J’ai toujours plus ou moins vécu à côté de la plaque. Tantôt tranquille, tantôt hyperactif, c’est ce qui fait ma force, et dans les cas dangereux ma faiblesse. Je n’ai jamais voulu me faire comprendre, d’ailleurs personne ne sait vraiment ce que j’ai dans la tête quand je change d’humeur, ni si je dis la vérité. La plupart du temps, un grand sourire est pendu à mon visage, si ce n’est pas d’ailleurs un sourire malicieux. Je donne l’impression d’avoir la joie de vivre constamment et pourtant c’est le cas simplement parce qu’à première vue, je n’ai pas envie de me prendre la tête pour quoi ce soit. Je suis une sorte de je-m’en-foutiste, en somme. C’est d’ailleurs le rôle que j’aime le mieux jouer. Parce que oui, j’ai comme on pourrait dire plusieurs facettes, et j’adore m’en servir. J’aime aider mais est-ce seulement dans l’intérêt des autres ? J’aime ne rien révéler de concret. C’est ce qui fait que je suis moi ; ma personnalité, mon charme, l’impression que je laisse aux gens. Ils demandent toujours à en avoir plus, en savoir plus ; que je leur révèle des secrets. C’est plutôt amusant comme situation, d’ailleurs. On pourrait me voir comme prétentieux, mais je ne dirais pas si c’est la réalité ou non. Je me joue de presque tout ; des gens comme des choses, des événements. N’avoir de comptes à rendre à personne, c’est ça qui est excitant, parce que je peux inventer n’importe quoi pour m’en sortir. Non, ça n’est pas mon pouvoir, mais j’ai tellement bien réussi à façonner cette particularité que je ne blâme personne à croire que c’est le cas. Oui, je peux mentir jusqu’à ce point. Un pouvoir n’est pas facile à cacher ni à détourner, pourtant j’y suis arrivé sans forcément le vouloir à la base. Et c’est surtout de ça dont je suis fier. Je ne suis pas facile à cerner, et c’est plaisant. Je ne pourrais pas vraiment dire que je ne suis pas digne de confiance, je respecte la vie et celle des gens ; je n’agis pas forcément comme on l’attendrait, mais je ne trahis jamais. Je suis facilement abordable et même très agréable si on l’est aussi ; mais c’est moi qui mène la danse, voilà tout.

J’ai beau être civil, j’ai effectivement moi aussi une capacité hors du commun, si je puis dire. A première vue, elle n’est pas très originale. Pour tout vous avouer, je suis télékinésiste. Qu’est-ce que c’est exactement ? Hé bien je peux faire bouger presque tout grâce à mon superbe esprit. Presque tout, je parle là d’objets. Petits comme gros. Bien sûr, ceux dans cette deuxième catégorie me demandent plus d’efforts que les premiers. Le tout est de ne pas lâcher. La concentration et la force mentale y sont primordiales. Ça affaiblit énormément, c’est pourquoi ça demande beaucoup d’entraînement. Je m’exerce d’ailleurs actuellement à faire bouger tout être vivant. Personne, plante, animaux ; je pense que je serais vraiment fier le jour où j’arriverai à déterrer un arbre.
En plus de ça, j’ai réussi à obtenir quelque chose d’étonnant avec ce pouvoir. En exerçant une attraction des objets avec mon esprit, je me suis rendu compte que je pouvais provoquer l’effet quelque peu inverse. Au lieu de les attirer, je les force à ne pas bouger, ce qui me permet de « m’appuyer » sur eux. Résultat ? J’exerce une pression telle que ça décuple ma force. Ce qui est pratique pour me défendre, si je peux faire pression sur quelqu’un, il aura droit à de jolis coups de la part de mes jolis poings. De même, en faisant pression sur le sol, j’arrive à léviter. Pas très longtemps, et pas très haut, ça n’est pas du vol mais seulement de la lévitation.

Je suis né au sein de l’école créée pour les jeunes aux capacités étonnantes, un mois après son ouverture. Mes parents étaient parmi les premiers à profiter des lieux. Mais ils étaient jeunes, volages, inconscients. Et si ma mère mourut comme toutes les autres à ma naissance, mon père était censé être là pour moi. Ce qui ne fut pas le cas. Il a profité de la pagaille de la récente mise en place de l’école pour s’enfuir, me laissant derrière lui. C’est la directrice qui me l’a raconté, plus tard. Je ne l’ai à ce jour jamais revu. Je ne me rappelle même plus à quoi il peut bien ressembler, alors tomber sur lui actuellement ne me servirait à rien puisque je ne le reconnaîtrais pas.

J’ai donc passé mes premières années à l’école. Je suivais les cours, développais mon pouvoir, m’amusais comme n’importe quel gamin. Mais dans le fond, je m’ennuyais. Même si je découvrais de nouvelles techniques ou des « facettes cachées » de ma télékinésie, c’était lassant. Rester au même endroit, côtoyer les mêmes têtes, avoir le même quotidien. C’est donc à douze ans que j’ai pris la décision de m’en aller. Je n’avais aucune attache à l’école, du moins aucune vraie attache. Rien n’allait concrètement me manquer. Certains professeurs ont essayé de m’en dissuader, mais mon choix était déjà fait. Mon sac sur le dos et un dernier regard rapide en arrière, je suis parti vers ma nouvelle vie.

J’ai eu beaucoup de mal, au début. Comment pouvait-il en être autrement vu mon âge ? Je me suis de nombreuses fois retrouvé embarqué par des groupes de dealers et autres personnes plus ou moins douteuses. J’imagine qu’ils se servaient de moi, qu’ils avaient besoin de moi, car à part avec quelques égratignures je m’en suis toujours sorti indemne. Peut-être qu’ils ne m’estimaient pas assez fort pour me garder… Quoi qu’il en soit, c’est ce qui a fait ce que je suis aujourd’hui. Par peur de mourir au sein de groupes tels que ceux-ci, tous plus immondes les uns que les autres, j’ai dû me constituer de nouveaux visages, une nouvelle assurance qui me permettait de garantir ma sécurité. En me faisant passer pour autre chose que le jeune garçon que j’étais, quelqu’un de sûr de lui, confiant, manipulateur, j’arrivais à donner aux mauvaises personnes ce qu’elles voulaient entendre ou attendaient de moi. Et plus j’ai grandis, plus j’y ai pris du plaisir, plus je m’amusais. J’ai découvert que je pouvais utiliser autant de personnalités que je le voulais. Que je pouvais berner les gens pour sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Entre trafics de Dytentrine, sauvetages et autres activités pour m’occuper, personne ne sait pour qui je travaille réellement. Autant le dire, je suis mon propre maître et si je donne l’impression d’être du côté de quelqu’un en particulier, il n’en est jamais rien. Ça me fait rire, ça me permet de subsister, et puis je m’en sors très bien. Le mystère plane et reste entier me concernant, c’est plaisant.

Je ne reste jamais bien longtemps au même endroit. J’ai l’habitude de vivre vraiment seul, et investis la plupart du temps des appartements restés intacts, ou dans les pires cas des entrepôts dans lesquels je traîne des matelas trouvés aux alentours. Ce sont dans ces derniers lieux que je veille à ne pas trop traîner. Déjà parce que pour l’hygiène, on aura vu mieux, et aussi parce que les gangs, si je puis dire, les plus dangereux se trouvent généralement dans ces secteurs. Généralement, pour la nourriture, je retrouve des conserves dans les appartements désertés, ou je « vole » les supermarchés non entretenus et à moitié détruits. Chacun sa façon de subsister. En surface, mon pouvoir n’est même pas mon meilleur atout. J’arrive tellement bien à me faire passer pour n’importe qui que je n’utilise le vrai qu’en cas d’urgence, en dehors de mes entraînements personnels. À ne pas croire que ces cas-là n’arrivent que rarement, bien sûr, mais disons que le vrai danger n’est pas quotidien pour moi, comparé à ce que pourraient subir des jeunes tout droit échappés du Clan ou qui rejetteraient l’école. Ces jeunes-là, je les aide bien souvent. Ils n’ont pas besoin de voir plus d’atrocités qu’au sein du clan et il faut leur apprendre la vie, en quelque sorte. Alors ceux qui croisent mon chemin peuvent trouver refuge et protection avec moi. Bien sûr, il est rare que je reste avec eux très longtemps. Je suis un solitaire, à la base, et même si la compagnie humaine ne me dérange pas, je n’arrive pas à me dire que je pourrais me contenter de suivre quelqu’un juste parce que j’aurais fait l’erreur de l’apprécier. Je ne peux pas me le permettre, ou ce serait me trahir, et finir par trahir mon secret qui est de me révéler tel que je suis réellement. Je ne me suis pas créé des facettes pour rien.

Il m'arrive de temps en temps de retourner à l'école. Voir les changements depuis mon départ, si j'y reconnais certaines personnes. Mais je n'y reste à chaque fois que quelques heures. Je n'ai aucune attache émotionnelle, et je n'ai de compte à rendre à personne. Ça me suffit.

Moi c'est Manon, Ysea, ou Mermaid. 20 années au compteur et mes fesses à Lyon 8D. Je ne RP que depuis moins d'un an mais je passe mon temps à écrire depuis de nombreuses années. Katharsis ? C'est la fonda qui m'y a amenée en tant qu'admin *danse* 'Cause I know her for a long time. Je fais une moyenne de 700 mots par RP, j'essaie de ne pas descendre sous 500 et peux monter à plus de 1000. Le code ? mais je me le valide, tu crois quoi 8D