pourtant, alors que je commence à peine à me réjouir, je vois briller près de mon visage quelque chose de bien peu plaisant. Une lame. Elle ne paye pas de mine, mais c’est de ce genre de petites armes aux airs inoffensif dont il faut le plus se méfier.
Il recommence à me parler, me raconte son petit point de vue sur les dons des mutants. Plus ce type ouvre la bouche, et plus il m’est difficile de me contenir. Mon pouvoir n’a rien d’offensif, je ne l’ai jamais utilisé, et ne pourrai jamais l’utiliser dans le but de blesser quelqu’un, c’est pourquoi j’ai dû faire tant d’efforts auprès de Gale pour apprendre à me battre dans un monde où pour nous mutants de troisième zone, cela est devenu une nécessité. Peut-être qu’au fond de moi, quelque part dans mon inconscient, je jalouse ses mutants comme ce Kyuseong ou comme Jun qui n’ont qu’à lever le petit doigt en guise d’arme. Moi, je n’ai malheureusement que mes tripes, et une longue formation de combat au corps à corps. Moi, je sais me battre parce qu’il a déjà fallu que je me batte pour l’apprendre, parce qu’il m’a fallu des années de patience et d’entraînements, alors oui, je le méprise, mais je crois que j’envie un peu cette facilité. Comme quoi dans la vie on ne naît pas tous avec les mêmes chances. Enfin… Plus maintenant.
Soudain, alors que je commençais à ne plus l'écouter que d'une oreille, ses paroles me glacent le sang. Me couper la langue... C'est donc ça que ce malade a en tête ? J'imagine la scène rien qu'une seconde, puis me raidit. Jamais ce mec ne me touchera.
Alors qu'il me demande, bien certain de lui si je désires dire un dernier mot, je fais mine d'être apeurée, et ne répond pas tout de suite en lui faisant un regard empli de tristesse, comme résolu. Doucement, je hoche la tête et lui murmure de ma voix la plus douce :


« Puisque je ne peux me défaire du sort que vous avez décidé pour moi, j'aimerai seulement vous dire... »

Son regard impatient ne fait qu'amplifier ma rage, je ne perd pas une seconde de plus. Profitant de son attention, je balance mon poing droit dans son visage en terminant ma phrase : « va au Diable enfoiré ! »
Profitant de l'effet de surprise, je jette mon pied droit dans son ventre pour le faire tomber à la renverse une bonne fois pour toute, et sans prendre le temps de voir les effets de mes coups je cours droit vers la fenêtre tandis que ses cris accompagne ma course.
L'affaire ne dure que quelques secondes : l'instant qui suit, mon corps traverse le verre. Mes bras croisés devant mon visage protège un tant soit peu ce dernier, mais je sens les morceaux de verre cisailler ma peau de toute part alors même que mon corps chute. Nous ne sommes qu'au premier étage, mais cela suffit à l'étourdir lorsque je me rattrape tant bien que mal sur le sol froid et humide du cul-de-sac qui donne sur la fenêtre de la chambre rouge. Pas de vis-à-vis et donc pas de témoin évidemment...

Allongée sur le sol, je reprend mon souffle quelques secondes, le temps de me remettre de la douleur qui s'empare alors de mon corps. Je me sens complètement engourdie, mais déjà je me relève et cours pour faire le tour du bâtiment. Je ne sais que trop bien que notre combat est loin d'être terminé. Courant à m'en brûler les poumons, je rejoins un passage sombre d'une rue parallèle à la maison close qui se trouve toujours vide de monde, et après en avoir inspecté le sol, finit par trouver la dalle de pierre que je cherchais. Celle sous laquelle je cache deux armes à feu, maigres souvenirs d'une vie dans la résistance. L'une est chargée, l'autre ne contient que deux balles. Ça laisse peu de chances de se louper, mais c'est mieux que rien. Je recommence à courir, m'éloigne de plus en plus. Les petites ruelles sombres sont ma meilleure cachette, c'est donc à l'abri de l'une d'entre elle que je m'arrête enfin. Mon cœur tape de toutes ses forces dans ma poitrine, cette dernière est en feu. Respirer me devient insupportable, mais je suis en sécurité à présent. Je tend l'oreille mais n'entend rien. S'il faudra que je m'explique auprès du gérant de la maison, ma vie quant à elle est sauve ce soir.

J'attends encore quelques minutes, puis me décide enfin à sortir prudemment.

Pas assez pourtant, car à peine ai-je fais quelques pas que la poigne d'un homme vient m'enlacer étroitement. En deux temps trois mouvements, et malgré la conviction avec laquelle je me débat, je me retrouve face à un mur, les mains liées dans le dos par le poids et la poigne de ce chasseur de mutant venu me trouver. Son corps collé au mien m'empêche tout mouvement libre.

La partie est loin d'être jouée.




Dernière édition par Park Jae Lin le Dim 7 Avr - 12:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeDim 17 Mar - 1:57

HRPG : désoléééééé pour le retard. ;o; J'espère que la réponse va te plaire. Bisous ~ ♥

J’étais assis sur elle, cette fille que je me devais de ramener, vivante si cela était possible, pour moi. Elle m’énervait, elle ne pouvait pas savoir à quel point. Oh oui, je la haïssais. J’avais eu cette idée de la faire taire, de lui couper la langue. Je pensais au départ l’arracher, mais ne voulant pas me salir directement, ce qui était une chose plutôt rare, j’ai trouvé que le faire à coup de couteau serait une bonne idée. Couteau qui se trouvait justement dans ma poche. Je la vois, là, allongée sous mon corps, effrayée. Il y a de quoi. C’est normal. Qui ne pourrait pas l’être en voyant une lame dans les mains d’un fou qui annonce qu’il va vous arracher la langue ? Elle reste humaine. Tout le contraire de moi. Bien que mon cousin continue de me dire que je suis humain, qu’un jour toutes mes faiblesses remonteront à ma figure et me feront très mal, je reste persuadé que je suis bien différent. Est-ce qu’un humain pourrait se mettre à tuer, torturer, jouir de tout cela ? Très bien, on a déjà vu plusieurs types de tueurs, mais au point où j’en suis, moi, est-ce vraiment humain ? Non, je ne suis qu’un mutant dont personne n’a voulu, un mutant qui tue pour vivre. Un animal. Mais elle, je ne l’aime pas, cette humaine effrayée, C’est normal, et tellement jouissant. J’attends. Sa réponse. Je lui accorde une dernière parole car je me sais généreux, de toute façon venant d’une putain, ça ne risque pas d’être quelque chose d’exceptionnel. Au contraire, elle va pleurer sur son sort, me suppliant de ne pas la tuer ou alors de le faire le plus rapidement possible, sans douleur. De toute façon, peu importe ce qu’elle dira je m’en fiche complètement. Je fais ce que je veux, si je veux qu’elle souffre, elle souffrira.

Elle commence sa phrase pendant que moi, je reste là, à la fixer, mon air sadique sur le visage, cet air sadique qui ne me quitte jamais sauf lorsque je me retrouve avec mon cousin. Encore une fois mon cousin, nous sommes pareils, non. Je crois que je suis bien plus cruel que lui. Mais bon, ce n’est pas le plus important ici. Puis, sans que je m’y attende, je reçois un coup de poing en plein visage, me laissant stupéfait, c’est vrai que je ne m’y attendais absolument pas, cette garce. Je n’ai pas le temps de réagir que je sens un autre coup au niveau du ventre, me faisant basculer et la laissant libre de ses mouvements. Ma tête se cogne contre le sol plutôt durement. J’essaye aussitôt de me redresser mais avec la tête qui tourne c’est assez difficile, ça tourne rapidement autour de moi et mon estomac me menace de recracher mon dernier repas. Je crie de rage, son prénom, je l’insulte, perd mon sang-froid en la voyant sauter par la fenêtre de la chambre rouge et surement disparaitre dans les rues miteuses de ce quartier. J’espère qu’elle se soit blessée avec le verre de la vitre ou en tombant de cette hauteur, je me relève, la main sur la partie de ma tête qui a frappé contre le sol et regarde par cette fenêtre, maintenant, sans vitre. J’ai juste le temps de voir une silhouette passer, sortir de cet endroit, s’enfuir derrière en contournant le bâtiment. Elle ne devrait pas aller bien loin, elle est blessée à cause de verre, de sa chute, ça devrait la ralentir. Sans attendre une seconde de plus, je me retourne et sors de cette pièce, faisant exploser la serrure, je n’avais pas vraiment le temps pour me servir de la clef. Deux personnes me regardent, surpris, peut-être par le bruit de vitre brisée, mais je ne m’occupe pas d’eux, je continue mon chemin, descendant les marches très rapidement. Je vois le patron de ce bâtiment s’approcher de moi, hésitant. Il me demande ce qu’il se passe avec une petite voix. Je ne veux pas perdre mon temps et le pousse simplement de mon chemin sans douceur.

« La prochaine fois, supprimez les fenêtres des chambres » est la seule chose que je lui dis avant de disparaitre caché par la porte qui se referme dans mon dos.

Je regarde à droite, à gauche, pensant à la direction qu’elle avait prise avant de me diriger vers la plus probable. Honnêtement, je n’ai aucune idée de l’endroit où elle peut être allée. Je ne bouge plus, je ferme les yeux, je me concentre. J’essaye de tester quelque chose de nouveau, quelque chose que je n’ai jamais tentée avant, ce qui est bien dommage car je trouve ça très pratique. Je fais le vide dans ma tête, me concentre et remercie ces rues pour être sombres et avoir toutes ses coins d’ombres reliés. C’est alors que commence la traque. Je visualise, tout ce qui touche cette ombre, tout ce qui marche, court, saute dessus. Je continue d’étendre mon pouvoir, pour couvrir plus de distance, j’ai dû mal. Ma tête me fait mal, mon corps s’engourdit et j’ai soudainement envie de me laisser tomber, de dormir mais je ne peux pas. Je ne suis pas faible. Je continue mes recherches et là, je la trouve, je sens sa présence dans un coin d’ombre. Elle est là. Toute proche encore. La pauvre petite fillette apeurée qui se cache pour survivre. Comme c’est pathétique. C’est donc rapidement que je me dirige vers l’endroit où ma proie se trouve. Avant de tourner dans cette petite ruelle parallèle à celle où se trouve la maison close, je me stoppe, inspire discrètement et disparais dans l’ombre. Littéralement. Ça fait bien un moment que je n’ai plus utilisé cette capacité de mon pouvoir, cherchant toujours à me montrer, prouver que je n’ai pas peur de mon ennemi, que ma proie, c’est cette personne et non l’inverse. Je me glisse dans l’ombre, sans un signe, sans un changement, sans un bruit, je suis indétectable. Et au moment elle cette fille ose sortir de sa cachette, je ne lui laisse pas le temps de s’enfuir, et je l’attrape contre mon corps et la plaque violemment contre un mur, son dos contre mon torse. D’une main je tiens ses deux poignets dans son dos, collant un peu plus mon corps au sien afin qu’elle arrête de bouger. Comme un petit insecte cherchant désespérément à s’enfuir, mais ça n’arrivera pas.

« Tu pensais être plus maligne que moi ? Sale garce. »

Je me penche, mes lèvres arrivant au niveau de ses oreilles.

« Tu as gagné, je vais t’offrir la mort. Une lente et douloureuse mort. » Murmuré-je d’une façon sensuelle.

Je me décale et tire ensuite sur ses bras toujours accrochés dans son dos. Mon autre main vient accrocher ses cheveux les tirant en l’arrière pour que sa tête suive la même direction, laissant son cul libre d’accès. Je reviens me coller contre son corps fin et dépose un baiser sur cette partie si fragile. Brusquement, je viens lui mordre le cou, imitant ces créatures légendaires vivant la nuit et se nourrissant de sang humain. Je n’y vais pas de main morte et mort toujours plus fort afin de faire sortir ce liquide écarlate que j’aime tant. Une fois mon but atteint, je me délecte de cette chose visqueuse, vitale au goût de fer. J’avais toujours foutu faire ça, jouer une créature légendaire, je crois que c’est cette louve qui m’a laissé cette envie. Après tout, elle, se nourrissait parfois de chair humaine. Je ne vais pas me cacher que j’ai vécu en la prenant pour exemple, j’ai donc dû me nourrir de la même façon. Lorsqu’on est affamé, la chose que l’on a pour diner ne compte plus. Mais je dois dire que c’était très bon. Pas aussi bon qu’un morceau de porc mais je n’en garde pas un mauvais souvenir. Mais pour l’instant ce n’est pas vraiment cela le plus important. Je décolle ma bouche ensanglantée de son cou pour venir lui souffler à l’oreille que j’avais toujours voulu essayer ça et que ça ne m’avait pas déplu, au contraire.

Sans prévenir, c’est alors qu’une ombre s’empare de ses membres, venant la plaquer brusquement au sol. Je la regarde, elle est là, allongée, impuissante face à mon pouvoir. Je m’approche de son corps, m’accroupissant à côté de ce dernier, frotte ma douche rapidement avec le dos de ma main, laissant une trace rouge qui part sur le côté droit de mon visage. Elle va souffrir, et je veux qu’elle le sache.

« Ça doit te faire mal tous ces morceaux de verre sur toi. Tu permets ? »

Et, sans lui laisser le temps de répondre, je retire sans douceur les plus gros morceaux de sa peau.

« Vous, êtres faibles, vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous hais. Vous qui passez votre temps à profiter des autres, à les abandonner par la suite… »

Bien sûr, je dis cela par expérience. Mais. Je n’aime pas ça. Parler du passé n’est pas vraiment dans mes habitudes. Mais cette phrase que je viens de prononcer sous-entend très clairement un évènement de mon passé que je voudrais oublier. C’est du passé, c’est fini. Il faut que j’efface toute trace de cette partie de ma vie qui m’a rendu fort et qui, en même temps, m’a montré tellement faible. Je dois tout effacer et cette fille reste la dernière trace.
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeDim 7 Avr - 13:55

Spoiler:

Putain, comment est-ce possible ? Comment ce minable a-t-il fait pour me surprendre de la sorte sans que je ne le perçoive ? Je ne suis peut être pas sans faille, mais je sais tout de même détecter un ennemi lorsque ce dernier me traque. Mais là rien. Absolument rien. Rien d'autre que le silence, et le calme qui précédèrent sa venue. Plaquée contre lui et le mur, je me raidis complètement en le sentant coller son bassin contre moi, me laissant sentir sans doute possible que c'est bel et bien un homme qui se trouve derrière moi. Sa main dans mes cheveux m'oblige à pencher la tête en arrière, et alors que je sens son souffle se rapprocher de moi, je lui cris brutalement :

« Me touche pas sale porc ! »

Évidemment, l'insulter et lui hurler dessus ne servent à rien, mais il me serait insupportable de laisser là à ne pas protester tandis que ses lèvres brûlantes viennent se perdre dans mon cou. Totalement crispé, je sens une boule faire sa place au creux de mon ventre. De le sentir ainsi pressé contre moi, je crains soudain qu'il ne m'inflige ce pour quoi il avait payé, et autant dire que je préférerai encore qu'il me tue. Soudain, son contact chaud, et misérablement agréable se transforme en douleur. Ce ne sont plus ses lèvres, mais ses dents qui s'affairent alors, et merde ce que ça fait mal ! Je serre les dents et grogne d'une rage incontrôlable pour ne pas crier tant la douleur me parcours. La peau est si fragile à cet endroit, et lui la mutile... Tentant vainement de frapper sa tête de la mienne pour l'obliger à se dégager, je n'arrive malheureusement qu'à l'inviter un peu plus dans ma chair, quand soudain, un gémissement sort de mes lèvres. J'ai la nuque en sang, un homme acharné à me dépecer vivante au creux de cette dernière mais déjà je ne vois plus rien. Mes doigts collés à sa main qui me maintient fourmillent, et la seconde qui suit mon esprit traverse son passé. Et cette fois, ce n'est pas une suite incompréhensible de flash-back. Je me retrouve au sein de son esprit, de sa mémoire, et ce que j'y vois me fige.
Assise sur le siège passager d'une vieille voiture des années 80, je regarde la silhouette du conducteur avec insistance. Ce dernier me semble très grand pendant un temps, puis je réalise enfin que je ne suis plus vraiment dans mon corps. La bouche de la silhouette d'enfant que j'habite s'active alors pour demander d'une voix clairement heureuse. « On arrive bientôt ? ». Un sourire aux lèvres, le chauffeur m'assure que oui. Mon cœur se réchauffe tendrement, l'excitation me gagne un peu plus à chaque seconde tandis qu'au dehors, le paysage délabré de Séoul s'étend à ma vue. Le paysage n'est pas celui que nous connaissons actuellement. Il semble moins sale, moins pollué, mais on peut tout de même y lire la désolation d'une catastrophe encore très récente. Très vite, le chemin que nous prenons s'obscurcit, et les ruines des villes que nous traversions sont remplacées par des monceaux d'arbres, ceux d'une forêt profonde que la route traverse avec difficulté. Bercée par un sentiment d’apaisement, je ferme les yeux. Retour à la réalité.

Toujours plaquée contre le mur, je me sens complètement déroutée, et ne sais plus où j'en suis. Ce que je viens de voir, je l'ai déjà vu. En une fraction de seconde, et sans ressentir ce que lui ressentait, mais j'en suis certaine, tout cela fait partit du passé de mon agresseur. Ma tête me tourne, et mes repères me quittent tandis qu'à mon oreille je sens le souffle de l'homme contre moi me susurrer qu'il a toujours rêvé de faire « ça ». De faire quoi ? Je n'ai même plus conscience de l'état de mon cou pourtant baigné de ça. Bercée par la voix de Kyuseong m'assurant qu'il a adoré me torturer de la sorte, je gémis à nouveau, complètement blême. Je ne sais même plus si je suis dans cet état à cause de l'hémorragie ou à cause de mon pouvoir que je n'ai jamais connu si présent. Si puissant. Alors que sa peau entre de nouveau en contact avec la mienne, j'ai la sensation de m'évanouir.

J'ouvre les yeux, à nouveau perdu dans ce monde qui n'est pas le mien. A la différence cette fois que je ne suis plus dans son corps, mais que je me retrouve physiquement présente dans sa mémoire. Je vois la silhouette d'un gamin à peine sortie de l'enfance seule sur une route semblable à celle que nous empruntions. Le regard perdu, l'expression blême, l'enfant regarde en direction d'une route désormais déserte. Je m'approche avec précaution, traversant la route qui nous sépare, et m'agenouille devant lui. Son visage est humide de larmes sèches, et son expression est douloureuse. Je lui caresse la joue, je sens sa chaleur, mais lui ne me voit pas. Je l'appelle, le secoue doucement pour lui faire savoir que je suis là, mais rien à faire, je reste invisible à ses yeux. Je comprend alors : c'est vrai... Je suis dans ses souvenirs. Je ne peux rien y changer. Mais rester ainsi près de cet enfant sur le visage duquel se lit l'impuissance et la colère de la trahison subie me coupe le souffle, et en appelle à un instinct que je ne pensais pas avoir en moi. C'est ainsi que je passe mes bras autour de lui pour réchauffer sa peau glacée. Je constate avec bonheur que malgré ma présence qu'il ne détecte pas, physiquement, sa peau se calque au traitement que je lui offres, et se réchauffe. Tout s’efface, devient noir. Pendant les quelques secondes que dure ce moment, j'entends la même voix que celle de Kyuseong enfant appelant désespérément un être appelé « Papa ». De ces appels répétés dans la peur et l'agonie, se mêlent bientôt des jurons et des cris de colère.

Je me retrouve alors assise contre le sol enfeuillé d'une forêt plongée dans le noir, et me sens frôlée par une fourrure douceâtre tandis qu'autour de moi des grognements animales se font entendre.
Je me braque, prête à me défendre, quand soudain je réalise ma position. Je me tiens à quatre pattes. Tournant la tête sur ma droite, je découvre alors avec difficulté l'enfant que je protégeais un peu plus tôt près de moi, dans la même position, le visage couvert de sang. Devant lui gît la carcasse d'un animal que j'identifie comme étant un petit chevreuil, et dont l'odeur âcre me donne la nausée. Peu à peu, mes yeux finissent par s'habituer au noir, je le regarde désormais un peu mieux. Lui, près de moi, semble déjà beaucoup plus vieux que l'enfant qu'il était. Il doit avoir quatorze ou quinze ans alors. Sur ses traits, l'adolescence se dessine, chassant définitivement les traits enfantins que furent les siens. Sa chevelure autrefois courte, est désormais assez longue pour lui couvrir les yeux, tandis que ses vêtements d'autrefois ont été troqués par la nudité. Je reste près de lui, le regardant incrédule plonger sa tête dans la viande crue qu'il arrache de ses dents sur la dépouille de la bête offerte. Face à nous, luisent les deux yeux jaunes d'un grand animal que je prend au début pour une sorte de chien. Mais ce n'est pas un chien. C'est un loup. Un loup qui dévisage le jeune homme face à lui avec attention. Lorsqu'il s'avance enfin vers nous d'un pas que je ne peux identifier, je ne me raidis pas. Je n'ai pas peur. Je regarde simplement la bête s'approcher de la carcasse pour venir y chercher son dû. Lorsque l'animal protecteur entame son festin, Kyuseong se retire, et recule de plusieurs pas en arrière. Je ne bouge pas, et aussitôt, l'animal qui s'affairait me dévisage. Je fronce quelque peu les sourcils et regarde derrière moi Kyuseong qui ne m'a semble-t-il pas vu. Pourtant, je ne rêve pas, le loup me dévisage profondément, avant que je ne me recule par précaution au niveau du seul humain présent dans ce cadre. Le loup détache alors son attention de moi, et mange sans plus attendre, croquant avidement dans la meilleure partie de sa proie. Nous le regardons faire en silence jusqu'à ce qu'il soit rassasié et s'en retourne vers sa tanière. Kyuseong se met alors de nouveau en mouvement, et contre toute attente, me prend en traître lorsqu'il se blottit contre le corps puissant du carnivore qui se plaît à lécher les restes de sang sur son visage, et ses épaules. Comme un jeune louveteau blottie contre sa mère, le jeune garçon s'endort à même le sol, tandis qu'allongé confortablement, l'animal se remet à me fixer curieusement. Je m'approche, il ne dit rien. Je lève la main vers Kyuseong, un grognement menaçant sort de la gorge de la bête. Je le regarde, et retente mon geste en le faisant de façon plus douce cette fois, et vient caresser la chevelure du garçon endormie contre elle, car me rapprocher m'a permit d'identifier qu'il s'agissait alors d'une louve.

J'ai l'impression de comprendre des centaines de choses d'un seul coup. Des choses dont au fond je me foutais bien, mais qui s'impose à moi avec une impressionnante compréhension.
D'une voix chuchotée, je demande alors : « tu as pris soin de lui ? ». La louve émet un léger jappement semblant me dire « oui », puis recommence à lécher la silhouette blottis contre elle. Cette histoire me semble complètement folle. Un gamin abandonné élevé par une louve. J'avais déjà eu vent de ce genre d'histoires farfelues tirées des légendes romaines, mais je n'aurai pu imaginer qu'une telle chose fusse vraiment possible. Oui, décidément ça me paraissait totalement irréel, pour ne pas dire absurde, mais c'était bien là la réalité. Et à peine ai-je commencé à l'assimiler que mes yeux s'ouvrent de nouveau sur un monde bien plus réel.

Celui dans lequel Ahn Kyuseong me maintient au sol de son ombre en menaçant de me tuer de la plus douloureuse et de la plus lente façon. Par ailleurs, ce dernier me ramène vivement à la réalité en arrachant de mon épaule l'un des morceaux de la vitre qui y était resté logé.
D'un seul coup, mon corps ne me semble plus qu'être une masse douloureuse sans fond. J'ai tellement mal que je ne sais même plus où se localise la douleur. Complètement sonnée, je le regarde s'extasier tout près de moi, quand soudain ses mots viennent prendre tout leur sens. « Vous qui passez votre temps à abandonner les autres ». Cette phrase passe et repasse dans ma tête, et sans même prendre conscience de ce que je dis, je m'entends dire alors d'une voix dure :


« Il est le seul à t'avoir abandonné. Ne compares pas tous les gens à ton père ».

Je le sens déstabilisé au possible, mais n'arrive pas moi-même à comprendre toute l'intensité de ce que je suis en train de lui dire. Son ombre qui me maintenait au sol s’affaiblit, et me laisse donc la chance en forçant un peu de lever mon bras vers son visage incrédule, se trouvant si proche du mien. Ma main ensanglanté vient se poser sa joue, y laissant le dessein sur sa peau, tandis que mes lèvres se meuvent à nouveau.

« Regardes toi : tu rejettes sans arrêt les autres, puis tu te plains en disant que tu les hais. Mais au fond, tout ce que tu souhaites, c'est trouver quelqu'un qui soit prêt à t'aimer pour ce que tu es, et qui restera près de toi, n'est-ce pas ? »

Dans mes yeux, les lueurs bleues s'estompent doucement, pourtant, je me sens plus vaseuse que jamais. Ma main posée sur sa joue glisse alors et se rattrape au col de sa chemise que je serre avec force, le forçant à rapprocher son visage encore plus près du mien. Je le tiens avec force par le tissu qu'il porte, et plonge mon regard dans le sien. J'ai vu. J'ai sentit. Tout ce qu'il est, et comment il devint ainsi. Mais par dessus tout, et c'est bien là la raison pour laquelle mon pouvoir m'handicape constamment, je me sens toujours autant en colère, mais prête cette fois à lui pardonner s'il venait à s'adoucir. Ce dont malheureusement je doute fort.

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Ahn Kyuseong
AEGIS ▼ NIVEAU III
Ahn Kyuseong
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Pouvoir : Manipulation des ombres.
Pseudo : Sawa.
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MessageSujet: Re: Shadow in the Red Room Shadow in the Red Room I_icon_minitimeVen 19 Avr - 13:43

HRP : Désolé pour le retaaaard X____X En plus c'est court par rapport à d'habitude mais j'espère que ça te plaira. Tu remarqueras que j'ai repris une réplique de l'ancien Rp MDR. Ah et il risque d'y avoir encore des fautes MDR. Flemme de corriger je suis trop crevée, là.

J’étais accroupi à ses côtés, cette fille immobilisée à même le sol à cause de mon ombre qui lui maintient ses membres. Sans douceur, je lui arrache ces morceaux de verre qu’elle s’est planté volontairement dans la peau afin de pouvoir m’échapper. Mais elle n’y arrivera pas, jamais. Tant qu’elle sera en vie, je serais là pour la surveiller. Car, oui, elle possède quelque chose d’important me concernant et je ne courrais pas le risque qu’elle le divulgue à quiconque. Ce secret qui a fait ma force mais qui fait ma faiblesse.
Je la fixe, ne bougeant plus. Ne respirant même plus. Je tente tant bien que mal de ne pas montrer cette tête de faible, cette expression de surprise qui nait sur mon visage. Je n’aime pas ça. Je le savais, je l’avais ressenti, pendant que je jouais au petit vampire, cette chose a osé retourner dans mes souvenirs. Je l’ai senti. J’ai senti cette présence à laquelle je m’étais accroché par le passé, cette noble louve. Qu’a-t-elle fait ? Me serais-je trompé sur son pouvoir ? Ou alors, je ne connais pas toutes ses possibilités. C’est assez énervant, j’aurais dû faire plus de recherches mais, si elle-même ne le savait pas, pourrais-je le découvrir ? Si bien sûr, ma pensée est juste. Peut-être qu’elle ne sait pas encore comment utiliser complètement son pouvoir. Pauvre créature, faible, crétine. Elle ne peut même pas maitriser la seule arme qu’elle possède. Je dois faire plus attention, je ne dois plus l’approcher et la laisser fouiller dans ma tête, dans ma mémoire, mes souvenirs. C’est fini, elle n’y accèdera plus. Plus jamais. Je ne veux pas qu’elle voit le faible que j’étais à ce moment-là, elle ne doit pas le voir. Ces larmes qui ne m’ont pas quittées pendant des heures, des jours. Pleurer l’abandon de cet homme était quelque chose de faible. Je voudrais dire heureusement que je l’ai rencontré, mais n’est-ce pas aussi paraitre faible ? Je pouvais me débrouiller tout seul, je n’avais pas besoin de cette louve. Même si ça me tue de me dire que oui, elle m’a aidé à survivre, elle m’a aidé a surpassé cette peine immense… Cette faiblesse. Elle m’a rendu fort, très fort, toujours plus fort. C’est difficile d’y croire, mais avant que je ne la rencontre, je pensais que je n’étais qu’un monstre, l’enfant qui a tué sa génitrice. Je ne méritais pas de vivre. Je devais disparaitre, d’où l’abandon de cet homme. Mais j’ai vite compris que ce n’était pas moi le problème, c’était eux. Ces humains faibles et égoïstes. Oui, je suis un monstre et oui, je vais vous le prouver.
Je ne veux pas me rappeler plus de cette période si difficile. Non, c’est passé, c’est fini. Je suis Ahn KyuSeong cousin de Ahn JiHwa, riche, puissant et effrayant. Voilà les seules choses que les gens ont le droit de savoir, et doivent savoir.

Mais alors cette phrase, ces mots prononcés avec tellement de dureté. Qu’est-ce qu’elle veut ? Pourquoi dit-elle cela. Pourquoi parle-t-elle de cet homme maintenant ? Haha. Mon père ? Est-elle folle ? Je n’en ai pas, je n’en ai jamais eu. Ils y a bien eu une personne qui aurait pu jouer ce rôle, mais il a préféré rester en arrière-plan et simplement contribué à ma création. Belle création, n’est-ce pas ? Qu’elle parle je m’en fiche. Mais… Mais alors pourquoi ? Pourquoi je ne bouge plus ? Pourquoi je sens mon pouvoir s’affaiblir ? Non, je ne peux pas être faible, je ne dois pas. Elle n’a pas le droit de me parler de lui, elle ne doit pas. Je reprends mes esprits au moment où je sens une main se poser contre ma joue, cette main tachée de sang, son sang qui, grâce à moi a été expulsé de son fragile corps, si je peux dire. Elle me parle, je ne dis rien, j’écoute. Ou plutôt j’encaisse. Qu’est-ce qu’elle croit ? Elle pense me connaitre ? Non. NON. Qu’elle arrête. Elle ne peut pas dire ça, elle ne doit pas. Je sens ma respiration accélérer un peu, encore un peu. Elle ne doit pas le remarquer. Ces mots ne doivent pas me toucher, personne ne peut, personne ne doit. Je suis fort, je suis Ahn Kyuseong, personne ne pourra briser ce mur de glace autour de moi, si ce n’est mon cousin. Je sens sa main glisser, s’accrocher à mon col. Mon visage se rapproche du sien. Que cherche-t-elle ? Elle veut m’affaiblir de cette façon pour pouvoir fuir ou carrément essayer de me blesser ? Elle est folle, tellement folle et tellement cruelle. Comment ose-t-elle me parler ainsi ? AAAAAH.
Crack
J’ai mal. Très mal. Je sens quelque chose rouler sur mes joues et au moment où je vois une goutte d’eau tomber sur le visage de cette Jae Lin, je me rends compte que je suis en train de pleurer. Moi ? Pleurer ? Je dégage violemment sa main, me redresse rapidement, trop rapidement car je perds l’équilibre et tombe sur les fesses, les mains posée sur le sol, derrière moi. J’ai mal. Et ce n’est pas à cause de ces morceaux de verre en train de se planter dans la paume de ma main, non. C’est plus profond. Elle ne peut pas, elle n’a pas le droit.

« Tais-toi…. Murmuré-je avant de reprendre en criant en même temps que mes mains attrapent ma tête douloureuse, TAIS-TOI. FERME-LA, MAIS TA GUEULEEEEEE !! » Je crie à m’en déchirer les cordes vocale pendant que mes sanglots se fond de plus en plus présents et de plus en plus violents. Pourquoi ? Pourquoi je suis si faible, pourquoi je pleure ? Depuis quand je n’ai pas pleuré ? La dernière fois devait être ce fameux jour où cet homme, mon père m’a abandonné. Mon père… NON. Cette enflure ne peut pas l’être. Impossible. Je suis perdu, vraiment perdu. Je sens quelque chose qui s’est brisé en moi, comme si elle avait réussi à fissurer cette barrière de glace.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH »

Je crie. Je me déchire les cordes vocales. Je m’en moque bien. J’ai mal, je souffre et cette fille en est la cause, encore elle, toujours elle. JE LA HAIS. Je me redresse, lui attrape de nouveau les cheveux pour la plaquer, assise, contre le mur derrière elle. J’approche mon visage ruisselant de larmes du sien et la regarde droit dans les yeux.

« QUOI ? QUOI ? Tu crois que je n’ai pas encore compris ? Un monstre tel que moi ne peut pas vivre avec quelqu’un. Personne ne veut de moi et je n’ai besoin de personne, ne te méprends pas. »

Je dis ça, mais pourquoi je pleure alors ? Parce que je sais qu’au fond de moi elle a raison ? Ca me tue, me ronge, mais qu’est-ce que je peux y faire ? Je me hais, je le sais. Je hais le monde, les gens et moi-même.

« Mais merde… Achevez-moi. » Murmuré-je pour moi-même, la tête baissée, le front appuyé contre son épaule.
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