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Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...

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Park Jae Lin
KATHARSIS ▲ DELTA
Park Jae Lin
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MessageSujet: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeJeu 11 Oct - 22:59

Citation :

Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...


Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  Kyuseong1 Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  JaeLin6

AHN Kyuseong & PARK Jae Lin.

Août 2049 - Tard dans la nuit.



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Park Jae Lin
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeVen 12 Oct - 0:05

Une semaine. Cela fait à présent une semaine que la Moïra m’est revenue.
Allongée contre le matelas glacé des dortoirs je ne cesse de me retourner, cherchant comme toujours la position la moins douloureuse pour m’endormir, mais rien à faire : je cherche en vain, et le sommeil ne semble pas prêt à m’accueillir en son sein. Abandonnée à mon insomnie, je me remémore cette fameuse nuit. C’était il y a si peu de temps et pourtant il me semble qu’une éternité a passé depuis.

De mémoire, voilà que je recouvre la sensation de stress : j’étais alors en retard pour l’une de mes injections quotidiennes de calmant. En vue de mon état actuel, je ne peux plus faire sans. L’Hybris est devenue bien trop présente, et eux comme moi ne peuvent se permettre de prendre de tels risques. Je me pressais, incapable de me concentrer sur autre chose que les sur les minutes qui me séparaient encore des labos. Et puis, le choc. Physique tout d’abord, car je venais de prendre Kyuseong de plein fouet. Ce dernier, bien peu enclin à m’aider s’était contenté de me laisser là, à même le sol, sans oublier de pousser une masse de jurons à mon égard au passage. Je n’en tins pas compte, cela n’avait pas d’importance, car à l’instant où ma peau était entrée en contact avec la sienne, quelque chose s’était brisé. Non, pas brisé… Réanimé serait le mot juste.
Alors que sonné, Kyuseong étendu au-dessus de moi m’avait longuement dévisagée, je l’avais aperçu. Son fil. Son magnifique fil couleur de sang… Et je l’avais remonté.
Je vis un enfant affamé, un enfant marqué par le drame et détaché de tout. Je vis un garçon auprès d’un animal sauvage devenant son égal, mais surtout, et je le ressentis au plus profond de mon être, j’avais ressentis sa peur de la solitude. Sa détresse. J’aurai parié ma vie qu’un homme tel que lui était incapable de ce genre de sentiment, et pourtant… Je m’étais ardemment trompée. Le cruel Kyuseong avait donc lui aussi connu l’angoisse, et surtout, d’une bien étrange manière, cette peur de l’abandon était si forte en moi que la savoir présente chez lui me faisait me sentir plus proche de sa personne.
C’est une drôle de chose que de se sentir attirée soudainement par quelqu’un que l’on a si souvent détesté, mais c’était ainsi, et je n’avais pas lutté contre cette émotion.

Et pour cause, alors qu’il disparaissait de mon champs de vision, je réalisais ce qu’il venait de se produire. Perdue, j’étais totalement perdue. J’allais alors du rire aux larmes, totalement chamboulée au plus profond, puis, je retrouvais une infime part de ma raison, et me rappela à l’horreur que j’avais connu avant de perdre mon don. Qui aurait pu décrire la transe qui me prit alors ? J’étais totalement sous le choc, je n’avais plus qu’une idée en tête : m’enfuir. Fuir loin du camp. Je me maudissais de ne pas l’avoir fait du temps où les Kratos avaient souhaité me jeter dehors, inutile que j’étais alors. Je m’énervais, la terreur me paralysait les membres. En moins de temps qu’il n’en avait fallu pour le dire, l’Hybris s’était éveillée. Quand je revins à moi, une panne de courant m’avait fait perdre tous mes sens, la peur reprenait le dessus, et je heurtais alors à nouveau quelqu’un. Park Taehyun cette fois-ci. Malgré ma faiblesse, car sans se voiler la face j’étais alors cloitrée à l’état de serpillère, je pus me reprendre grâce à lui. J’allais même jusqu’à me dévoiler entièrement à celui qui me tendait la main alors. Je lui avait tout dit, et il m’avait juré le secret, là, me serrant fort contre lui dans le noir des couloirs. La panne de courant avait duré un long moment, et j’aurai d’ailleurs préféré qu’elle ne se remette jamais en place…

Et depuis lors rien ne semblait avoir changé. Mes missions, mes journées. J’avais gardé pour Taehyun et moi le retour de la Moïra. Il était le seul à être au courant, le seul à qui je pouvais en parler. Ce confident inattendu avait littéralement transformé mon quotidien à vrai dire ! Etant de la même section que la mienne, nous passions la plupart de nos journées ensemble. Pour la première fois depuis ma plus petite enfance, je recommençais à sourire. Je n’avais pas perdu mon contrôle de la Moïra, d’ailleurs je ne l’utilisais même pas de peur que l’on me découvre. Car oui, bien que ce détail soit infime, il est possible de déceler l’usage de la Moïra. A ce qu’on m’a dit, lorsque j’use de mon don, ma pupille se dilate, et de légères nuances de bleu apparaissent dans mes yeux. Je ne peux que croire les Kratos, étant incapable de voir mon propre fil, je n’ai jamais pu constater l’effet de la Moïra sur mon corps. Enfin, ces derniers sont très restreints, et avec la prudence que je prenais à opérer, j’imaginais mal qu’on puisse déceler mon mensonge.

Voilà donc où j’en étais. Là, allongée sur un maigre résidu de tissus faisant office de lit, soumise au froid environnant, je n’avais plus qu’un seul désir : poursuivre mon existence tranquille. Rester aux yeux de tous la mutante handicapée ayant perdu son pouvoir, c’était là mon seul vœu.
Des bruissements de draps de se firent entendre. Je fermais les yeux, fit mine de m’endormir. L’instant d’après, bien qu’aucun son ne sortit de ma bouche, je ne pus que grimacer : Kyuseong. Kyuseong se trouvait là, tout près de moi, sa main posée derrière ma nuque, l’agrippant sans douceur.
D’une voix chuchotée mais stricte, il me commanda de le suivre. Je le dévisageais à la fois apeurée et surprise. Que me voulait-il ?
Je ne me donnais pas la peine de lui poser la question, me contentant d’enfiler mon jean par-dessous la courte robe de coton noire qui me faisait office de chemise de nuit. La seconde qui suivit, ne prenant même pas le temps d’enfiler une paire de chaussure, je le suivais. Je le suivis en silence, tel un animal obéissant jusqu’au terrain extérieur. Je regrettai aussitôt de ne pas avoir anticipé en me couvrant plus, ou au moins en prenant des chaussures. Je me sentais geler de l’intérieur, mes genoux tremblent, mes dents commencent à claquer.

Son petit jeu commence à m’ennuyer. Depuis que nous sommes partis, il ne m’a pas jeté un regard, se contentant de me tirer sans ménagement par le poignet. Ce dernier me chauffe à l’endroit où la main de Kyuseong l’a martyrisé. Et bien qu’il m’ait lâché à présent, j’en ai assez, assez de son silence et de ses mystères. Je veux des réponses, et je le lui fais savoir en l’interpellant après un énième soupir.


- « Je peux savoir ce que tu me veux ? Il doit pas être loin de trois heures du matin je te signale ! »

Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre, mais le froid et la fatigue, mêlés au fait que la présence de Kyuseong m’a toujours troublé, me rendent nerveuse, m’irritent. Le fait qu’il m’ait fait mal m’agace, et je m’emporte d’un degré de plus quand je réalise avec quelle facilité j’ai cédé à sa requête et l’ait suivit. Je tourne les yeux, respire de façon contrôlée. Qu’importe ce qu’il a à me dire, en aucun cas l’Hybris ne doit se réveiller.
J’attends, je me demande s’il va me répondre un jour. Et puis, soudain, sans crier garde, voilà le maître des ombres qui entre en action…
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Ahn Kyuseong
AEGIS ▼ NIVEAU III
Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeVen 12 Oct - 13:21

J’ai besoin de sortir, de bouger, de faire quelque chose de cette fichue vie monotone. Je n’avais même pas pu partir pour le japon pour cette mission qui semblait importante, faire de moi un héros après l’avoir réussie, non. Je n’avais pas pu. Pourtant l’infiltration est ma spécialité, je sais tout sur tout, mais pour la raison qui m’empêchait de faire cette mission, ça, j’avais dû mal. Et je détestais ça. Si par habitude, je suis quelqu’un de très gentil, qui aime aller vers les autres, discuter, rire. Ah ah ah. Que c’est dégoutant. Ils ne sont rien, pourquoi j’irai leur parler ? Enfin, tout ça pour dire que ça fait plusieurs jours, voire plusieurs semaines que je suis d’une humeur plus qu’exécrable. J’ai besoin de sortir, de me faufiler, d’infiltrer et pourquoi pas, laisser un petit cadeau à ma victime en route. Mais ça, non, je ne pouvais pas. Je les hais. Non, ils sont ma famille, je ne dois pas, je dois les montrer, le pousser au sommet. Allez Kyuseon, reprends-toi, tu n’es pas faible. Loin de là. Mais, il faut que j’aille m’entrainer, apprendre à utiliser cette nouvelle capacité qui est de pouvoir faire « sortir » les ombres du sol, leur donner une consistance et une forme. J’arrive à faire de simples sphères pour l’instant, mais je me vois mal de défendre avec ça. Ça me tue de dire ça, mais je suis plutôt faible sur cette capacité.
Je me lève donc et me dirige vers la salle d’entrainement que j’espère vide à cette heure-ci. C’est vrai que quatre heures du matin, beaucoup de gens doivent encore dormir, souvent on voit le monde se pointer vers les cinq heures. J’ai donc une heure.

En arrivant devant la salle, je me rends compte que celle-ci est déjà prise. Saleté de lève-tôt. Je me dirige vers le garçon, se trouvant au centre de la pièce, avec tout mon sadisme et mon orgueil. Je ne l’aime déjà pas. Je ne sais pas son nom, son visage ne met pas inconnu par contre. Au moins, je sais que c’est un Katharsis, donc pas de tuerie. Dommage. J’ai vraiment besoin de me dérouiller et ce type aurait pu m’aider. Comme une pulsion me rongeant de l’intérieur, oui, je dois tuer. Mon instant animal reprend le dessus. Je crois que j’ai trop fréquenté cette louve durant mon enfance. Mais je ne regrette rien. C’est d’ailleurs ce même instant animal qui me prévient que le garçon en face peut être plus fort que moi en combat rapproché. Une intuition, mais il suffit que je me tienne à distance et le tour est joué. Je pourrais essayer une technique que j’ai toujours voulu essayer mais qui était trop risqué en combat réel, bien que là, au vu de ma pulsion meurtrière, ça pourrait être le même contexte. J’aime ça. Ça sera un accident, les Kratos ne gardent pas les faibles, n’est-ce pas ?

« Tu veux jouer ? » Lui demandé-je avec un sourire qui pue le sadisme.

Je n’attends pas sa réponse, que l’on peut voir mon ombre s’étendre. Je peux remercier les néons accrochés au plafond. Ou pas en fait, ça me brûlerait tellement la gorge de dire ‘merci’. L’ai-je déjà dit au fait ? Je ne sais pas. Tiens, voilà encore une chose qui m’échappe. Ça m’énerve. Je le vois essayer de s’approcher de moi afin de m’attaquer, mauvaise idée. Je mets mon idée à exécution, sort mon portable de la poche de mon gilet et le lance en direction de mon attaquant. Pile comme je l’avais prévu, il l’évite très facilement en faisant un simple mouvement de tête. Bien. Très bien. Je me glisse dans mon ombre et disparait pour me retrouver derrière lui, et lui faire une clé de bras. Il parait étonné. Parce qu’il n’y avait pas d’ombre entre moi et mon portable derrière lui ? Ou parce qu’il n’avait pas deviné que mon appareil servirait à ça ? Il serait alors très imbécile. De plus, j’avais bien accroché des fils très fin de nylon afin d’avoir tout de même un lien entre mon téléphone et moi-même. La seule chose que je n’avais pas prévue, et je me crache des insultes en ce moment même à cause de cette inattention, c’est que maintenant je suis collé à lui. Il n’y a plus cette distance de sécurité entre moi et ma victime. Merde. Il arrive à me mettre à terre quelques secondes plus tard sans que je puisse comprendre vraiment ce qu’il s’est passé. Grosse erreur. On va dire que ce n’était pas le jour pour me mettre une raclée, non, pas vraiment. Là, je suis vraiment énervé. Être humilié de la sorte par un de ces êtres inférieurs, non. Il doit sentir quelque chose lui glisser sur la peau, une ombre plus exactement, je la fais remonter le long de son torse, jusqu’à atteindre son coup. L’ombre en fait tout le tour et je lui demande de se resserrer. Il me lâche et porte la main à son cou comme pour enlever ce gêne mais ce sera inutile. Il est pris, et il va mourir. Malheureusement, ou heureusement, cela dépend du point de vu de la personne, je vois un Kratos pénétrer dans la pièce. Qu’est-ce qu’il fiche là, celui-là ? Il me demande de me calmer, me connaissant, moi et mon caractère de cochon comme certains se permettent de dire et c’est donc à contrecœur de que je relâche mon emprise. Je ne perds pas de temps et sort de la salle, ne voulant pas subir les reproches de l’adulte et les pleures de ma victime.

Je retourne dans ma chambre, si l’on pouvait appeler cette pièce de cette façon, et m’assoit sur mon lit, ou ce qui devait être un lit. Encore une fois, je n’aurais rien à faire de ma journée. Ah si, peut-être encore des tests, des expériences, je ne sais pas. Et puis, après tout, ça ne me dérange pas, et ça me fera passer le temps.
Je vais de mon propre chef en direction des laboratoires, marchant seul, ignorant tout le monde autour de moi. Quand je croise une fille. Cette fille. Je me rappelle qu’elle m’était rentré dedans il y a de cela quelques jours. Je la connaissais, j’avais lu des rapports sur elle et son pouvoir. Elle, qui avait tout perdu pour se révéler être un être sanguinaire presque autant que moi. Sauf que moi, je suis conscient. Comme ça doit la torturer. Je souris à cette pensée avant de me rappeler de cette sensation lors du contact. Mon instinct avait réagi mais je ne savais pas encore à quoi. C’était un peu plus tard, lorsqu’elle semblait me regarder avec, pitié ? Et surtout lors d’un lapsus que j’ai su. Elle savait. Pour moi et mon passé. Et ça, je ne le laisserais pas passer. Ça tombe bien, aujourd’hui je suis remonté.

Mes tests sont maintenant terminés. Je souffre, limite j’ai du mal à respirer. C’est toujours comme ça, depuis des années, je devrais m’y être habitué, non ? Non. Toujours plus cruel, plus douloureux. Je sens comme si tous mes os étaient brisés, comme si toute ma peau se déchirait. Mais bizarrement, j’aime ça. Du moins, même si je souffre, je garde toujours ce petit sourire sadique sur le visage. Lorsque j’arrive dans cette pièce où je passe la plupart de mon temps en ce moment, je m’écroule sur le matelas, ne tenant plus sur mes jambes. Ils n’y sont pas allés de main morte cette fois-ci, ils me connaissent bien maintenant. J’aurai peut-être du éviter de les taquiner en leur disant que ce qu’ils me faisaient me chatouillait juste. Je n’en peux plus, depuis longtemps maintenant, je ressens cette fatigue. Je me sens faible dans ces moments-là, je me déteste. Dominé par cette faiblesse, je me sens lentement partir dans les bras de Morphée.

Merde. Je me suis endormi. Je n’aime pas ça, lorsqu’on dort on est vulnérable, et il ne faut pas que je le sois. J’essaye d’attraper mon téléphone portable sur la chaise qui me sert de table de chevet avant de me rappeler que je ne l’avais pas récupérer lorsque je m’amusais avec l’autre Katharsis. Je soupire et me lève sentant mon corps qui me faisait toujours mal, un peu moins, mais assez pour persuader une personne normale de rester allongée. Je me dirige vers cette salle d’entrainement mais bien sûr, comme il fallait s’y attendre, l’objet que je cherchais ne s’y trouvait plus. C’est bien ma veine. Après tout, ce n’est pas comme si je cachais des choses dessus, un fond d’écran noir, un répertoire vide… Ouais. Bon, je m’en achèterai un autre.

Je ne veux plus dormir. Ah, de toute façon, j’ai bien quelque chose à faire. Je me dirige vers les chambres des autres « enfants » que j’imagine aussi bien remplies que la mienne.

Je m’avance vers cette fille. Elle dort ? Eh bien réveillons-là. Je l’attrape par la nuque, me fichant totalement de savoir si je lui fais mal et lui dit assez froidement de me suivre. L’agrippant par le poignet, je la tire sans ménagement à travers tous les couloirs du bâtiment. Enfin nous arrivons à l’extérieur, le froid me fait du bien, l’obscurité aussi. Heureusement les boss ont pensés à installer des lumières, ça me facilite la tâche. Les ténèbres sont mon monde, mais j’ai tout de même besoin d’une pointe de lumière. Comme si, bien que je sombre de plus en plus bas, il y a toujours un peu de lumière pour me faire remonter. Ou juste me donner un faux espoir.

« Je peux savoir ce que tu me veux ? Il doit pas être loin de trois heures du matin je te signale ! »

Donc il est cette heure-là. Au moins, j’ai une réponse à une question. Plus besoin de portable.
Je la regarde. Elle semble déstabilisée et, perdue ? Normal. Qu’une personne telle que moi lui accorde de l’attention doit la troubler. Je sais que beaucoup de gens me trouvent « classe ».

Je ne prends pas la peine de lui répondre. Me contentant de la regarder plein de rage. Oh que je la hais. Elle, qui connait la seule chose que je réussissais à garder secret à mes supérieurs. La seule chose qui faisait de moi une personne faible. Je la vis détourner le regard et respirer de façon contrôlée. Oh oh ? Aurais-je le droit à une petite démonstration de L’Hybris ? Non, je dois d’abord me concentrer sur mon premier but. Quoique je dois avouer que son deuxième côté est fascinant, pourquoi n’essayerai-je pas de le faire ressortir et ensuite, je règlerais cette histoire de passé ? Hmm. Je ne sais pas. J’aurai tout le temps de m’amuser après et puis, peut-être que je le fait de m’acharner sur elle fera sortir l’Hybris.

Sans plus attendre, je me jette sur elle, l’attrapant par le cou et nous tombons à terre, elle sur le dos et moi au-dessus d’elle avec une jambe de chaque côté de son corps si frêle. Et si je la tuais ? Ou alors je pourrais la briser physiquement, mentalement avant. Ah non. Je me rappelle que d’après les rapports, elle est importante. Je risque d’avoir des problèmes. J’y crois pas. Comment cette pauvre gamine peut-elle être importante ? Je la hais.

« Je crois que tu as découverts quelque chose que tu n’aurais pas dû. » Dis-je avec tout le sadisme que je pouvais dégager.

Je voulais qu’elle ait peur, qu’elle crie, qu’elle pleure. Je ne desserre pas mes doigts autour de son cou, continuant ce qui pourrait être un monologue si je continuais de serrer les mains ainsi.

« Tu as bien de la chance d’être si importante, bien que ces derniers temps, ce n’était pas trop ça. Pourquoi tu n’es pas partie ? Ça aurait tellement mieux pour moi. Tu sais que tu risques gros là ? Je me demande bien ce que pourraient penser les scientifiques s’ils savaient que ton pouvoir était revenu. »

Il faut que je me calme. Cette pulsion revient tout le temps, je ne peux pas la tuer. N’est-elle pas de la famille ? Non… Je ne dois pas penser ça. Doucement je desserre les mains autour de son cou. Je suis perdu. Je ne sais plus quoi faire pour la première fois de ma vie depuis que je suis ici.

« Comme je te hais. »
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Park Jae Lin
KATHARSIS ▲ DELTA
Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeVen 12 Oct - 16:54

Je n’y crois pas, ce salopard a osé…
Depuis qu’il m’a été donné de voir son passé, une part de moi s’est mise à le considérer autrement que comme un monstre. Petit à petit, chaque fois que je le voyais, je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce magnifique visage d’enfant perdu, je me disais alors que comme nous autre, lui aussi avait des faiblesses. J’ai baissé ma garde, et voilà qu’à présent mon dos a heurté le sol. Ses mains viennent couper ma respiration tandis que de son air le plus mauvais ses paroles viennent me gifler.
« Je crois que tu as découverts quelque chose que tu n’aurais pas dû. »
Impossible ! Comment peut-il savoir ? Je me remémore chacune de nos courtes entrevues depuis ce fameux soir où l’Hybris me revint, mais la situation ne me laisse pas le temps de réfléchir. Ses mains autour de ma gorge viennent tirer la sonnette d’alarme.

Où se cache ma raison quand j’en ai le plus besoin ? Le voilà qui poursuit son discours. Mon sang ne fait qu’un tour, je sens l’expression de mon visage se froncer de colère. Le voilà qui me chante que j’ai de la chance d’être importante aux yeux des Katharsis, que j’aurai mieux fait de partir. Je sais très bien tout cela, j’ai bien conscience que mon besoin d’attachement causera ma perte, je n’ai même pas besoin de la Moïra pour le deviner. Ses menaces pleuvent. Ce ne sont que des mots. Des mots, de simples mots. Dans ma tête je ne cesse te tourner ses propres phrases : ma place au sein du clan me garantit une certaine sécurité, je ne dois pas le craindre. De plus, bien que ma force physique soit nulle, je le sais plutôt médiocre dans la discipline lui aussi. Je me calme légèrement, je prends enfin sur moi, me détend.

Et puis, le voilà qui met sur la table l’argument qu’il ne fallait pas.
Je me demande bien ce que pourraient penser les scientifiques s’ils savaient que ton pouvoir était revenu. »

A peine achève-t-il sa phrase que ma main tremble de colère. Me reviennent les souvenirs de ma réaction le soir où la Moïra me revint. Cette peur viscérale, j’en devenais folle. Folle de terreur, folle à l’idée de devoir re-subir tout ce que l’on m’a fait subir par le passé. Tout, mais plus jamais ça. Et si par chance, ce soir-là il m’a été donné de rencontrer l’adorable Taehyun, là la donne change complètement. Il ne peut me tuer, mais rapporter mon terrifiant secret aux Kratos ça, je le sais, il s’en délectera du plus profond de son corps. J’imagine alors la scène. Je le vois, son habituel sourire sadique aux lèvres et l’air des plus satisfait allant rapporter l’intéressante nouvelle. Et dans le même temps, je devine aussi que s’il agissait comme tel, ce ne serait qu’une question de minutes avant que je ne sois à nouveau enfermée dans ce laboratoire. Lui y prend plaisir. Ce type est un monstre, un cinglé ! La douleur l’excite. Moi, elle me soumet au silence. La souffrance silencieuse est la pire de toute. Souffrir à n’en plus savoir se plaindre, à en perdre la notion du temps, du monde. Non. Plus jamais ça. Je ne me contrôle plus alors…
Ce bouillonnement grondant au creux de moi ne cesse d’hurler, et alors que Kyuseong m’avoue clairement sa haine, je profite de la première ouverture pour lui balancer mon poing au visage.
Je suis loin de l’avoir sonné, mais ma réaction aura au moins l’effet de le surprendre assez pour que je puisse rouler de sous son corps et me libérer de lui.
Je prends mes jambes à mon cou, puis m’arrête brusquement. Mes yeux vont vers le sol. Bien qu’il fasse nuit noire au dehors, nous ne sommes pas dans l’obscurité. Autour de moi, les lumières extérieures laissent apparaitre mon ombre. Je suis piégée. Fuir ne sert à rien. Mon cœur s’emballe, et avec lui suivent la colère et la peur. Je ne peux pas me battre contre lui. Il se relève à présent. L’expression sur son visage m’empêche de bouger, d’ailleurs je ne le peux déjà plus. La seconde qui suit, un étau glacé vient enserrer mes chevilles, je ne jette même pas un coup d’œil : l’ombre de Kyuseong m’a attrapée.

Mes jambes ne peuvent plus bouger, mais mes bras, eux, peuvent encore se mouvoir. Serrant les poings je lui crie sans grand succès :


- « Ne t’approche pas ! »

Peine perdue. Comme si cela pouvait avoir le moindre effet sur lui. Sa colère semble à hauteur de la mienne, ce qui n’est pas de bon augure. Il s’avance, mon cerveau fonctionne alors à toute vitesse. Que dire ? Que faire qui puisse me délivrer ? Je ne vois plus qu’une solution, la plus lâche de toute. Aussi vite que je le peux je fouille ma mémoire à la recherche des bribes de son passé. L’abandon de son père, sa vie auprès de la Louve, sa peur, sa force. Que lui dire qui puisse arrêter la folie qui venait vers moi ? Je n’en sais rien. Sa main retrouve le chemin vers ma gorge, l’enserre. Il ne dit rien encore, mais je vois ses lèvres trembler. D’excitation ? De rage ? Allez savoir. Le souffle coupé, je ne trouve qu’une chose à lui dire.


- « Tu crois peut-être que me tuer te feras oublier que je sais tout de toi ? »

Son aura est meurtrière. Et comment cela pourrait-il en être autrement ? La seule chose qu’il a toujours enfouie, son seul secret, je l’ai violé involontairement. Je l’ai percé à jour. Si je n’étais pas ainsi couvée par les Kratos, nul doute qu’il n’aurait même pas hésité une seconde de plus.
Je m’en veux de lui faire cela. Je m’en veux car je sais à quel point ce sentiment de peine fait mal. La peur de l’abandon, ce besoin de se rattacher à tout prix à quelqu’un, même au pire. Je connais tout cela, j’ai vécu avec, tout comme lui. Mais c’est là ma seule défense. J’use de la même stratégie que lui. Blesser pour ne pas l’être.
Je lui renvoie mon regard le plus noir. Je n’aime pas ça, mais je ne mâcherai pas mes mots. Je tente d’oublier ma compassion, je repense à tout ce qui en fait mon ennemi. Je le hais, je le hais ! Je ne me rends même pas compte des mots qui sortent en un murmure d’entre mes lèvres :


- « Je te hais… Kyuseong »

Mon sang bouillonne, ma colère grimpe d'un cran. Je crains de réveiller l'Hybris à ressentir autant de choses contre et pour lui, mais déjà je ne suis plus en mesure de la tenir. Elle viendra, ou ne viendra pas. Je m'en moque à présent. Je ne peux plus que lui faire face...

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Ahn Kyuseong
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Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeSam 13 Oct - 15:16

Et si je la tuais ? Cette question me trotte dans la tête, se mélangeant avec toutes les contradictions, les problèmes et aussi le fait qu’une fois de plus la seule personne qui sait mon passé se retrouve six pieds sous terre. Non, ce n’est pas un acte de trahison envers les Katharsis, seulement un acte de, protection ? Suis-je si faible au point de devoir tuer quelqu’un de ma « famille » ? Comment puis-je dire cela… Moi, faible. Jamais. Bien que j’aie certaines difficultés dans certains domaines, je me débrouille toujours pour prendre le dessus. La manipulation des ombres est dangereuse et assez pratique. Je crois que c’est le destin lui-même qui a choisi de me fournir ce don. Digne de son porteur. Je souris à cette pensée, pour ensuite le faire disparaitre lorsque mes yeux se reposent sur la jeune femme. Je suis assez mélangé. Mon cerveau me dit de faire certaines choses, aidé par ces pulsions meurtrières alors qu’en même temps, il me montre et me fait comprendre tous les problèmes que j’aurais. Mais après tout, moi aussi je suis important au sein de la famille, non ? Oui, ce n’est pas comme si j’ai un don puissant, comme si je leur suis dévoué et apprécie leurs idées. Moi je ne pleure pas en répétant que je veux rentrer chez moi. Ah, c’est vrai. Je n’ai pas de chez-moi si ce n’est cet endroit.

Je me tiens toujours au-dessus de cette fille qui semble si faible sur le coup, après tout, j’ai lu que tout comme moi, le combat rapproché n’était pas son fort. Tout comme moi… Comme je la hais.
Tiens, dès que je parle d’aller tout balancer aux scientifiques, je la sens se tendre sous moi. Je sais qu’elle n’aimerait pas ça. D’ailleurs, encore une fois, ça me fait sourire. Je suis vraiment un connard. Mais j’aime ça. Je ne sais pas exactement ce que les scientifiques lui ont fait subir, mais surement pas un simple massage. Elle a dû souffrir comme tout le monde ici, ou peut-être un peu plus, en tout cas, ça aurait dû la détruire aussi bien physiquement que psychologiquement. Si seulement elle pouvait partir dans un de ces labos et n’en jamais revenir. Pourquoi doit-elle être importante ? JE suis important, elle, n’est rien. Juste un pauvre chiot perdu, qui, parfois, peut mordre. Rien de plus, elle mérite de crever seule dans un coin, dans les égouts. Elle mérite que personne ne fasse attention à elle, à son pouvoir si insignifiant, si peu contrôlable, pour ne pas dire pas du tout. Elle ne sert strictement à rien. Elle n’a pas sa place ici. Si elle veut partir, je pourrais même l’y aider bien qu’au moment où elle mettrait le pied dehors, elle sera considérée comme une traitresse, une ennemie qu’il faudra éliminer sur le champ. Et je me ferais un immense plaisir de faire ce sale boulot, la faire crever à petit feu. La torturant jusqu’à ce qu’elle me supplie de mettre fin à sa vie, elle comprendra que ce que lui faisaient les scientifiques ne sont que des chatouilles par rapport à ce que, moi, je pourrais lui faire.

Je l’avais lâché, perdu encore une fois dans mes pensées, ce qui arrivait souvent d’ailleurs. Et, sans avoir le temps de me défendre, le sens un poing s’écraser contre mon visage. MON VISAGE ? Comment ose-t-elle ? Je la vois s’échapper de sous moi, essayer de fuir. Sale faible. Malheureusement pour elle, elle se trouve en plein sur mon terrain de jeu. Pauvre petit chose. Elle ne sait pas ce qu’il l’attend. Peut-être qu’elle a bien une idée en fait, mais peu importe, elle va déguster. Je domine déjà son ombre, elle ne peut plus bouger, elle est mienne. Jouons un peu ? Je sens comme une grande excitation monter en moi, sexuelle ? Non, je suis excité à l’idée de ce que je pourrais lui faire comme torture.
Elle me crie dessus, disant de ne pas m’approcher. Elle se prend pour qui celle-là ? Elle croit peut-être qu’elle se trouve en position pour me donner des ordres ? Sait-elle au moins dans quelle situation elle se trouve ? Personne n’échappe à mon ombre. PERSONNE. Lorsque j’ai une cible, je la chasse jusqu’au bout, telle une bête sauvage affamée traquant sa proie jusqu’à son dernier souffle. Et tout comme cette bête sauvage, je traquerai mes proies jusqu’à mon dernier souffle, ma dernière heure, ma dernière seconde. Je m’approche lentement de ma victime, comme si la faire languir de la sorte pouvait la torturer mentalement. Oh que j’aimerais.
Mon ombre lui grimpe sur les jambes, remontant lentement, très lentement son corps qui semble si fragile. Je pourrais le briser, comme je brise des allumettes. Oh, oui. Enfin, je dis ça, mais je n’ai jamais essayé. Peut-être que ça donnera quelque chose de catastrophique. Autant ne pas se faire passer pour ce que l’on n’est pas et continuer avec cette assurance et cet air qui pue la fierté et le sadisme.

Je la vois, elle a peur, elle cherche quelque chose. Quoi ? Je suis tellement excité à l’idée qu’elle soit sans défense, à moi, que je crois que j’en tremble. Ce que j’aime cette sensation. Comme un aimant, ma main retrouve sa place perdue quelques minutes plus tôt et resserre cette gorge déjà marquée. Malgré mon membre autour de son cou, elle arrive à s’exprimer. Devrais-je serrer un peu plus fort ?

« Tu crois peut-être que me tuer te feras oublier que je sais tout de toi ? »

Qu’elle idiote. Sans quitter ce masque neutre qui domine mon visage, je me penche en avant, allant coller ma joue contre la sienne et lui murmure dans l’oreille.

« Les morts ne parlent pas. Et ça, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup chez eux. »

Oui, elle connait mon passé, cette chose que je garde cachée. Cette chose que je pensais ne jamais être révélée à personne. Cette chose qui était mon secret partagé avec cette louve maintenant sous terre. Personne ne peut me voler ces moments, ces instants de ma vie où j’étais faible où je me comportais comme une bête sauvage ne voulant qu’une proie à tuer afin de me nourrir. Je crois que c’était l’époque où je n’étais pas vraiment humain. Je me laissais dominer par mes instincts sauvages, laissant mes pensées de côté. Je tuais, je torturais et tout cela me faisait un bien fou. J’étais sans doute pire que maintenant. Maintenant, je fais ça avec classe, je pourrais presque dire délicatesse, mais à entendre les cris de mes victimes, ça serait un mensonge. Du moins, je n’éprouve plus de la rage mais bien du plaisir. Et le fait que l’on sache que j’ai été abandonné par cet homme qui devait être mon père. Je ne veux pas de pitié, je déteste ça. Je suis fier. Avoir été abandonné a été la meilleure chose qui me soit arrivée. Grâce à cet homme qui n’est plus de ce monde, j’ai pu rejoindre les Katharsis. Grâce à lui, je suis devenu fort. Je fais mal et me sert de cette douleur donnée pour bâtir une muraille me protégeant de tout.

Je l’entends me haïr. Chose qui ne sert qu’à m’irriter encore plus. Je me penche encore sur la question. La tuer ou pas ?

« Peut-être que je devrais vraiment mettre un terme à ta vie. Après quoi ? Je me ferais punir. Une grosse fessée et ce sera fini. Tu n’es pas le seul objet de valeur ici. »

Je m’étais déjà reculé, reprenant ma position initiale, c’est-à-dire, le dos droit, la tête haute et ma main autour de son cou. Mais, si je la tue, je ne risque pas de me faire prendre pour un traitre ? Ma propre famille essayerait donc de m’éliminer. Non, après tout, je ne fais que supprimer les faibles, encore une fois. Mes supérieurs ne seront pas contents. Il faut alors que je me calme. Ils sont bien les seuls que j’écoute. Je me recule, toujours avec la même lenteur et la fixe d’un regard mauvais, laissant toujours mon ombre l’empêcher de s’enfuir. Un bon coup sur la tête, avec quelques déchirures par-ci par-là, et elle oubliera. C’est bien une idée stupide que j’ai là. Il faut que je trouve autre chose. Devrais-je la laisser avec un simple chantage ? Le retour de son pouvoir contre mon passé ? Non, c’était trop risqué. Si j’ai su, d’autres personnes pourraient le savoir. Je crois que pour la première fois depuis longtemps je suis perdu. Mais vraiment perdu. Je déteste ça. Et je déteste cette fille. J’ai l’impression de me prendre un grand coup que ce soit sur moi-même, sur ma fierté, mon caractère. Tellement de contradictions. Je déteste vraiment ça. Je suis cruel, j’aime la douleur, les ténèbres, le sang. Comment je peux hésiter devant cette jeune femme si faible. Si détestable.
Mon regard toujours ancré dans le sien, mais cette fois, avec moins de haine, j’attends quelques secondes, voire minutes avant de l’ouvrir.

« Toi. Pourquoi tu m’embrouilles autant ? Je te méprise tellement. Tout s’embrouille par ta faute. Si seulement je pouvais simplement te tuer. »
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Park Jae Lin
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeDim 14 Oct - 16:13

H.J : désolé j'ai mis du temps à répondre >w<

Soumise à ses gestes, à sa volonté, je le regarde me menacer de toute sa monstrueuse splendeur. Je sens mon corps se réchauffer, comme si la température de mon sang augmentait progressivement à travers mes veines. Je ne lutte même pas pour retenir ma violence qui monte, doucement, tout doucement. Mes yeux ne peuvent plus quitter son visage, je le regarde respirer, parler, se tendre. J’ai le sentiment de veiller un condamné un mort, car oui, malgré les calmants, en vue de ses paroles et de ses actes à mon encontre, s’il me pousse à bout, je pourrai bien me défendre de lui comme je me suis défendue de mes ennemis au cours de ma première mission solo. Il me suffit de le regarder, je me sens immergée à l’intérieur de lui. Son fil a une couleur à la fois terrifiante et attirante.

Pour la première fois de ma vie, je ressens l’envie de venir poser mes lèvres contre celles de quelqu’un, j’aimerai voir quel avenir attend quelqu’un comme lui. Malgré la tension qui ne cesse de monter, malgré mes nerfs affutés, d’une façon tout à fait contradictoire, je me sens à présent bien plus détendue. Et même lorsqu’il me dit que je ne suis pas le seul objet de valeur ici. Que croit-il me faire en parlant ainsi ? Je n’ai jamais eu la prétention de me mettre au-dessus des autres de mon espèce, moi. Je le sais. Je sais bien que je suis insignifiante, mais ce que lui ne semble pas savoir, c’est qu’en vérité nous le sommes tous. Le soleil n’a pas besoin de nous pour se lever le matin et se coucher le soir, malgré notre disparition la terre tournera toujours. Il veut me tuer, et alors ? Ce ne sont que des mots. Ça m’énerve, mon ressentiment gagne en degrés. Mais je ne dis rien, pas encore. Je le laisse jouer à sa guise.
Soudain, un détail m’échappe. Lui si peu empreint au doute, qu’attend-t-il au juste pour agir ? Il semble perdu, comme tiraillé entre deux volontés bien distinctes.
Je voudrais savoir ce qu’il se passe en lui, je voudrais savoir ce qu’il pense, comprendre son mode de fonctionnement. Je n’ai aucune réponse, et n’ai aucune chance d’en avoir de sa part. Agacée au possible, cette fois je réplique, de façon bien plus insolente que je ne l’aurai pensé. Ma voix est haute, je n’en reviens pas de pouvoir la porter à ce niveau dans ma situation. J’ai bien là la confirmation que l’Hybris se réveille, en temps normal, je n’élève jamais la voix de façon si hautaine. Et certainement pas lorsqu’une main enserre ma gorge.


- « Contrairement à toi, moi je n’ai jamais prétendue valoir quelque chose. »

Je ferme les yeux, les sourcils froncés, en espérant ne pas aller trop loin. J’ai beau me montrer insolente, ce serait mentir que de dire que je n’éprouve pas un tant soit peu de peur envers la mort qu’il me promet. Je reprends mon souffle, une fois, deux fois. C’est si agaçant de ne pas pouvoir se contrôler entièrement, de toujours devoir se débattre contre soi-même. Le voilà qui me souffle alors que ma présence l’embrouille, qu’il me voudrait six pieds sous terre. Et cette phrase « Si seulement… ». Si seulement quoi ? Qu’est-ce qui l’en empêches au juste ? Y’a-t-il une autre raison à ma grâce que les Kratos ? Je crie alors, sautant un pas de plus dans l’échelle du son. J’en ai ma claque de ses menaces ! Qu’il me tue ou me laisse, mais j’ai en horreur de le voir si satisfait de jouer de ma vie.

- « Et qu’est-ce qui t’en empêche au juste ? Vas-y, tue-moi ! Tortures-moi ! J’en ai rien à foutre, je serai bien mieux crevée qu’ici avec toi, alors ne te gènes pas ! » Je deviens vulgaire, cela me fait grimacer. Je me sens faillir, mes yeux me brûlent : je sens des larmes en couler, et la lueur rouge présence de ma capacité artificielle s’y refléter. Je perds le contrôle, incapable de m’arrêter alors. Le monstre ouvre doucement ses paupières, quant à moi, je ne sais déjà plus ce que je dis…

- «La vérité c’est que t’as pas l’ombre d’une couille ! T’es qu’un gosse apeuré, un pauvre mec qu’a pas digéré d’avoir été abandonné par son vieux et qui fait passer sa frustration en tuant comme ça lui chantes ! Mais tu vaux pas un clou Kyuse… » Je n’ai pas la possibilité d’achever ma phrase, son emprise sur ma gorge s’est resserrée avec trop de force. Ma respiration se perd, et étrangement, plutôt que de me laisser tomber dans la peur et de me démener comme une diablesse, j’apprécie cette sensation. Je me sens remonter légèrement la tête hors de l'eau tandis qu'intérieurement, sans qu'il n'en sache rien, je lutte pour ne pas laisser l'Hybris m'avaler. La fatigue vient m’user alors. Je clos à nouveau mes paupières. Rester calme, rester calme à tout prix. Mon corps tremble et sursaute du combat qu'il mène contre lui-même Soudain, il me relâche. Alors que je sens ma gorge libérée de sa poigne, je ne parviens même plus à porter le poids de ma tête. Je laisse cette dernière retomber, je suis essoufflée, je tousse, quoi de plus normal. Mon cœur bat la chamade alors que je relève mes yeux vers son visage. Je me rends compte que j’ai été trop loin, que c’est justement pour éviter ce genre de remarque qu’il s’emmure autant. Mon regard pue le défi, mais mes paroles, cette fois, contredise l’air mauvais toujours peint sur ma figure. Ce n’est pas grand-chose, mais je parviens à murmurer ces mots d'une voix rauque:

- «Désolé… Je ne veux pas me battre contre toi.»


Je suis toujours consciente, mais la lueur rouge dans mes yeux a grandi. Je prie pour un miracle, pour qu'il se calme, mais je devine à la seule vue de son expression que notre combat, bien loin de se finir, ne fait que commencer.

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Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeMer 17 Oct - 13:23

hrp : Ne t'inquiète pas, avec les cours, la semaine je mets plus de temps aussi. >< Sinon, désolé, c'pas top et ça ne fait rien avancer. Encore °A°

Je suis perturbé, je n’arrive même plus à avoir une pensée claire. Je n’aime pas ça, ne pas être sûr de ce que je veux, ne pas pouvoir faire ce qu’il me plait, répondre a cette pulsion qui commence à me ronger de plus en plus. Sérieusement, c’est quoi son problème a cette fille ? Elle veut mourir ? Pourquoi ne sait-elle donc pas donné la mort toute seule ? Stupide fille. Je suis plus terrifiant, plus puissant, je domine la situation. Elle n’est que faiblesse, tourments, elle ne fait que s’apitoyer sur son sort. Moi je me lève, je suis fier de ce que je suis devenu, personne ne pourra me briser cette fierté. Comme personne ne pourra pénétrer ce mur qui se dresse entre moi et les autres, ce mur de glace éternelle que j’ai mis un certain temps à me construire, aidé par un simple animal.
Cette fille est vraiment stupide. Je sens comme un léger changement lorsqu’elle s’adresse à ma personne. Serait-ce l’Hybris ? Elle est en train de se perdre, perdre contre ce monstre qui me ressemble tellement. Faible. Il n’empêche qu’elle a du répondant. A-t-elle envie que je devienne aussi violent que son autre personnalité ?
Néanmoins, il y a toujours ce doute qui m’habite, qui me perturbe et je n’oublie pas de lui en faire part. Comme je la hais, Je suis sens tellement perdu à cause de sa présence. Depuis quand je suis comme cela ? Je n’ai jamais eu l’ombre d’un doute, un dilemme à trancher, non. J’ai toujours été sûr de moi, la tête haute. Je fixe son visage sans pour autant le voir, un point invisible a réussi à capturer mon attention. J’ai l’impression que mon cerveau s’est mis en pause afin de mieux refaire les calculs et de faire disparaitre ce doute. Je l’entends de loin me dire que si je désire tant la tuer, je n’ai qu’à le faire. Ah, elle préfère donc être morte qu’avec moi ? Ce que je la hais. Stupide. Stupide. Cependant, je ne réagis pas. Le fait de savoir qu’on préférait mourir que de rester avec moi me fait de la peine, un peu. Ces êtres inferieurs ne savent pas ce qu’ils ratent. Pourquoi personne ne voudrait de moi ? De ma personne ? Je ne comprends pas. Beaucoup de gens m’aiment chez les Kratos ou les Kartharsis, je le sais. Ils m’admirent, je suis au-dessus d’eau, ils voudraient devenir comme moi, je le sais, mais ils ne resteront que des insectes rampants.

Elle continue son monologue en allant de plus en plus plonger ses mains dans la douleur. Au-dessus de sa voix, je peux entendre comme un craquement. Je prends peur, bien que je ne le montre pas et là, ce fut plus grand, une fissure, un trou dans cette glace qui me protégeait de l’extérieur. Elle a réussi à briser ma protection. Cette fois, je réagis, serrant encore plus fort ma poigne autour de sa gorge. Comment osait-elle me dire tout ça ? Comment osait-elle me faire tant de mal ? Elle veut mourir, eh bien, qu’elle crève en silence. Je sens cette pulsion m’envahir tout entier, mon regard haineux me rend surement laid tellement la rage pouvait s’y lire, mais je m’en moque. Sur le moment présent, je n’ai qu’une envie, oublier ce qu’elle vient de dire, la faire taire à jamais. Je le sais au fond de moi, ce qu’elle a dit est vrai, mais jamais je ne l’avouerai, je ne suis pas faible.
Soudain, des images me reviennent. Moi avec cet homme qui se devait d’être mon père, je vois la voiture s’éloigner pour ne plus jamais revenir. Je me vois de nouveau seul, ayant compris que ce geste que je pensais tellement adorable de sa part, qu’il ne donne un peu d’attention, n’était en fait, que dans le seul but de m’abandonner. Comme je l’ai hais. Je la relâche au même moment que je me rends compte que dans ma rage et ma peine que j’essayais de cacher, s’étaient glissées des larmes. Je pleure. Et ce n’est pas seulement des larmes discrètes, non, c’était bien plus que ça. Comme si toutes les larmes que j’ai refoulées dans mon passé refaisaient surface à ce moment précis. Pourquoi maintenant ? Pourquoi devant elle ? Je m’éloigne un peu d’elle me tenant la tête de mes deux mains et commence à pousser des cris de douleur. Mon ombre s’efface pour revenir à son état d’origine. Je ne contrôle plus rien, ni mes larmes, ni mes sanglots, ni mes cris. Je suis complètement perdu, perturbé et encore une fois, tout cela est à cause de cette fille. J’entends encore sa phrase qui repasse en boucle dans ma tête, comme si cette dernière cherche à me hanter.

« TA GUEULE, MAIS TA GUEULE ! » Crié-je sans cesse à m’en déchirer les cordes vocales.

Je ne veux plus la voir, qu’elle fuit si elle veut, je ne lui courrais pas après. Je laisserais donc ma proie filer ? Comment puis-je faire une chose pareille ? Je tombe sur les genoux, la tête toujours tournée vers le sol entre mes mains, les grosses gouttes salées continuant de dévaler mon visage.

« Désolé… Je ne veux pas me battre contre toi. »

Mais qu’est-ce qu’elle fiche encore là ? Si elle ne veut pas se battre, qu’elle dégage, qu’elle soit hors de ma vue, qu’elle me fiche la paix et arrête de me perturber. Je me redresse, les jambes tremblantes et me jette une nouvelle fois sur Jae Lin, retrouvant la même position qu’il y a quelques minutes, c’est-à-dire elle par terre, et moi à califourchon sur son bassin. Je la tiens par le col de sa robe de chambre noire, du moins ce que je pouvais tenir, manquant de la griffer au-dessus de la poitrine. Mes larmes ne veulent pas s’arrêter ce qui me met vraiment hors de moi, si c’était possible de l’être plus. Je voyais ses yeux légèrement changés. Etait-ce vraiment le moment de continuer ainsi ? Ça pourrait devenir très vite dangereux, non ? Mais en même temps, c’était un bon moment de la tuer. ‘Elle ne pouvait pas se contrôler, elle m’a attaqué, je me suis défendu. C’est tout’. Voilà ce que je pourrais raconter à mes supérieurs. Mais si seulement j’arrivais à la tuer. C’est vrai qu’elle pouvait être aussi cruelle que moi dans ses états de transe. Et si je perdais ? Non, c’était impossible. Mais dans mon état actuel, je ne pense pas être au meilleur de ma forme pour me battre. Je n’en peux plus. Dormir, ne plus penser à tout cela, voilà ce qu’il me faut. Je relâche de nouveau ma prise, pour doucement, venir poser ma tête contre son corps, entre son cou et sa poitrine, continuant de déverser cette eau salée.
Cette fois, c’est moi que je veux voir disparaitre. Je ne veux pas rester ici, me montrer aussi faible devant elle, surtout elle. Non, c’était juste impensable. Autant mettre fin à ma vie maintenant.

« Bordel, mais achevez-moi. » Réussi-je à dire à travers mes sanglots qui se faisaient de plus en plus silencieux.

Je n’ai jamais été aussi faible, du moins devant une personne. Je me dégoute. Elle a raison, ça m’énerve. Je ne peux pas me tromper. Il faut que je répare cette faille au plus vite avant que ma glace ne se brise complètement.
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeMer 17 Oct - 17:06

Hrp : Au secours ! Je meurs ! Ton dernier post est juste magnifique à l’extrême ! >W< J'espère que ma réponse te plaira :p


Que se passe-t-il ? Les rôles semblent s’inverser alors que Kyuseong me relâche. Je crois nager en plein délire, je dois être devenue complètement cinglée. Je le vois, lui, cet homme de glace, ce monstre fait d’ombre, il est là, bien présent devant moi. Il pleure. Il pleure à chaudes larmes comme le ferait un enfant défait de sa mère. Comme je l’ai si souvent fait dans le noir des labos.
Je me sens complètement sonnée. Ses mains ne me tiennent plus, son ombre m’a libérée, mais j’ai comme l’impression d’avoir reçu le plus violent des coups de poing en pleine mâchoire. J’ai mal. Et pour la première fois de ma vie, ce n’est pas pour moi. J’ai mal pour lui. Je me dégoûte en réalisant petit à petit que je suis la cause de ce que je vois.
Ma gorge se serre, et malgré la présence de l'Hybris, je sens ma haine prendre un tout autre détour. J’ai mal. J’ai si mal de le voir ainsi. Pourquoi lui ? Pourquoi quelqu’un comme lui peut-il pleurer ? Pourquoi suis-je la cause de ses larmes ? Je voudrai disparaître. Je l’entends m’injurier et je n’en tiens pas compte un seul instant, ça m’est égal. Je veux juste l’apaiser…

Je deviens cinglée moi aussi. Il faut fuir ! Fuir tant qu’il en est temps, fuir avant qu’il ne reprenne ses esprits et ne me fasse ravaler mes paroles. Bon sang ce que je le hais, ce que je me hais… Je perds pied, je ne sais même plus où va ma haine, ni même pourquoi je la ressens.
Je tente de me rappeler son souvenir, ses sourires sadiques, ses pulsions meurtrières, son irrespect le plus total envers le monde. Tout. De lui je hais tout, jusqu’à sa façon de protéger le Clan. Puis je le regarde, il est là, si proche, et inaccessible à la fois. Je voudrais tendre ma main vers lui, je voudrais réparer mon erreur, mais je réalise…
Je réalise pour quelle raison lui me hait. Je réalise que j’ai trouvé à la vue de son passé un moyen de briser l’armure, et qu’au lieu de la protéger avec lui, je l’ai brisé en quelques mots. Et pire que tout, je l’ai blessé lui. Je me gifle mentalement : j’ai pourtant commis les pires horreurs sous l’effet de l’Hybris, jamais je ne me suis sentie si cruelle. J’en viendrai presque à lui demander de m’achever pour se soulager, que faire. Qu’est-ce que je peux faire pour toi, pour t’atteindre, pour que cesse ton agonie ?! Suis-je donc seulement bonne à te causer de la peine ?
Ses larmes redoublent, je me mords la lèvre avec force pour ne rien dire, pour ne pas bouger. J’ai pris la décision de le laisser faire, j’ai trop peur de lui faire du mal. Encore.
Est-ce de la pitié ? Non… Aucune pitié. Je ne peux le regarder sans penser au sang qu’il a versé alors je ne ressens rien de tel pour lui. Non, je me sens simplement… Je ne trouve pas les mots. Je suis à la fois déchirée de le voir ainsi et rassurée de trouver en lui une part d’humanité que je n’aurai jamais décelé auparavant. Soudain, le voilà qui se relève, qui s’avance furibond. Il se jette sur moi, saisit de son mieux les pans du tissu qui me recouvre. Je suis à la merci de sa violence, ses larmes ne cessent pas pour autant. Je le vois se débattre intérieurement contre lui-même, et je suis pourtant incapable d’afficher la moindre expression. Je me sens mal pour lui, mais pas au point de pleurer avec ; Je ressens ce qui pourrait être un élan de tendresse, mais pas au point de pouvoir l’enlacer et le bercer contre moi comme l’a fait Taehyun il y’a quelque temps avec moi.

Puis, doucement, je sens sa tête se poser au creux de mon cou. Il pleure toujours, je le ressens encore davantage. Au moment même où ses perles salées quittent ses yeux pour venir se loger contre ma peau, je sens ma tête gronder à nouveau. Je me méprise. Je suis bancale au possible. Faible. Je suis faible.
Je l’entends commander que l’on l’achève. C’est pitoyable… Combien de fois a-t-il du entendre ça de la part de ses victimes ? A-t-il jamais eu assez de clémence pour les exaucer ? C’est plus fort que moi, alors que quelques minutes auparavant je me serai mise à genoux pour supplier son pardon, je ne peux retenir mon mépris envers son souhait.


- « Tu ne mérites pas d’être achevé par qui que ce soit Kyuseong… »

A peine ai-je finit ma phrase que je le sens se tendre au-dessus de moi comme s’il s’apprêtait à se relever, ce qu’il commence à faire par ailleurs. Je ne lui en laisse pas le temps. A peine a-t-il commencé à se redresser que sans contrôle mes bras viennent entourer son torse pour le garder contre moi. Mon geste vif nous fait basculer : par chance, Kyuseong a eu le réflexe de plaquer ses mains contre le sol, évitant ainsi à mon crâne de venir percuter violemment le sol.
Plus proche de lui que je ne l’ai jamais été, je sens son souffle contre mon visage, j’entends jusqu’aux battements de son cœur qui tambourine avec force dans sa poitrine.
Je ne sais plus vraiment ce que je fais, j’agis en spectatrice devant mes propres actes, comme complètement inconsciente de ce que je fais…

L’une de mes mains se détache de son corps pour venir trouver sa joue brûlante. Le contact de ma main froide sur sa peau me fait réaliser l’étendue de la blessure que je lui ai imposée. Je ne veux plus rien voir ni de son passé, ni de son avenir. Je veux le respecter lui qui ne respecte rien. Ma main quitte sa joue pour venir sécher ses longs cils humides. Je ne parviens même pas à savoir si le fait de le caresser avec tant de douceur me délecte ou me répugne. Le second cas semble peu probable, je ne parviens pas à m’arrêter. Lui ne dis plus rien à présent, mais son regard ne m’a plus quitté.
Je poursuis en douceur son front, sa joue à nouveau, le bord de son visage, sa nuque...
Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Suis-je en train de tester sa patience face à moi, ou alors suis-je simplement trop hypnotisée par lui pour m’en défaire ? Je déteste cette impression d’admiration, de subjugation. Quelqu’un comme lui devrait être méprisé de tous, mais je ne déroge pas à la règle quoi que je veuille ressentir, quoi que je puisse en penser. Ma main à présent à l’orée de son torse cesse son manège, et c’est la main tremblante d’une excitation toute nouvelle que je viens passer mes doigts autour de son cou, inversant en une seconde les rôles. J’en tremble de l’intérieur de le soumettre à mon geste. Je presse sa nuque, mais de nous deux, c’est bien moi qui ait le souffle le plus court. J’adore ça, une toute nouvelle notion de plaisir m’enserre.

Je suis donc bien aussi cinglée que lui. Je sais l’Hybris présente, mais je ne me concentre pas assez sur moi-même pour vraiment savoir si c’est bien elle qui me pousse à agir ainsi, tout comme je ne me concentre pas assez pour que mon pouvoir se déclenche malgré le contact. Il se contracte mais ne fuit pas. Malgré sa peine, je le sais encore assez conscient pour ne pas me craindre. Contrairement à lui, je n’ai pas la poigne pour lui faire vraiment du mal. Tout au plus mes doigts fins doivent lui provoquer une certaine gêne au niveau de la respiration. Cela me plait puis me frustre. Je détache le bras qui me tenait pressée contre lui pour que ce dernier puisse enserrer à son tour la nuque de mon bel ennemi. Aah, là enfin je peux espérer le faire suffoquer pour de bon, mais je ne fais rien. Je viens de croiser ses yeux à nouveau. Je l’ai toujours trouvé si répugnant. Il est magnifique. L’instant suivant, ma bouche entre en contact avec la commissure de ses lèvres. Il n’esquisse pas le moindre geste, je suis certaine qu’il n’y prend aucun plaisir. Moi au contraire, je me sens extatique au possible : parce que lui n’aime pas ça ? Ou simplement parce que je le hais moins que je le pensais ? Qu’est-ce que ça peut bien me foutre après tout…

Je réitère mon audace. Mes lèvres viennent capturer les siennes dans un élan tout aussi brutal que tendre.
Merde, c'est tellement bon...
Un baiser, un seul, je n’en prendrai pas plus. Je passe alors mes bras autours de son cou comme pour l’enlacer. A la différence que je le presse de toute ma force. Je le serre à m’en faire mal, plante mes ongles dans son dos pour qu’il ne puisse plus se défaire de moi, cache mon visage dans son épaule. Je suis comme lui au fond, pourrie de l’intérieur. Je souris sans qu’il ne puisse le voir…


- « Ta souffrance est magnifique, bien plus incroyable que ta force… »

Puis je perds ma belle expression. J’en viens à me rappeler de ses larmes. Ça, ce n’était pas agréable du tout...
Ma voix sonne comme un regret, mais ma décision est déjà prise.


- « Mais je vais oublier ton passé, et je vais oublier tes larmes, car… »

Mes lèvres portant le goût des siennent se serrent légèrement. Je ne peux plus me détacher de lui tant la sensation de chaleur se formant entre lui et moi est délectable, mais je viens de le réaliser, cette sensation est mauvaise. Elle n’a pas lieux d’être, et pour cause…

- Quand je te vois ainsi, esclave de ton unique faiblesse, j’éprouve le besoin…l’envie de te chérir. Pour vraiment te respecter, respecter l’homme que tu as voulu devenir, je continuerai à te détester. J’oublierai que derrière ta main meurtrière se cache une blessure, j’oublierai…

L’une de mes mains se détache et cherche à l’aveuglette ses lèvres pour venir s’y poser.

- « Sans besoin de me tuer, sans besoin que l’on t’achève j’oublierai ce que tu voudras que j’oublie. J’agirais comme tu voudras que j’agisse. »Je marque un temps, retire ma main de ses lèvres, à regrets me détache de lui pour venir le regarder. « Est-ce que cela est suffisant ? »

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Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeVen 19 Oct - 13:12

Hrp : Bon, désolé pour cette réponse qui peut paraitre longue, mais en fait, il ne se passe rien. ;__; Je crois que je suis une abonnée des réponses en coton. Sinon, je me suis relue seulement au début, car là, je suis trop morte et trop malade pour continuer et comme je ne suis pas là de toute le week-end, je tenais à poster avant. Et là, sois Jae Lin retient Kyuseong, soit elle le laisse partir et je pense que c'est finit. J'avoue que je n'ai plus trop d'idée pour continuer, donc si tu as une n'hésite pas ! Je m'adapterai.

Si quelqu’un pouvait être plus perdu que moi, je crois que j’aimerais bien le voir. C’était bien la première fois de ma vie, depuis que ce mur se dresse entre moi et la réalité, que je pleure ainsi, que je suis autant touché par de simples paroles. Je ressemble à un fou, mais qui s’en soucie à ce moment présent ? Après tout, ce n’est pas comme si j’avais eu une épaule sur laquelle je pouvais pleurer, des bras dans lesquels je pouvais me réfugier. Non, je n’avais jamais eu de tel, je n’ai jamais connu cela. Est-ce que je jalousais ces enfants heureux avec leurs parents, aimés de toute la famille, gâtés pour les fêtes ? Je pense que ça pourrait expliquer certains de mes dérapages dans le passé. Non. Je ne dois pas penser à ça. Je ne dois pas penser à mon passé, à cette faiblesse qui m’habite malgré moi, je ne veux pas de tout ça. Bien que je n’ai pas trop le choix à cause de cette fille, cet être si faible. Elle a fait tout remonter. Même ces larmes enfouies en moi. Je pleure. Oui, c’est une première. Mes yeux me piquent tellement ça fait mal de pleurer autant pour une première fois. Je n’en peux plus. Mes cordes vocales se brisent en même temps que je pousse ces cris effroyables et ma respiration se fait saccadée à cause de ces sanglots qui me prennent. Je n’aurais jamais dû me retrouver dans cette situation, je n’aurais jamais dû l’écouter, la laisser me parler ainsi. Non. J’ai faillis et maintenant j’en paye le prix. Voilà ce que c’est de passer pour un faible, même quelques secondes.
J’étais maintenant sur elle, encore une fois. A croire que ça deviendrait une habitude. Je me laissais aller, complètement. Tellement que j’avais posé ma tête contre sa peau douce et pâle. Pourquoi douce ? Je ne sais pas. J’ai vraiment l’esprit trop embrouillé pour comprendre ce que je dis, ce que je pense. Je veux que tout s’arrête. Que tout redevienne comme avant. Moi l’homme intouchable, imbu de soi-même. Celui qui, d’un simple regard pouvait passer une nuit folle que ce soit dans le sexe ou le sang. Je dois redevenir cette personne, reprendre ce rôle, mais à cause d’elle, j’ai l’impression que tout s’est écroulé. Je ne comprends plus rien, je n’arrive plus à penser, limite, je ne sais plus où je me trouve si ce n’est dans les bras de Jae Lin. Je veux arrêter de respirer, disparaitre, me cacher devant cette faiblesse qui m’a prise. Je me sens plus que pitoyable. Malgré mes sanglots, j’arrive à entendre cette voix féminine, si proche, celle de Jae Lin, qui me dit que je ne mérite pas d’être tué. Ah bon ? Parce qu’elle croit que ce sera facile pour moi de vivre après ça ? C’est vrai, je dois vivre, mais dans la faiblesse c’est inutile. Autant mettre fin à sa vie tout de suite. Et qui est-elle pour me donner des conseils ? Je ne comprends pas. Pourquoi me parle-t-elle ainsi alors que quelques secondes plus tôt j’essayais de la tuer ? Je n’en peux vraiment plus. Il faut que je parte, que je respire. Je tente de me relever mais ses bras me retiennent prisonnier. Elle ne veut pas laisser son bourreau partir ? Tient-elle si peu à la vie ? Je ne peux pas rester ici. Elle me fait trop souffrir et je risquerais de ne vraiment plus pouvoir me contrôler et de la tuer. Mais, depuis quand je m’inquiète pour son état ? J’ai dit ça pour moi, car ça m’attirerait des problèmes, n’est-ce pas ? Je nous sens retomber et juste avant que sa tête ne touche le sol, je pose mes mains au sol pour nous surélever. Et ça, c’était bien parce que je ne voulais pas m’écrouler sur elle et avoir plus de contact, n’est-ce pas ? Je ne suis pas gentil, je ne dois pas l’être. Je ne dois pas faire attention à elle, si elle aurait pu se faire mal, si elle aurait pu se faire tuer par ma main. Non. Je deviens vraiment trop faible là. Je dois faire partir toutes ses pensées de ma tête, faire le vide et tout oublier. Seulement, là, il y a trop de contact. Je voulais faire le vide et bien, mon cerveau vient de s’arrêter. Je ne peux plus faire le moindre mouvement, et même respirer m’est difficile. Mes larmes continuent de couler mais mes sanglots semblent avoir cessés.

Je sens quelque chose de froid sur ma joue. Sa main. Qu’est-ce qu’elle fait ? Pense-t-elle pouvoir faire tout partir ? Reboucher cette fissure immense avec ce simple geste ? Je ne sais pas ce qu’il signifie, personne ne m’a touché de la sorte, personne. Peut-être une fois ou deux pendant mes aventures d’un soir, mais ce n’était pas pareil. Le sentiment que je ressens est différent. Je n’arrive pas à l’expliquer. Je suis perturbé. Que signifie ce geste, merde ! Il n’y a pas de bouquin qui pourraient nous le dire ? Je crois que ça doit venir de ces choses que l’on apprend qu’au contact d’une personne qui nous aime de tout son cœur, une mère ? C’est bien dommage, la mienne est morte en me donnant la vie. L’échange équivalent. Et mon père ? Ce n’est pas lui qui aurait pu m’apprendre cela. Ça m’énerve. Cette chose que je ne connais pas. Cette sensation étrange. Je ne me sens plus moi-même. Mes sanglots refont surface. Non, ce n’est pas vraiment le moment. Mais c’est assez différent. Comme si quelque chose qui m’a manqué pendant des années et des années et elle me le donne enfin. Comment quelque chose peut me manquer alors que je ne la connais pas ? Je suis loin d’être Ahn Kyuseong là. Ma réputation en prend un sacré coup. Elle tente d’essuyer mes larmes en vain. Eh oui, pleurer toutes les larmes d’une vie en une soirée, c’est beaucoup. Je ne réponds plus rien, me contentant de fixer son visage. J’arrive à lui lire de la peine, du désir ? Elle me désire ? Moi ? D’un côté ça ne m’étonne pas, mais de l’autre j’ai voulu la tuer. D’ailleurs, je parle au passé car, au moment présent, cette pulsion qui m’habitait n’est plus. Qu’est-ce qu’il m’arrive, bordel. Kyuseong, revient. Viens me sortir de là. Je n’arrive même plus à analyser ce qu’il est en train de se passer, je sens ses doigts jouer avec mon visage, se balader. Que cherche-t-elle à faire ? Je me tends un peu lorsque je sens ses doigts autour de mon cou. Merde. Elle veut se venger. Je n’ai plus la force de bouger, ni même d’utiliser mon don pour l’achever avant qu’elle ne s’occupe de mon cas. Elle est cruelle, comme mo. Amadouer avant de tuer. C’est donc comme cela qu’elle procède ? Et comme un novice, je me suis laissé avoir.

Ce fut lorsque je sentis quelque chose d’humide à la commissure de mes lèvres. Qu’est-ce qu’elle fait ? Ce désir que j’ai lu plus tôt était donc bien réel ? Elle me désir ? Je crois, que nous nous ressemblons plus que je ne veux le croire. On est aussi cruel l’un envers l’autre, excepté le fait, que moi, je ne désire pas de son corps, ni même de ses lèvres. Je ne prends aucun plaisir à ce geste que certains pourraient appeler « baiser ». Ou du moins, je résiste pour ne pas en prendre. Cette fille est une vraie démone. Pourrie de l’intérieur, comme un succube. Ces créatures légendaires si fascinantes. Tellement désirables, tellement cruelles et traites. Devrais-je moi aussi aller dans cette route, et devenir son incube ? Je sens le baiser se renforcer allant complètement prendre possession de mes lèvres. Je crois que je ferme les yeux, même pour quelques secondes. Pourquoi j’aime ça ? Après tout, je suis un homme. J’ai des désire, et malgré tout ce que j’ai pu dire ou penser, cette femme, n’est pas moche. Devrais-je vraiment jouer l’incube ?

Le baiser se brise. Au moins, il a réussi à arrêter mes larmes et à me faire oublier cette fissure ne serait-ce que quelques minutes. Elle ne me laisser pas le temps de réagir que je sens ses ongles dans mon dos. Elle ne veut vraiment pas me laisser partir. Elle commence à me parler, faisant des pauses de temps en temps entre certaines phrases. Je peux sentir sa voix changer, perdre son assurance. Elle va donc oublier. Est-ce que se sera assez ? Juste un oubli. Elle ne l’oubliera pas, il restera dans sa tête, elle n’en parlera pas, du moins j’espère pour elle, mais elle n’oubliera pas. Un passé comme ça ne s’oublie pas, bien qu’il ne soit pas le sien. J’entends aussi qu’elle veut me chérir. Chérir. Voilà un mot dont je ne connais pas tous les sens, et je crois que, justement, le sens qu’elle emploie m’échappe. Je ne connais pas tout ça. C’est bien une première pour moi. Je suis pire que faible en fait.

« Sans besoin de me tuer, sans besoin que l’on t’achève j’oublierai ce que tu voudras que j’oublie. J’agirais comme tu voudras que j’agisse. »

Elle se détache pour pouvoir plonger son regard dans le mien et continuer.

« Est-ce que cela est suffisant ? »

Comme je voudrais qu’elle agisse ? Cette phrase sonne comme le mot « esclave » dans ma tête. Mais à cause des évènements récents, je n’ose même pas penser à ce que je pourrais lui faire. Pour la première fois, je crois, je n’ai pas d’image de torture ou de meurtre possible alors qu’une personne s’offre à moi.
J’essaye de retrouver ma voix grave et froide de d’habitude, mais tout ce que je peux sortir n’est que murmure qui vient s’écraser contre son visage.

« Non, ce n’était pas suffisant. »

Bien sûr, je fais allusion au baiser qu’elle vient de me donner, et sans lui laisser le temps de répondre, mes lèvres se pressent contre les sienne avec plus de violence que tout à l’heure. Je vais même jusqu’à lui caresser ces croissant de chair pour en demander l’accès bien que je force afin de ne pas attendre plus longtemps. Je crois qu’on vient de se faire prendre. On ne peut pas se résister, mais moi, je sais m’arrêter. Je pars à la découverte de sa bouche, continua de la fixer tout en même temps, pour la mettre mal à l’aise. Je sens Kyuseong revenir peu à peu, comme si ce baiser me rend plus fort. Devrait-on enlever nos masques, moi rester faible et elle forte juste pour ce moment ? Je ne sais pas et j’avoue que j’hésite beaucoup. Commençant à manquer d’air, et romps le baiser et la plonge mon regard fiévreux dans le sien. C’est vrai que là, je la désire et je ne veux pas m’arrêter là. Avant que ça ne dégénère, je me relève, la laissant sur le sol froid et lui tourne le dos. Il ne faut pas que je la regarde sinon, je vais vraiment craquer. Je n’éprouve rien pour cette fille, elle ne sera qu’une conquête de plus. Je remets mon masque et reprends mon air supérieur, intouchable. Je sens toujours cette fissure dans mon mur, mais je sais qu’il se réparera vite. Elle se taira sur ce qu’il vient de se passer, je l’y obligerai de toute les façons et je recollerai, je réparerai ce mur. Plus personne ne devra l’atteindre. Plus personne ne le touchera. Il sera plus solide, plus épais. Personne ne le brisera de nouveau.

« Il ne s’est rien passé, n’est-ce pas ? »

J’essaye d’être convainquant, froid, ne plus rien laisser paraitre face à elle. Je la laisse là, commençant à me diriger vers l’intérieur du bâtiment et retrouver ce qui devrait être une chambre, ma chambre.
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeMar 23 Oct - 1:05

Hrp : Désolé mais je ne peux pas m'arrêter maintenant, ce serait trop court >w< Du coup, puisque Kyuseong semble avoir fait le tour avec Jae Lin, on va lui présenter quelqu'un de légèrement moins sympathique =p (A)

Je ne souhaitais que son approbation, ou bien alors une proposition qui nous permettrai de démêler cette situation au mieux pour l’un et pour l’autre. Naïve, j’attends qu’il me réponde à l’affirmative, je ne reçois en tout et pour tout qu’un murmure m’assurant que ma promesse n’a pas de valeur. Ses lèvres viennent alors retrouver les miennes. Mon corps sursaute sous l’assaut de sa fièvre. Le baiser de Kyuseong… Il est à la fois violent, désagréable, et envoutant. Il n’y a que lui pour me faire tant aimer la douleur, dire que je le trouvais fou pour cela…

La surprise m’a empêché de fermer les yeux, la seconde suivante je réalise que lui-même me fixe avec insistance tout en forçant la barrière de mes lèvres. C’est l’occasion rêvée pour moi dans un sens. Il suffirait que je le veuille et son avenir s’ouvrirait à moi. Je me tiens là, suspendue à ses lèvres comme on se tiendrait devant une boite de Pandore. J’hésite. Ma curiosité maladive me crie de le lire, ma conscience me rappelle que j’ai déjà bien assez violé les secrets de cet homme depuis quelques temps. Et lui. Voyez comme les choses se passent alors que j’ai découvert son passé, que se passera-t-il si je venais à voir son avenir ? Non. Même pour moi finalement ce n’est pas drôle. La puissance de ses caresses, la fougue de sa bouche me dévorant, je veux la surprise de les retrouver ou non un jour. A tout savoir on n’a plus de plaisir après tout, alors je me raisonne.
Quand je pense qu’il y’a à peine un instant je me complaisais à lui offrir mes lèvres pensant que ça le dégouterait, ou bien je me suis trompée, ou bien lui-même agit de la même tactique. Y prend –t’il plaisir ? Puis-je vraiment oser penser ainsi ? Décidément tout va de travers ce soir.
Je goûte à une violence exprimée de mille manières, et je ne m’en sens toujours pas rassasiée. Je ne comprends même plus la cause de mon aversion tant sa présence efface la vision que j’aie toujours eu de lui jusque lors. Ses mains se font plus pressantes, mais le manque d’air vient à nous séparer.
Retombe le masque alors.

Je le perds. Son corps est toujours là contre le miens, mais je le sens de nouveau à mille lieux de ce que nous venons de vivre. Son armure, son masque. La glace se reforme brutalement autour de lui, me laissant pantelante de stupeur quant à sa réaction. « Rien passé ? »
Je suis prête à oublier ses larmes, prête à oublier qu’il n’est qu’un homme au même titre que les autres, mais « ça » ! Ce genre de réaction ! Je le vois qui s’éloigne sans même attendre ma réponse, sans même s’en préoccuper par ailleurs.
La colère me gagne, mes poings se serrent. Je crie pour lui :


- « ARRÊTE-TOI ! »

Je n’en reviens pas, il joue les sourds, poursuit sa route. Ma colère gagne un cran. Sérieusement, va-t-il continuer à se foutre de moi longtemps ?! Je crie une deuxième, puis une troisième fois. Je crie de plus en plus fort, je sais bien qu’il m’entend, et son indifférence me fout dans une rage sans nom. Soudain, je le vois approcher trop près de la structure du clan. S’il rentre c’est fini, il aura gagné sur toute la ligne, se sera servi de moi jusqu’au bout. Hors de question ! Qu’importe ses pleurs, qu’importe ses faiblesses, ses caresses. Je déteste que l’on me manipule de la sorte, je hais cet air suffisant et hautain qui recouvre son visage. Ça m’énerve d’autant plus maintenant que j’ai pu le voir si pitoyable. Ce type joue les durs, il n’est rien de plus qu’un faible. Un faible jouant un rôle. La seconde qui suit, je ne vois plus rien. Noir. Tout est noir.

***

Debout, les poings serrés, le regard brillant d’une dangereuse lumière rouge, elle crie à nouveau. Et obtiens enfin ce qu’elle désire. Sa voix a tellement changé, son ton. Il ne se retourne pas encore, mais de sa seule voix, enfin, elle a stoppé sa course.
Elle avance à grands pas vers lui, il se retourne, croise son regard. Le même corps, le même visage, pourtant elle ne semble plus la même. Son air menaçant brise toute la douceur qui d’habitude émane de son visage. Son cœur palpite, ses jambes tremblent légèrement, elle ne peut pas se battre contre son propre monstre. Elle ne s’est même pas débattue pour une fois. Ce Kyuseong ne la bercera pas plus longtemps dans la folie et l’incompréhension. Puisqu’il l’a tiré de son lit pour la blesser, voir la tuer, puisque c’est de violence que cet homme aime à se nourrir, elle le servira comme un roi. Il ne semble pas la craindre : cela engendre un nouvel accès de colère. Non, cet homme n’a rien d’un fort ! Elle n’y croit pas, elle n’y croit plus. Alors que l’air mauvais du jeune homme la toise, enfin, elle lui prouve qu’elle n’est pas si faible qu’il a bien voulu le croire.
D’entre ses lèvres, un faible murmure.

- « A terre… »

L’instant suivant, le voilà à genoux dans l’herbe fraîche. Elle arrive à son niveau, le voir à sa merci la rend folle de sang. Sans ménagement, elle glisse sa main dans la chevelure du maître des ombres, le forçant à la regarder. Où est la peur ? Où est la crainte dans ce regard ? Rien, il n’y a rien de plus que le suffisant Kyuseong. Où est l’homme ? Où est l’être faible ? Elle n’a pourtant pas rêvé, il était bien là, trempant son épaule de larmes, alors pourquoi une telle rigidité à présent ?!
Elle fronce les sourcils de rage, tire sur son fil. Enfin un gémissement de douleur, mais il est si faible en comparaison de ceux que cela provoque en général…
D’entre ses lèvres grince cette terrible question :


- « Pourquoi ? Tu as mal je le sais… Pourquoi tu ne cries pas ?! »


Elle accentue davantage son épouvantable pression sur lui. Rien à faire. Il reste de marbre. Seul son visage crispé trahit un quelconque malaise. Elle ne comprend rien. Où sont les plaintes, les cris de terreur, les implorations à la pitié des autres ? Plus il lui résiste, et plus l’expression de sa souffrance lui manque. Un geste vif s’abat sur la joue de l’homme, une claque du revers. Non. Toujours rien. Même le mince filet de sang provoqué par l’éraflement de ses ongles sur sa joue ne semble lui faire ni chaud ni froid. Incroyable. Jamais elle n’avait vu ça…
Elle perd pieds. Doucement, tout doucement. Ses paupières battent dangereusement, le trouble se devine sur son visage. Cet homme est un mystère qu’elle ne parvient à saisir. La seconde qui suit, bien qu’immobilisé à ses genoux, c’est lui qui la saisit de son ombre.

Ses chevilles prisonnières tremblent quelque peu, puis, se ressaisissant, elle tente de s’en défaire comme un animal se débattant dans un filet, sans grande réussite.


- « Sale fils de … !! Relâche-moi ! »

Elle serre les dents. Oui, jusqu’à présent, l’Hybris n’avait jamais connu d’ennemi capable de lui résister…

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Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeSam 27 Oct - 13:02

Je pars, je m’éloigne d’elle. Ma glace se renforce, remettant peut-être encore une couche en plus afin d’être sûr que personne ne pourra la briser de nouveau. Je suis forte, je suis redevenu ce que je suis, Ahn Kyuseon, l’homme qui n’a peur de rien, qui ne laisse aucune émotion de faiblesse se montrer sur son visage, l’homme qui est idolâtré et craint des autres. Le manipulateur des ombres, qui offre de la souffrance durant ses temps libres ou ses moments d’ennuie. Oui, j’ai remis ce masque. Ce masque qui me collait tellement à la peau qu’on aurait pu croire que je n’avais vraiment aucune faiblesse. Ce masque que je viens de revêtir, qui restera à jamais collé à ce visage pâle, qui se refondra dans ces millions de cellules pour ne faire plus qu’un avec moi-même. Je suis content, je n’ai pas débordé, j’ai réussi à me contrôler et maintenant je retourne dans cette pièce qui devait ressembler à une chambre, passer mes nuits blanches à me demander quand est-ce que je pourrais attraper ma prochaine proie.

Je l’entends derrière moi, elle crie mon prénom, elle voudrait que je m’arrête, elle peut aller se pendre. J’en ai fini avec elle, je m’en vais simplement, tranquillement. Je prends mon temps, qu’elle voit que je n’ai plus rien à faire d’elle, qu’elle voit à quelle point elle est insignifiante à mes yeux, même après ce qu’il vient de se passer. Ce n’était rien. Enfin pour moi. Je ne sais pas pour elle, peut-être que mon physique –je dois bien l’avouer, de rêve- lui a fait perdre la tête et elle me désire. Je ne possède pas de sentiments pour ce domaine-là, si ce n’est la luxure. Rien venant du cœur si creux qu’est le mien, juste physique, passion et péchés. Un péché, qu’est-ce qu’un péché ? Quelque chose contre les volontés de Dieu ? Un Dieu inexistant. Les humaines sont faibles, ils avaient besoin de se trouver quelqu’un de plus fort, quelqu’un de tout puissant, invincible afin de prier lorsque ça allait mal ou pour se faire pardonner. C’était trop facile. Je crache sur ce genre de personne. S’ils cherchent à recevoir des ordres, être dominés, je suis là.

Je continue de m’approcher de l’entrée du bâtiment, l’entendant toujours s’arracher la gorge afin de recueillir mon attention. Je sourie, sadiquement bien sûr. Mais qu’elle se taise ! Je commence à ne plus supporter ses cris incessants, ils me pourrissent l’ouïe. Si bruyante et pourquoi ? Pour qu’elle se fasse dominée à nouveau ? Peut-être a-t-elle changé d’avis ? Peut-être a-t-elle enfin compris sa vie si insignifiante et elle souhaite en finir tout de suite de ma main ? C’est sûr, que ce sera mieux que de crever dans un égout, moins douloureux, plus rapide. Enfin, qui sait. J’aime prendre le temps de m’amuser avant de casser mes jouets. Je n’entends plus rien pendant quelques secondes voire une ou deux minutes, quand tout un coup, un autre cri vint jouer avec mes tympans. Tiens ? C’était différent du dernier son. Tellement différent. J’en tremble. Mais pas de peur, d’excitation, je sais ce qu’il se passe. Elle s’est laissée dominée, aurait-elle tellement honte de sa force, qu’elle a volontairement appelée le monstre ? Eh bien, elle veut donc passer aux choses sérieuses. Elle est tellement frustrée qu’elle m’en veut au point de se perdre elle-même. Pathétique. Tellement pathétique. Mais au moins, elle m’a arrêtée. J’entends des pas, je me prépare discrètement à une éventuelle attaque. Ce n’est que lorsque je peux sentir son aura me caresser la nuque que je daigne me retourner avec lenteur et toujours ce sourire hautain et malsain collé au visage. Je vois ses yeux différents, c’est donc bien le monstre qui se trouve devant moi. Je crois que c’est la première fois que je le vois vraiment de mes propres yeux et non sur tous ses rapports dont je me suis permis de lire. C’était tellement différent, elle semble avoir complètement avoir perdu son humanité, elle ne cherche que le mal, que la souffrance des autres. Elle me ressemble beaucoup. A la seule différence que lorsqu’elle reprend ses esprits, elle soit surement être torturée. Enfin, moi c’est encore différent, je ne reprends pas mes esprits, je suis pleinement conscient de ce que je fais, et je jouis de bonheur devant chacune de mes tortures. Si je devais renaitre, je serais la douleur elle-même, le sadisme et le masochisme. Oui, masochiste car je dois bien avouer que même si la douleur est bien là, ça me rend presque heureux toutes les choses qu’on put me faire faire les scientifiques.

Je n’ai même pas le temps de comprendre ce qu’elle vient de murmurer, que je sens une vive douleur me prendre. Et encore, le mot était faible. Mais je ne montre rien, si ce n’est ce sourire qui se perd pour avoir mon visage neutre. Une vague chaude afflue dans mon corps, je la sens, elle est de retour cette pulsion. La douleur la faite revenir, elle m’excite et m’incite et résister pour en sentir plus. Mais malgré ce qu’elle me murmure, je n’ai pas la force de résister. Je ne suis pas un de ces gars tellement musclé qu’on se demande comment il fait pour ne pas s’étouffer avec, au contraire. Mais d’un côté, ce corps fin me donne l’agilité qu’il me faut pour me camoufler. Sa main se glisse dans mes cheveux. De quel droit ose-t-elle les salir de la sorte ? Elle tire dessus afin que mon visage se relève et que mes yeux puissent rencontrer les siens. Si rouges, cette couleur écarlate, comme ce liquide vital qui coule dans nos veines. Je les aime, je pourrais lui arracher pour les dévorer tellement ils m’attirent. Je sens une nouvelle vague de douleur tellement intense, au niveau de ma tête, que je ne peux empêcher un léger gémissement de passer la barrière de mes lèvres roses. Pas plus fort qu’un murmure. Non, elle croit qu’elle va me faire hurler à la mort avec ça ? Sait-elle au moins tout ce que j’ai déjà enduré ? Tout ce que l’on m’a déjà fait sans que je n’aie eu à crier. Non, ce n’est décidemment pas cela qui va m’achever. Ce gémissement pouvait même être la cause d’un léger chatouillement. Dommage que mon corps ne suit pas mon cerveau. Avec tout ce que je peux supporter, mon corps s’est déjà déchirer un nombre incalculable de fois. Bien sûr, ça fait mal, voir son sang s’échapper plus ou moins lentement, ces plaies s’ouvrire. Il m’est déjà arrivé de rouvrir une de mes plaies afin d’en ressentir plus, je me rappelle de la texture, je n’étais pas dégouté, loin de là. J’aimais tellement ça, sentir ma chair charcutée autour de mes doigts.

Elle semble frustrée. Parce que je ne fais pas ce qu’elle désire, que je ne la supplie pas d’arrêter ? Pathétique. Décidément, même sous une peau de bête, on arrive à retrouver cette fille stupide. Et justement, elle répond à mes questions auxquelles j’avais déjà des réponses en me demandant pourquoi je ne crie pas comme elle pensait que je le ferais. Bien sûr que j’ai mal, mais elle ne me connait pas. La souffrance et la douleur sont ma drogue. Pourrais-je m’en passer un jour ? Je ne pense pas, non. Cependant, j’avale difficilement ma salive lorsque je sens quelque chose se tirer beaucoup plus fort que précédemment. C’était comme une onde électrique se répandant au niveau du cœur et de la tête. Elle pourrait me tuer comme elle le souhaitait, sans que je n’ai le temps de cligner des yeux. Pourquoi ne le fait-elle pas ? Elle préfère jouer, comme moi ? Mais, savoir qu’en une seconde elle pourrait me faire disparaitre, laissant juste un corps vide, mort, me fait tremblait d’excitation.
Oui, là ça fait mal, mais ne t’inquiète pas ma fille, je ne criais pas. Mon visage restera impassible peu importe ce que tu me feras.
Ca me gêne, cette douleur provoque une gêne et je sens comme l’intérieur de mon estomac remonter. Je le calme en fermant les yeux et en inspirant et expirant lentement quand quelque chose claqua. Là, s’en fut trop. D’abord mes cheveux, ensuite mon visage. Le monstre ne peut pas se contenter de le faire souffrir sans avoir à toucher à sa tête ? Je sens quelque chose de chaud couler contre ma joue et cette fois, ce n’est pas ce signe de faiblesse que sont les larmes, non. Je le reconnais, cette odeur de fer, cette texture visqueuse. Du sang, mon sang. Malgré la douleur, je bouge difficilement mon bras et vint essuyer cette goutte avec deux de mes doigts. Je regarde ce liquide si chaud, si écarlate et le lèche comme un vampire en manque de sa boisson préférée.

Apparemment, ça ne lui plait vraiment pas. Elle est troublée. Grosse erreur. Je profite de ce moment pour fondre mon ombre sur elle. Elle glisse lentement sur l’herbe afin d’atteindre ses pieds nus et de se glisser sur ces derniers jusqu’au niveau des chevilles. Je la tiens l’inconsciente. Et je me ferai une joie de finir de ce que j’avais commencé. Plus de deal, plus de problème et plus jamais de fissures. Elle a remarqué, elle se débat. Mais c’est trop tard, elle est prise dans mon filet noir et immatériel. Elle ne peut plus m’échapper. Elle s’énerve. Mais insulter ma mère ne lui servira à rien, elle est morte et je me fiche complètement d’elle. Difficilement, je me redresse, portant la paume de ma main contre mon cœur, comme si je geste pourrait le protéger contre ce que le monstre me fait subir, comme je disais, mon corps ne suit pas ma tête, mon cœur est beaucoup trop fragile pour être exposé. Je m’auto-griffe tellement mes ongles se plantent dans ma poitrine. Ce geste est un signe, aussi petit soit-il qui montre que la douleur est bien présente malgré mon expression. De plus, j’aime vraiment ça.
Après, seulement, m’être redressé entièrement, et je dois bien avouer que cela m’a pris pas mal de temps, je la regarde de haut, d’un regard perçant comme si je la passais aux rayons X. L’hybris est très intéressant, je voudrais voir ce qu’elle est vraiment capable de faire lorsqu’elle est poussée à bout. Mon ombre remonte doucement le long de ses jambes, caressant cette peau froide dans un geste presque sensuel. Mais elle ne peut pas le sentir ça. Après tout l’ombre n’est pas matériel. Je porte ma main contre sa joue, délicatement. Non, je ne vais pas la gifler, comme elle vient de le faire. Je la regarde avec un air supérieur. Je sais qu’elle n’apprécie pas cela. Elle est comme moi, vouloir être à la tête, la dominante. Mais elle ne m’aura pas. JE suis celui qui est dominant. Surtout avec elle.

« Ça te tue n’est-ce pas ? De voir que je ne suis pas à tes pieds en train de te supplier d’arrêter. »

Je me recule légèrement, mouvant mes jambes lentement et tourne autour d’elle, les bras croisés. Encore une fois, je l’examine. Elle rage, je le vois. Elle brûle d’envie de me faire la peau, de me voir ramper à ses pieds. Mais non. Je suis fort. Qui sait, peut-être plus fort que l’Hybris. Un petit rire discret s’échappe de ma gorge à cette pensée. Une idée me vient à l’esprit, étonné que je puisse encore le faire travailler, malgré la douleur qui me prend. Après tout, je suis fort, je suis Ahn Kyuseong. Je me repositionne face à elle et la regarde dans les yeux intensément. Je me concentre, augmentant cette douleur à la tête. Je lâche ses yeux si magnifiques pour fixer le sol. Je vois mon ombre se surélever un peu, lentement, tremblotant. Je ne maitrise pas encore cette technique, c’est assez pathétique d’ailleurs. Je vois le filet noir se briser et disparaitre. Bon, ce n’est pas un succès, mais si je peux faire sortir mon ombre et la rendre matérielle, qu’en est-il de celle qui la tient prisonnière ? Mes yeux remontent jusqu’à ses chevilles, ordonnant à ses tracés noirs de ressortir. Seulement, je ne les fait pas ressortir, au contraire, je les fais s’enfoncer dans la peau pâle de Jae Lin, ou plutôt du monstre qui a pris sa place. A ce moment, elle doit être en train de sentir comme un grand nombre de grosses aiguilles en train de lentement, s’enfoncer dans la chair. Je sens encore cette odeur, ce liquide vital qui dégouline se long de ses pieds froids. Mes yeux se reposent sur son visage. Rien. Oh. Elle ne ressent pas la douleur. Intéressant. J’arrête ces aiguilles noires lorsque je sens que l’une d’entre elle bute contre qu’elle chose de dur, un os. J’aurais bien envie de jouer avec elle, voir qui sera le dernier debout, sauf que d’après ce que j’ai lu, j’aurai beau lui faire tout ce que je voudrais, elle ne ressentira rien sous cet état, alors que moi, bien que je peux subir sans broncher, j’ai tout de même une limite. C’est sûr, je ne pense pas que je pourrais rester de marbre si vous commencez à m’arracher un bras, vraiment.

« Tu es très intéressante, tu le sais ça ? » Bien sûr, il s’adressait à l’Hybris.

Jamais il n’irait dire ça à cette femme faible, sans importance. Au moins avec ce monstre qui l’habite, cette deuxième facette, elle pouvait se permettre d’exister. D’avoir de l’attention, MON attention et ce n’est pas rien, ça. Je laisse glisser ma main contre sa joue, créant une ombre, celle de ma main, je la fais se tendre et prendre la forme d’un triangle quelconque. Tout comme ma main que je décolle légèrement, il se met à glisser, provoquant une plaie sur cette joue si tendre, laissant un petit filet de sang couler. Je m’approche, me collant à ce monstre, je n’ai pas peur. Kyuseong n’a jamais peur. Et je lèche ce liquide écarlate.

« Mais dis-moi. Pourquoi tu ne prendrais pas le contrôle de ce corps pour toujours ? » Demandé-je dans un murmure.
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeLun 29 Oct - 18:16

[NdJL : Si l'Hybris appelle Kyuseong "petit garçon", entre autres, c'est parce qu'elle est une entité très ancienne]

Il la toise. Elle le regarde, ne comprend pas d’où cet homme tire sa force. Elle s’interroge : Jusqu’où doit-elle aller ? Est-ce elle qui ne le serre pas assez ? Est-ce lui qui la surpasse ? Elle n’en sait rien, elle ne sait plus, et avant même que ne naisse l’ébauche d’une réponse, voilà l’ombre de l’homme qui se loge en elle. La douleur est présente, mais elle ne la sent pas. Elle ne sent rien de tout cela, du moins, pas tant qu’elle sera sous l’emprise de l’Hybris. Incapable de bouger, elle le regarde plus méprisante que jamais, se relever avec une lenteur qu’elle ne lui connait pas. Quand il parvient enfin à son but, c’est lui qui vient à la regarder de haut, sa taille étant plus importante que la sienne. Elle sent le contact glacé de son ombre remonter sur sa peau, celle de Kyuseong se loger sur sa joue. Une expression dégoûtée se lit sur son visage. Ça hurle dans sa tête Ne me touche pas ! Ne me touche pas ! Et ce sourire… Comme elle voudrait le lui faire ravaler. Tout comme ses paroles par ailleurs, car voilà le provoquant maitre des ombres qui touche en plein dans le mille.

Oui. Oui ça la tue. Oui elle voudrait tirer sur ce fil, encore et encore, le faire claquer entre ses doigts. Qu’il crève, oui qu’il crève cet enfoiré ! Personne ne l’a jamais regardé comme ça, personne ne lui a jamais résisté. Pas une once d’humilité chez lui, pas plus que l’on ne pourrait en trouver en elle.
Elle tente de se mouvoir en un geste brusque automatiquement bloqué par l’emprise de l’homme. Elle se sert de ses bras pour ne pas perdre l’équilibre, réitère sans plus de succès, s’énerve. Le voilà qui la détail en tournant autour d’elle. Ç’en est trop ! Comme si ce n’était déjà pas assez insupportable de le voir se lever, le voilà capable de mouvement.
Puis il s’arrête, la contemple encore. Une envie de lui cracher au visage se fait ressentir. Ce type ! Son existence n’a absolument aucun sens !
Le contact de l’ombre glacial dans ses jambes s’intensifie lentement, puis bute brutalement. L’ombre l’a alors totalement percée. Au moment où cette dernière cogne contre l’os, elle ne peut retenir un gémissement. Pas de douleur, pas d’effroi. Un gémissement de pur plaisir, un son d’extase non-retenu semblable au son que produirait une femme en plein ébat. Elle laisse sa tête partir en arrière, les paupières closes, se mordille doucement les lèvres alors que dans le même temps un léger sourire s’y forme.

La voix de Kyuseong la ramène à elle. Intéressante ? Elle revient à elle, le foudroie du regard. Son ton est cinglant, cassant, traduit un mépris qui ne connait pas de limite. C’est pourtant la même voix que celle de Jae Lin, et pourtant, elle est si différente. Si froide…


- « Qui te permet de me juger petit garçon ?!! »

Il n’a pas tenu compte de son avertissement, la touche encore. Elle tente de se débattre mais voilà qu’il a posé son ombre sur son visage, la blesse.
A ce moment précis, le cœur de la jeune femme se met à palpiter dangereusement. Son souffle se fait de plus en plus saccadé. La langue de son ennemi vient essuyer d’une caresse le sang qu’il a lui-même fait couler. Sa gorge se serre, ses dents suivent le même mouvement. Il lui murmure une question. Cette dernière lui plait. Oh oui, si elle pouvait ne jamais quitter cet état… Elle a longuement gagné en chemin, a presque atteint son but. Et puis, soudain, sans raison valable, les gênes éteintes qui lui laissaient le champ libre se sont éveillés. Les injections de calmants se sont faites plus fréquentes. Chaque fois qu’elle tentait de regagner du terrain, on la mobilisait. Et le pire de tout, ce qu’elle ne permettrait pas, c’était qu’elle n’avait pas le contrôle total. Si ça avait été le cas, ce bel insolent serait déjà étendu à ses pieds se noyant dans son propre sang ! Mais Elle. Jae Lin. La propriétaire de ce corps dans lequel elle se trouve si bien ne l’autorise pas à agir à sa guise. Plus que tout, elle ne l’autorise pas à violenter cet homme.

Elle rit. D’un rire à vous glacer le sang. Cela ne dure que quelque secondes, puis les traces de son hilarité disparaissent au profit de son visage le plus menaçant. Plus de trace de son sourire. Ses yeux couverts d’une faible lueur rouge brillent à présent de la plus inquiétante des façons. S’il savait ce pauvre gosse ce qu’elle voudrait lui faire la peau…

- « Tu voudrais que je la soumette ? Mon pauvre petit… »

Elle tire d'un coup sec sur son fil. Il ne s’y attendait pas. Elle non plus d’une certaine façon ne s’attendait pas à pouvoir lui porter un nouveau coup, mais elle l’a vu froncer les sourcils en ce rictus douloureux, elle a vu sa main se crisper davantage sur sa poitrine, et par-dessus tout, le voilà qui malgré sa belle position a légèrement plié les genoux.

- « Si cette petite garce ne te protégeais pas avec tant de force, tu n’aurais jamais eu l’occasion de me tendre un sourire si fier, ni même de faire un pas de plus sur cette pauvre terre ! »

Sa première phrase était normale, le reste de son discours fut crié. Elle enrage de ne pas pouvoir le faire taire, mais elle a au moins le plaisir de ne plus le voir sourire. Soudain, elle réalise leur proximité. D’ici, elle n’a pas besoin de ses jambes pour l’atteindre. C’est donc avec une violence non-retenue qu’elle s’en va jeter son bras sur la gorge du bel albâtre avant de la serrer de toutes ses forces. Sa gorge se contracte alors qu’il tousse, le souffle court. Elle n’aura que cette chance, et compte bien la saisir. C’est donc sans plus attendre qu’elle plante ses ongles dans la peau pâle de l’homme à ses côtés. La fureur se lit sur son visage. Enfin, elle commence à aimer cela.
Envoûtée par la sensation d’emprise qu’elle tient de nouveau sur lui, elle s’autorise enfin à en dire plus.


- « Mais je dois l'avouer... Toi aussi, tu es vraiment intéressant tu sais ? C’est étrange, jamais elle n’avait protégé quelqu’un avant toi. Cette Jae Lin que tu sembles mépriser n’est pas si douce et élégante qu’elle veut bien le laisser croire. C’est une âme noire, pleine de colère et de détresse. Elle ne l’avouera jamais mais si elle me laisse faire c’est que comme moi elle aime le sang »

Maintenant toujours fortement la gorge du jeune homme, l’Hybris ramena le visage de ce dernier un peu plus vers le sien, le jugeant du regard.

- « Et pourtant elle refuse de te voir mort, elle qui n’a d’amour que pour sa propre vie. C’est vraiment curieux… Qu’as-tu donc de si spécial pour qu’une fille comme elle s’intéresse à toi ? »


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Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeSam 3 Nov - 23:40

C’est ça, pourquoi pas ? Elle était assez puissante pour le faire non ? A moins que cette faible Jae Lin réussisse à la retenir. C’est pitoyable, une telle démone, une telle entité, qui devrait normalement régner en maitre, -derrière moi, bien sûr- se retrouver coincée dans le corps d’une pauvre petite enfant qui a vécu des choses difficiles. Comme c’est triste et touchant. Rien à foutre. Je crache sur sa vie, je m’en moque complètement de cette fille. Celle qui m’intéresse c’est bien l’Hybris. D’ailleurs cette dernière rie. D’un rire à vous glacer le sang. Le mien, bouille. Cette excitation qui ne fait qu’accroitre au fur et à mesure que les secondes, les minutes passent en présence de ce monstre, cette chose qui me ressemble tant, en plus puissant, je crois que je dois bien l’avouer. Je ne suis qu’un humain avec un cœur fragile qui pourrait me lâcher à tout moment. Il suffit d’une pointe, d’une lame ou d’un coup de feu et je pourrais disparaitre. Je n’aime pas ça. Si seulement je pouvais ne plus ressentir la douleur du tout, bien que je la contrôle beaucoup. Si seulement je pouvais avoir un corps qui même déchiré pourra toujours se relever. Oui, ça me plairait bien. Voir mon sang, mes plaies, ma chair charcutée, et pouvoir toujours avancer, continuer, me battre, donner la souffrance suivie de la mort lorsque je me lasserais. Ça serait tellement jouissif. Oh oui, que j’aimerais devenir un être comme ça. Beaucoup de personnes seraient dégoutées de voir une goutte de sang, certaines vomiraient s’ils verraient un cadavre d’autres s’évanouiraient en voyant leur propre sang et leurs blessures. Je ne suis pas de ces gens-là. Le sang, les blessures, la douleur. Tout cela fait partie de mon quotidien. Imaginez si je vomissais dès que je voyais ce liquide écarlate. Non, c’était tout simplement inimaginable. Je côtoie ce liquide vital depuis le plus jeune âge. J’ai toujours souffert et ne m’en suis jamais plaint. J’aime tout cela. Masochiste, oui, je le suis.

Tiens, son visage se fait menaçant, passerait-elle aux choses sérieuses ? Je la fixe, n’ayant absolument pas peur de ses yeux si magnifiques, tellement attirants. Ça y est, j’en suis dingue. Par contre, je n’aime pas la façon qu’elle a de s’adresser à moi. Bien qu’elle soit très ancienne, je n’aime pas que l’on me parle avec ce genre de mots. Je ne suis pas un petit garçon, je ne le suis plus. J’ai grandi, j’ai appris ce qu’était la vie, j’ai payé les conséquences pour mon ignorance et maintenant je vis bien. Très bien. Pourquoi semble-t-elle si amusée face à ma phrase. Je ne comprends pas.
Ouh. Je sens cette douleur. J’ai l’impression que mon cœur vient de s’arrêter de battre pendant quelques millièmes de secondes. Je devine le rictus qui s’est formé sur mon visage, me trahissant. Oui, ça fait mal. Cette fois ce n’était pas que du plaisir que j’ai ressenti. Elle m’a bien eu. Attaquer d’un coup sec de cette façon. Ma main qui se trouve toujours au niveau de mon cœur s’enfonce un peu plus, déformant mes vêtements, me griffant la peau à travers ces derniers. Mes jambes tremblent. Je ne dois pas flancher, je dois tenir bon. Je suis fort, cette douleur, je peux la surmonter, comme j’ai surmonté toutes les autres. Celle-là n’est rien. Je dois m’en persuader. J’essaye de me redresser et de garder le corps droit mais mes genoux refusent d’obéir. Saletés. Si seulement je pouvais les faire payer ce manque de courage, cette faiblesse. Si seulement… Je ne dois pas rester ainsi. Je dois me redresser, lui montrer qu’elle n’aura jamais le dessus sur moi. Elle m’annonce que je ne serais déjà plus de ce monde si l’autre gamine ne la retenait pas. Pourquoi ? Se sent-elle si menacée ? Pour finir, elle est comme tout le monde, elle a un instinct animal comme presque tous les êtres vivants de cette planète. Détruire avant de l’être. Je connais bien cette façon de penser pour l’avoir appliquée un bon nombre de fois pendant mon enfance. C’est le principe de tous dominants d’une terre. Dès qu’une menace apparait on la supprime. C’est comme cela que vivent les hommes depuis des années et des années. Ça ne changera jamais. Je dois avouer que je suis un peu déçu. Je ne l’imaginais pas ainsi, totalement dans cette mentalité du dominant. Ça gâche un peu le mythe, car, si on l’interprète de cette façon, ça veut dire qu’elle se sent menacée. Qu’il y a plus fort qu’elle. Cette pensée laisse apparaitre un sourire mauvais sur mon visage, malgré la douleur toujours présente, ce qui le fit s’effacer aussitôt. Moi aussi je me sens menacé, donc ? Je crois que oui, je me suis senti ainsi, dans le passé. Mais dans le passé. Maintenant je fais du mal par simple plaisir. Je me sens au-dessus de tout, je suis fort. Et quand viendra le jour où je serais devenu un Kratos, je pourrais en faire plus. Je m’imagine déjà en train de maltraiter les pauvres Katharsis, les faire souffrir, punir les faibles. Oui, ça sera tellement bien.

Mon amie semble enragée. J’aime la voir ainsi, c’est très plaisant, surtout que je sais que c’est moi qui la mets dans cet état. Si seulement je pouvais la faire plier, la mettre à mes genoux. J’aimerais tellement, mais en même temps, j’ai comme l’impression que se sera difficile étant donné qu’elle ne sent pas la douleur. Allez la mettre à genoux en la torturant. Elle mérite mieux, beaucoup mieux. Après avoir gouté à son sang et humé discrètement son odeur, je me dis que c’est bien le corps de cette jeune fille frêle qu’est cette Jae Lin. Pas que je connaisse l’odeur de son sang par cœur ainsi que son odeur naturelle, mais elles ne convenaient pas pour une entité comme l’Hybris.
Tout à coup, sans que je m’y attende, elle m’attrape la gorge la serrant assez fortement afin de me faire suffoquer. Je tousse, c’est qu’elle n’y va pas de main morte cette garce. Je me demande si je vais mourir. Peut-être que l’autre n’aura pas assez de force pour la retenir, faible comme elle est. La mort. Je me fiche bien de mourir, du moins c’est ce que je laisse penser. Si je dois mourir, que je meurs. Je reviendrais dans un autre corps encore plus puissant. Enfin, je dis ça, mais je sais, au fond de moi, que je ferais tout pour vivre. D’où cette rage qui m’envahissait lorsque j’étais jeune, cette rage qui s’est vite transformée en pulsion au bout d’un moment. Cette chose qui me permettait de tuer tout en gardant un sourire. Encore quelque chose que je me cache. De toute façon, je crie bien haut et fort que je suis trop fort pour mourir, donc que je ne crains pas la mort. C’est vrai je crois. Mais dans cette situation tout change. Plus rien n’est pareil. Ses ongles s’engouffrent dans ma peau pâle. Si elle continue de serrer je vais mourir. Elle veut vraiment en finir. Ça m’énerve. Pendant que moi je voulais jouer, elle, ne s’en soucie pas et veut juste effacer mon existence de cette terre. Je déteste ça. Elle me porte la même attention que je porte à cette Jae Lin. Je continue de tousser, sentant ma gorge et ma tête me brûler. Cette fois, la douleur est bien plus dure à supporter, d’autant plus que la respiration se fait difficile. J’ai envie de fermer les yeux, de dormir, mais je ne dois pas. Car si je ferme les paupières, je sais qu’elles ne se rouvriront plus. Saleté d’entité. Elle se met à parler. Comme si c’était le moment de faire la conversation. Qu’est-ce qu’elle veut, une tasse de thé et des petits gâteaux ? Oui, j’ai la rage. Je n’aime pas me sentir si dominé. Avec l’autre, c’était plus simple, car je sais que je l’attire, du moins, je sais que j’attire beaucoup de monde, mais elle j’ai pu en avoir une preuve. Et donc, je savais qu’elle n’allait pas y aller sérieusement. Mais elle, oui, c’est vraiment différent. Elle m’apprend des choses sur cette Jae Lin, comme quoi, elle ne serait pas la petite fille toute sage, tout gentille. Elle aime le sang ? Elle est comme « elle » ? Non, je ne veux pas mettre Jae Lin et L’Hybris au même niveau. Sa dernière phrase me fait sourire. Elle s’intéresse à moi et elle trouve ça étrange ? Elle est bête. Je ne pensais pas ça d’une entité. Je suis déçu, encore. Décidément, ça ne va pas. Je grimace une dernière fois, à cause de cette main froide m’empêcher d’inspirer et d’expirer correctement, avant de répondre dans un sourire qui se voulait provoquant. Je ne devrais pas. Pas dans une telle situation. Mais bon. Je suis fou, non ?

« Je m’appelle Ahn Kyuseong. Et cela suffit pour que l’on s’intéresse à mois sur tous les points de vue. »

Mes deux mains viennent s’accrocher à ses poignets afin de tenter d’enlever ses mains plus que gênantes. Je n’hésite pas à planter mes ongles dans sa peau, voire même mon ombre, sachant que de toutes les façons, elle ne ressentira rien. Je ne veux plus jouer. Mais sera-t-il facile de se débarrasser d’elle ? Pourquoi ne pas faire revenir l’autre et la tuer à ce moment-là ? Mais comment m’y prendre ? Elle revient à la raison toute seule ? Combien de temps cela ça prendra… Je ne sais pas. Peut-être qu’il faut verser du sang et qu’une fois qu’elle a eu sa dose elle repart. Ça sera difficile. Je force sur ses poignets afin de la faire lâcher prise mais en vain. J’arrive juste à desserrer l’étreinte afin que l’air s’infiltre mieux dans mes poumons. Elle est forte, et la forte physique, c’est bien quelque chose qu’il me manque. Je devrais penser à muscler ce corps de temps à autre. Ne serait-ce qu’un peu. Je m’avance d’elle, bien que la distance entre nos deux corps soit déjà très faible, je continue et pose mon front contre le sien. Je ferme et les yeux et n’attends pas plus longtemps pour appuyer ma tête contre la sienne et, de mon corps, la pousser en arrière. J’élève son ombre un peu du sol afin qu’elle bute contre et qu’elle tombe à la renverse. Ce qui se produit. Je tombe avec elle et me rattrape sur les mains afin de ne pas m’écraser complètement sur son corps. Je crois que je deviens accro’ à cette position. Il faudrait que je pense à changer un peu. Je me concentre pour ne plus montrer cette gêne au niveau de mon cou et de ressortir ce sourire plein de sadique mais cette fois quelque peu aguicheur aussi. Je ne sais pas pourquoi. Ça m’amuse ? Je ne pense vraiment qu’à jouer. Ça pourrait être dangereux pour moi dans cette situation.

« Alors ? Qu’est-ce qu’il faut pour te calmer. Du sang ? »

Doucement, tremblant encore à cause de la douleur, je sors un petit couteau, d’une moins une petite lame pas plus grande qu’une lime à ongle et vint l’approcher du visage de ce monstre.

« Ça serait dommage de te défigurer tu ne trouves pas ? »

Je commence à faire glisser cette lame gelée sur sa poitrine, appuyant un peu plus par endroit afin d’entailler cette peau pâle. Je continue mon exploration en allant entailler ses bras avec plus de violence cette fois. De toute façon, elle ne ressent rien, non ? Je vois ce liquide vital sortir de ce corps. Ça m’excite. Mais je ne fais pas ça pour moi. Je ne vois aucune réaction. Si ce n’est ses mains qui se resserrent autour de mon cou.

« Tu préfèrerais mon sang, n’est-ce pas ? »

J’essaye de me redresser un maximum, laissant ma lame contre le haut de sa poitrine. Je lève un avant-bras et viens le griffer, d’abord doucement pour ensuite, arracher ma peau. Quelques gouttes écarlates viennent se perdre sur le visage de cette jeune femme, mais toujours rien. Je continue de charcuter mes bras avant de revenir me pencher au-dessus de son visage.

« Et maintenant ? »
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeMar 6 Nov - 13:55

Jusqu’à présent, l’homme est resté sage. Pourtant, alors que l’Hybris s’interroge, ce dernier lui renvoie la réponse la plus hautaine qu’on puisse imaginer. Ainsi ce gamin se croit au-dessus de tout, pense que son nom seul puisse justifier un moindre intérêt ?
Elle arque un sourcil. Peut-on imaginer personne plus stupide ? Elle le regarde, indifférente au possible. A le voir se complaire dans cette absurde autosuffisance, elle croit voir l’un de ces enfants mal-élevé qui pense que tout lui est dû sans qu’il n’en ait eu le mérite. Pitoyable, c’est bien là le terme.
Pitoyable au possible. Insignifiant. Faible. Incapable de distinguer le vrai du faux. Un enfant. Un enfant perdu qui se débat avec colère sans jamais atteindre le sentiment de calme. Malgré la douleur, le voilà qui soudain parvient à accrocher ses mains à ses poignets qui le tienne. Il se débat, encore et encore sans jamais s’en lasser, jusqu’à parvenir à son but.
Enfin il la fait basculer, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le voilà au-dessus d’elle. Elle le regarde toujours avec le plus profond désintérêt, comme l’on observe un insecte en plein travail.
Il semble tirer un malin plaisir à se trouver au-dessus d’elle, sourit, l’interroge. Il souhaite la calmer ?
Un léger sourire s’étire sur son visage.
Elle est déjà parfaitement calme. Quoi que… Le voilà qui sort d’on ne sait où une lame aiguisée qu’il présente à son visage. Ce fou pense la calmer avec du sang, en la blessant certainement. N’a-t-il pas encore compris l’inutilité de ses gestes ? Et ses tremblements qui ne cessent pas et qu’il ne peut cacher. Misérable condition humaine…

Tant pis, elle le laisse faire. Ce fou l’amuse un tant soit peu, il faut bien l’admettre. Mais ce qui l’amuse le plus c’est bien de le voir s’égarer de cette façon. Bien sûr elle ne peut deviner ce qu’il pense, mais son comportement parle bien assez pour lui. Ce Kyuseong se croit supérieur et sans égal. Le sang, la douleur, sont autant de choses qui le font jubiler. Elle le regarde plus intensément alors. Ça lui parait incroyable cette confiance en soi, cette mentalité aberrante. Jusqu’où peut-il aller ? Il la menace de son arme, lui confie qu’il serait dommage de la défigurer. La défigurer ? Quel idiot…
Celle qui s’apprête à mutiler c’est Jae Lin. Pas elle. Il ne peut la toucher qu’à travers elle, et n’en a même pas conscience.
Le voilà qui agit. Sa poitrine, ses bras. Précaution et violence viennent se mêler à ses gestes tandis que dans le même temps, l’homme au-dessus d’elle fait couler son sang. Rien. Elle ne ressent rien.
N’oscille pas d’un cil alors que coule sa sève le long de sa peau d’opaline.
Qu’est-ce que ça peut bien lui faire ? C’est Jae Lin qui souffre, qui hurle. Lui ne peut l’entendre. La petite se débat, les larmes aux yeux, elle a mal. Son corps est mutilé. Mais elle ne peut s’exprimer. Non, tant que l’Hybris a le dessus, elle ne peut que se débattre vainement dans un for intérieur dont nulle n’a conscience.
Est-ce de la voir inerte qui soudain fait enrager le beau maitre des ombres ? Certainement, car le voilà à présent qui ressert ses mains autours de sa gorge. Elle, elle n’a pas besoin de respirer. Elle ne respire que pour permettre à ce corps qu’elle habite de rester fort. C’est une sensation étrange d’ailleurs… Elle entend la propriétaire de cette enveloppe charnelle qui suffoque, qui tremble, et se débat, pourtant, tant qu’elle la possède, le corps ne bouge pas.
La voix de son assaillant la tire alors de ses pensées. Son sang ? Il prétend qu’elle préfère son sang à lui ? Le malheureux se redresse légèrement alors pour venir s’entailler sans douceur la poitrine. Son geste éclabousse le visage de la femme sous lui. Ne voyant toujours aucune expression venir, il en vient à se mutiler les bras. Elle remarque alors…

- « Le cœur, et les bras… Maintenant toi et Jae Lin porterez des cicatrices aux mêmes endroits de vos corps… Le réalises-tu ? »

Sa remarque semble surprendre son bourreau. Elle le regarde, si stupide… Voilà là un homme qui prétend mépriser une femme et qui s’abaisse à porter les mêmes stigmates qu’elle.
Une entaille si nette ne peut que laisser une cicatrice, aussi fort soit l’homme, la peau humaine est la même pour tous.
Elle lève alors un bras : lui, le souffle court, la regarde toujours incrédule, comme si sa remarque précédente avait coupé chez lui toute forme de pensée.
Elle caresse sa poitrine, enduisant le bout de ses doigts de sang, les porte à ses lèvres :


- « Répugnant… »

Ses lèvres rosées sont à présent colorées d’une belle couleur écarlate, celle du sang de Kyuseong. Elle le regarde sans cesse. Imperturbable, inexpressive. Alors que l’excitation se dessinait sans retenue sur le visage de son assaillant, l’Hybris, elle, ne ressent rien. Pas d’excitation, pas de quelconque désir. Elle pensait que l’intérêt de Jae Lin pour lui était justifié, mais à priori il n’en est rien. Un pauvre sot que la vue du sang rend fou, mais aucune véritable puissance si ce n’est cette ombre qu’il manipule à tout va. Elle le reconnait, sa capacité est des plus utiles. On ne peut cacher son ombre, tout le monde peut être sa victime, il le lui a prouvé. Mais il manque à ce terrifiant tableau quelque chose de plus… humain. Une conscience peut-être ? Allez savoir. Elle le toise une nouvelle fois du regard, soupire. La voici lasse de cette situation. Elle fronce légèrement les sourcils.

- « Garçon, pour atteindre cette force que tu désires tant il te manque encore quelque chose d’essentiel. Tant que tu ne l’auras pas atteint, ne me réveille plus inutilement… »

Une seconde passe. Une seule seconde, et voilà que le visage de la belle se retrouve à nouveau éclaboussé du liquide vital courant les veines du maitre des ombres.
Leurs corps sont alors collés l’un à l’autre. Elle s’est redressée, brusquement, sans crier garde.
Transpercé. Elle lui a tout bonnement transpercé l’épaule de sa seule main. Logée dans sa chair, elle prend un malin plaisir à mouvoir ses doigts, le faisant jurer comme un diable. Elle se joue de sa douleur, un sourire mauvais sur le visage, elle continue son manège jusqu’à faire sortir son bras de l’autre côté de l’épaule de Kyuseong. Elle n’avait pas encore eu le bonheur de voir une telle expression de stupeur sur le visage de cet homme qu’elle caresse alors de sa main valide. Un petit rire cristallin sort malicieusement d’entre ses lèvres, puis :


- « Le voilà le visage que je voulais voir. Tu m’as fait perdre mon temps mais te voir ainsi ce n’est déjà pas si mal » Lentement, elle approche son visage du sien, semble prête à l’embrasser, puis dévie à la dernière seconde pour venir le mordre violemment à la naissance du cou. Il cri. Enfin. Comme récompense à ce son, elle le caresse alors de sa langue à l’endroit qu’elle a blessé. S’arrête, jette un regard à son bras souillé de sang, puis vient glisser sa main non-emprisonnée dans la chaire dans la douce chevelure de sa victime. Lentement, elle approche ses lèvres de son oreille.

- « Venge-toi petit garçon. Il serait dommage que toi seul souffre. Et puis… Je connais une jeune fille qui doit mourir d’impatience à l’idée de voir ce que la méchante Hybris a fait de son corps pendant son sommeil. »

Elle rit, à nouveau, satisfaite au possible.

- « Rend-moi service veux-tu, quand elle se réveilleras, transmet lui mes meilleurs sentiments… »

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Ahn Kyuseong
AEGIS ▼ NIVEAU III
Ahn Kyuseong
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeSam 10 Nov - 6:06

Énervé ? Je pense que ce mot n’est pas suffisant. Plus je suis en présence de ce monstre, plus je sens la colère, la haine, la rage m’envahir. Je ne pensais pas que je craquerais, je pensais que j’avais tout contrôle, mais il faut croire que non. Il faut croire que cette entité est plus redoutable psychologiquement. Ça m’énerve. Comme je l’ai prévu, aucun signe de douleur ne se montre sur son visage, après tout elle ne ressent rien. Ce qui n’est pas mon cas. Bien que je n’y sois pas sensible, je ressens chaque déchirures, chaque griffures que subis mon corps de ma propre main. Je jubile. C’est une sensation que je ne pas décrire tellement elle est forte, tellement elle est intense. Ce mélange entre la douleur et le plaisir, oui, indescriptible. Bien que la douleur se fasse plus présente. Je me repenche, faisant diminuer l’espace entre moi et le monstre au masque humain dont ce dernier est parsemé de gouttes de sang, mon sang. Cependant, l’Hybris fait une remarque à laquelle je ne m’attendais pas. Je la regarde, surpris. Je suis con. OUI. Je suis décidément très con. Je viens de faire une chose tellement stupide. J’étais tellement perdu dans ma folie que j’ai dû faire la plus grosse connerie de ma vie. Non, n’exagérons tout de même pas. Mais oui, j’ai fait une chose stupide et je me maudis pour cela. Je me suis rabaissé à porter les mêmes marques à vie que cette femme. Cet être faible. Suis-je aussi faible ? Non, je ne me le permettrais pas, plus. Plus jamais. Je suis un être supérieur qui deviendra un Kratos, je n’ai peur de rien, même pas de la mort. Je ferai comprendre à cette chose, à cette femme que je ne suis pas comme elle, que je suis un homme fort et qu’elle, n’est rien. Je la regarde, haineux, si ce n’est pire. Je la hais. Oui, je la méprise, je ne veux plus jamais la voir, qu’elle disparaisse, qu’elle parte en poussière, que son existence s’efface à vie. Je veux m’énerver, lui crier de partir, de disparaitre. Je voudrais la faire souffrir pour ce qu’elle me fait subir et ressentir. Mais je ne peux pas. Il ne faut plus que je fasse d’erreur. Je ne veux plus qu’elle soit contente, que je lui donne ce qu’elle attend de moi. Elle ne me reverra plus jamais à genoux devant elle, plus jamais.

Je sens une caresse au niveau de ma poitrine. Ce monstre me touche, s’enduit les doigts de mon sang avant de les porter à sa bouche et d’y goûter ce liquide si vital. Ça me dégoute. Je ne suis pas à goûter, je suis celui qui mange. Qu’elle me touche comme ça, ça me fait frissonner de dégout. Qu’elle arrête de me salir, de lécher mon sang sur ses doigts. Surtout si c’est pour faire ce genre de réflexion. Je suis répugnant ? Moi ? Ahn Kyuseong, je suis répugnant ? On voit bien qu’elle ne me connait pas. Décidément, je la déteste de plus en plus. Je ne pensais pas que c’était possible, mais cette chose, je voudrais m’en débarrasser. Je voulais jouer avec elle, voir sa force, persuadé que j’étais plus fort. Mais j’ai voulu jouer avec le feu. Et je suis en train de me brûler. Plutôt bien. Ça ne fait pas trop mal pour l’instant, mais arrivera le moment où cette brûlure se fera plus intense et mon corps sera complètement carbonisé.

Je reste silencieux, la fixant. Mon visage est fermé, je n’ai plus envie de rire. Pour une fois, sans doute, la première fois de ma vie, je comprends qu’il y a plus fort que moi. Jamais je ne l’avouerai. Mais, cette chose est bien plus puissante. Je ne me laisserai pas abattre. Je la vaincrai, même si c’est plus tard, bien plus tard. Elle disparaitra. Je le jure.
Elle semble réfléchir, m’analyser. Qu’est-ce qu’elle veut encore ? Elle me parle. Elle se moque de moi ? Je suis fort, je n’ai pas besoin de ses conseils…

« Argh… »

Un picotement, légers qui devient rapidement très puissant. C’est pire. Un déchirement, du sang, beaucoup de sang. MON SANG. Je ne bouge plus. Le visage surpris, les yeux écarquillés. Je crois que je reste comme cela pendant plusieurs secondes. Puis, doucement, mon visage bouge, mon regard quitte le visage du monstre pour descendre le long de son cou, puis son épaule, son bras, son poignet, puis rien. Je ne vois pas la suite étant donné qu’elle est logée dans mon épaule. Mon épaule ? Oui, c’est bien sa main que je sens dans mon épaule, m’arrachant un cri de douleur que je n’avais jamais lâché jusqu’à maintenant. Ça fait mal, c’est sûr. Même pour moi, c’est horrible. Puis, cette sensation, ses doigts se mouvant… C’est désagréable. Trop désagréable. J’ai envie de vomir. Mon estomac se tord, ma tête se fait lourde. Je ne dois pas m’évanouir. Ce n’est pas ça qui va me faire tomber. Non. Je dois résister. Je jure, je ne me retiens pas. La douleur est trop présente. Je tente en vain de me redresser pour retirer ce bras de mon corps. J’arrive juste à bouger d’un centimètre pour retrouver ma place initiale.

« Merde… MERDE. AAAH. »

Je ne pus retenir un autre cri de douleur, cette fois, je pense, encore plus puissant. Elle l’a traversée. Sa main vient de ressortir de l’autre côté de cette partie de mon corps. Je souffre. Tellement. C’est douloureux. Je n’ose même pas imaginer l’expression de douleur et de surprise qui doit se trouver sur mon visage en ce moment-même. Je sens quelque chose de froid sur ma joue. Son autre main. Va-t-elle arrêter de me toucher, ou compte-t-elle me faire un autre trou, cette fois au visage ? J’entends une voix, des mots. Mais mes oreilles sifflantes m’empêchent de tout comprendre. J’arrive juste à analyser certains mots comme « visage », « voir », « perdre », « temp ». Je la hais. Si seulement je pouvais lui rendre la pareille, mais là, c’est un peu impossible. Je ferme les yeux quelques secondes comme pour me reposer puis les rouvre et remarque son visage très proche du mien. Trop proche. Je tente un mouvement de recul qui n’arrive qu’à me donner un courant de douleur dans l’épaule. Juste avant que ses lèvres ne touchent les miennes, sa bouche dévie et part me mordre le cou. Encore une fois un cri passe la barrière de mes lèvres. Si elle continue comme cela, je vais me déchirer les cordes vocales. La sensation a changée, je sens quelque chose de mouillé que je devine être sa langue. Un autre frisson me parcours, frisson que j’arrive à ressentir malgré la douleur plus que présente. Qu’elle arrête de jouer avec moi. Je ne supporte pas ça. Personne ne se joue de moi, c’est moi qui joue. Ça a toujours été comme ça. Je sens une pression au niveau de ma chevelure juste avant que l’Hybris, ce monstre, la main toujours coincée dans ma chair, vienne me murmurer quelques mots à l’oreille. Cette fois, j’analyse, je comprends. Je crois que je me suis habitué à cette douleur et à cette gêne dans mon épaule. Du moins, je commence à m’y habituer.

Elle veut que je me venge. Elle voudrait que je déchire ce corps qu’elle emprunte afin de faire partager ma douleur. Elle veut faire souffrir cette Jae Lin. Pas que je sois contre, mais je ne voudrais pas être son petit jouet et lui obéir sagement. Cependant, je crois que ma haine est trop forte pour que cette pensée reste longtemps. Elle veut que je me venge ? D’accord. Elle va souffrir. Ou plutôt, son hôte souffrira. Je souffle un coup avant de basculer brusquement en arrière, me faisant pousser un cri de douleur en sentant cette main s’extirper de ma chair. De ma main non blessée, je caresse la poitrine déchirée de cette fille, avant de venir griffer les plaies. J’arrache cette chair déjà bien abîmée, comme si je voulais totalement enlever cette peau pâle de ce corps avec mes ongles. Je n’entends rien, pas un gémissement de douleur, pas un murmure, preuve que l’Hybris est toujours présente. Je ne dois pas la tuer. Pas maintenant. Je dois la blesser assez afin qu’elle maudisse le jour de sa naissance, qu’elle veuille mettre fin à sa vie. Elle découvrira ce que veut dire le mot douleur, et apprendra que ce que lui ont fait les scientifiques n’étaient que des chatouilles. Malheureusement, je n’ai qu’un bras valide. L’autre est complètement hors-service. Je pourrais le couper afin qu’il arrête de me gêner, mais ça serait embêtant. Embêtant parce que je perdrais une part de moi, moi qui suit parfait, avec un bras en moins, ça le fait moins et aussi parce qu’il pourra être de nouveau utile une fois soigné. Je m’arrête dans ces pensées que je trouve inutiles. Je retrouve ce couteau qui m’avait échappé à cause des très récents évènements et, me penchant un peu en arrière je lui plante cette lame froide dans la cuisse. Je ne comprends pas. D’habitude ce n’est pas les idées qui manquent lorsqu’il s’agit de faire souffrir l’adversaire, mais là. J’ai du mal et je pense que mon épaule blessée ne m’aide pas. Je me repenche en avant, prenant appui sur mon bras valide. Voilà. Et maintenant ? J’ai un bras que je ne peux pas bouger et l’autre me sert de pilier sans lequel, je m’écraserais contre le corps de cette jeune femme. Je ne peux que la regarder, la haine inscrit sur les traits de mon visage. Que faire ? Suis-je si faible ? Suis-je déjà tombé aussi bas, au point de ne plus savoir comment faire du mal ? Je ne pense pas. C’est de sa faute. Tout est de sa faute. Je ferme les yeux quelques secondes, voire quelques minutes et me concentre. Je me concentre pour ne plus penser à la douleur, passer au-dessus, une fois de plus. Tant pis si je souffre plus tard, je ne peux pas paraitre faible maintenant.
Pris d’une poussée d’adrénaline, je me relève et la regarde comme si elle n’était qu’un insecte allongé à mes pieds. Ce qui était à moitié le cas. Mon regard se déplace pour ensuite venir se poser sur mon bras blessé. Tout ce sang. Il y en a beaucoup. Avec en plus les griffures que je me suis fait subir précédemment. On pouvait le peindre en rouge, le résultat aurait été le même.

« Putain… putain. PUTAIN ! MAIS TU TE PRENDS POUR QUI SERIEUX. JE SUIS FORT. JE SUIS AHN KYUSEONG ! »

Puis, juste après avoir gueulé à m’en déchirer les cordes vocales, je déchaine toute ma puissance, puisant dans mes dernières forces, quitte à mettre ma vie en danger, ça m’est égal. Une énorme tâche noire se forme sous le corps de Jae Lin. Une ombre, son ombre. Son ombre qui va lui causer sa mort. Je crie une dernière fois, ce qui me donne assez d’énergie pour matérialiser l’ombre en un cône qui lui transperce le flanc droit. Va chier. Qu’elle crève ! J’ai juste le temps de voir son sang gicler une dernière fois avant de sombrer dans les ténèbres. Les dernières sensations, le sol froid sous mon corps endoloris, mon souffle qui se fait difficile. Mes sentiments, la frustration et la colère car, malgré tout, je ne l’ai pas tué. J’aurai dû, je mettrais ça sur le dos de la puissance qui m’a manqué à cause de ma blessure. Mais puis-je au moins la tuer ? Ce n’était pas vraiment difficile de faire soulever le cône noir au niveau de son cœur.
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Park Jae Lin
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MessageSujet: Re: Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir... Ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...  I_icon_minitimeSam 10 Nov - 22:49

Elle le regarde intensément se débattre dans la douleur. Son rictus, sa surprise, et surtout son cri. Elle jubile intérieurement : finalement, ce sale gamin n’est pas si mal que ça. La souffrance le valorise tellement plus que cette mauvaise manie de se croire supérieur, elle ne peut cacher son plaisir. Il se débat, finit par s’extirper de son bras. A peine a-t-il agit que son sang se déverse en abondance sur son corps puis sur l’herbe fraiche.
Il cri, encore. Plus fort. Toujours plus fort. C’est si bon de l’entendre ainsi hurler de tout son saoul. Enfin. Oui enfin une douleur à la mesure de ce qu’elle peut infliger.
Elle lui dit de se venger. Oui, sa souffrance à lui n’est pas assez. Ce petit est si docile à présent que la douleur l’a emporté, il lui obéira. Elle le sait. Elle se joue de lui, le manipule enfin. Ce ne fut pas une tache des plus aisées, elle doit bien lui reconnaitre un certain cran, mais la partie s’arrête là. Il souffre, alors dans le même temps, histoire de mettre une touche final à ce tableau, cette folle de Jae Lin qui l’empêche de le tuer souffrira aussi. Juste punition pour oser la contrôler. Elle. L’Hybris. Lame de rasoir effritant la vie.

Le maitre des ombres bascule en arrière, s’extirpant de son bras désormais souillé de son sang. Elle fronce légèrement les sourcils, cette chaleur autour de son bras n’était pas des plus désagréable.
Toujours assis à califourchon sur elle, le voilà qui passe sa seule main valide sur la poitrine blanche de Jae Lin. Là, la plaie qu’il a ouverte saigne toujours. Voilà qu’il la caresse, puis la griffe. Une fois, deux fois, puis s’en suit une multitude de gestes agités. Que croit-il faire à la seule force de ses ongles ? C’est ainsi qu’il croit se venger ? Déçue. Elle est déçue. C’est donc cela la seule étendue de sa haine ? Qu’elle triste désillusion… Totalement stoïque, l’œil sévère, elle le regarde à présent avec un sentiment d’impatience des plus palpables.
Il semble perdu, dérouté. Réfléchit-il ? Est-il en train de perdre conscience ? La réponse ne tarde pas à tomber par la sensation d’une lame lui pénétrant la cuisse. C’est tout ? Encore ? Elle le regarde, toujours consternée par cet aberrant manque de motivation. Elle se demande laquelle de la faiblesse ou de l’envie manque à cet homme pour venger son bras mutilé. Elle tente alors le tout pour le tout. Ils se regardent intensément, une dernière fois. Elle sourit, victorieuse. Et enfin, l’homme se réveil.
« Putain… putain. PUTAIN ! MAIS TU TE PRENDS POUR QUI SERIEUX. JE SUIS FORT. JE SUIS AHN KYUSEONG ! » Lui crie-t-il au visage.

Le voilà qui se tue la voix tandis que dans le même temps, sa hargne retrouvé, c’est, non pas la lame, mais son ombre qui vient transpercer par le dessous le corps de la belle opale. Ou plutôt, il s’agit de l’ombre de cette dernière qu’il a utilisé contre elle. Le sang gicle encore une fois. L’Hybris se met à rire frénétiquement, alors qu’au même moment, la violence du coup a fait naitre au coin de ses lèvres un filet de sang remonté.


- « Oui ! Oui c’est ça mon beau, venge-toi ! Venge-toi de cette femme qui t’a humilié ! Blesse la plus encore ! »

Lui continue, elle rit à n’en plus pouvoir. Le cône sombre s’engouffre plus profondément, fait se tendre cette magnifique enveloppe charnelle. Puis, doucement, elle s’amenuise pour venir s’éteindre. Kyuseong lui aussi, doucement, a fermé les yeux. Doucement, son corps s’affaisse pour tomber contre celui de sa victime.
L’Hybris rit toujours, très fort, comme aliénée. Puis, doucement, son rire s’amoindrit, retombe, tout comme le rouge dans ses yeux.
Doucement, elle perd rire et voix, s’arrête net.

• • •

J’ouvre enfin les yeux, enfin sortie de ce noir absolu. Je me sens écrasée au possible, mais la première chose que je vis fut l’aurore. Le soleil qui avec lenteur se lève. Je reste ainsi à contempler le ciel pendant une longue minute. Je ne comprends pas. Je suis à nouveau moi-même, pourtant ma tête tourne au possible, je me sens à deux doigts de faillir. Est-ce un nouveau symptôme dû à l’Hybris ?

L’Hybris !
Mon Dieu, comment ai-je pu ne pas…
Je baisse les yeux vers le poids sur mon corps, hurle de terreur à la vue de cette marre de sang, à la vue de Kyuseong. Je tente de lever mon bras vers lui pour y entendre un pouls. A peine ai-je dressé mon membre que je vois sur ce dernier une entaille nette luisante de sang. Cette sensation de vide, de nausée, de vertige… Seigneur je crois savoir d’où elle vient. J’essaye de porter ma main tendue vers moi mais mon geste est loin d’être aussi rapide que je le commande. Je tâte mon visage, trouve du sang à mes lèvres. Ma poitrine, du sang. L’autre bras ? Entaillé comme le premier.
Je tente de me redresser légèrement, retombe aussi sec. J’hurle, aucun son ne sort d’entre mes lèvres. Ou est-ce moi qui ne suis plus capable de le percevoir ?
Ce trou béant dans mon flanc… Ma respiration s’accélère. Je panique. Kyuseong. Kyuseong, est-il vivant ?! Je n’arrive plus à bouger. Je tente de mouvoir ma jambe pour le bouger, je n’en ai rien vu que le manche de ce que devine être un couteau. La douleur fulgurante qui s’en suit me laisse amplement deviner pourquoi je ne peux pas bouger le bas de mon corps. Ma tête retombe sur l’herbe. Mes larmes coulent.
Je reste ainsi, si accablée de douleur que ma voix s’en est effacée. J’attends. Je commence à fermer les yeux. Une voix se fait entendre.

- « Hey ! Vous là-bas, qu’est-ce que vous faites ?! »

Je voudrais lui faire signe, je voudrai pour la première fois de ma vie qu’un Kratos vienne à moi. Sauvez-le. Sauvez-moi. Je ne sais rien de ce qui est arrivé. Dans ma tête trotte cette idée. « J’ai causé la mort de Kyuseong ». Je devrai m’en réjouir, mais c’est bien mon cœur qui me fait le plus mal. Je l’ai tué. Il est si froid. Il y a tant de sang. Même l’odeur en est insupportable.

- « Hey ! Répondez ! »

Il s’avance. Mais à quoi bon tendre la main, je ne le peux déjà plus. Je n’ai que le temps d’entendre ce Kratos peu connu prononcer nos deux noms comme celui du Diable.
Mes yeux se ferment une dernière fois.

Je sombre.

Et lui, je le crois, a sombré avec moi cette nuit.
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