Une brise fraîche s'abat sur une pauvre femme sur le sol. Elle ne comprends pas trop ce qu'il lui arrive même si, au final, elle sait, elle sait tout comment va se dérouler, tout comment va se terminer; c'est pour cela qu'avant de terminer l'accouchement, elle se retrouve désormais devant une église, vous savez, là où sont accueillis les bonnes soeurs. La jeune femme se recroqueville à nouveau, elle vient de s’asseoir après avoir tapé de toutes ses forces dans la porte, espérant qu'une bonne soeur entende et vienne lui ouvrir; il est quatre heures du matin, c'est un douze novembre, des cris se font entendre, une porte s'ouvre, des appels se font, un corps est rentré et .. un silence de mort s'abat. Par la suite, juste des cris de bébé se feront entendre; Jang Jirin, voilà comment se nomme la petite fille qui vient de sortir du ventre de la jeune femme. Les bonnes soeurs soupirent, encore un monstre, mais elles ne jugeront pas, elles n'ont pas le droit à haute voix, elles se contentent juste de le penser très fort. Cela arrive de plus en plus, des femmes venant devant l'église, ou pas très loin car elles savent la fin. Depuis la catastrophe, chaque femmes qui accouchent meurt après, pour ensuite donner naissance à une.. créature.

Les années passent, Jirin reste toujours dans cet orphelinat de bonnes soeurs. Elle n'a nul part où aller, aucune famille connue, rien. Donc sa vie aurait pu se dérouler normalement. La petite fille qu'elle était, était loin d'être une petite peste, méchante. Au contraire, elle essayait d'être gentille avec tout le monde, comme on lui apprenait. Le seul soucis, ce qu'elle n'a jamais compris, c'est qu'au lieu de se rapprocher des autres enfants elle se faisait .. rejeter. Utiliser puis rejeter. L'enfance est la plus dure partie dans la vie – avec l'adolescence. C'est là où on évolue, où on commence à avoir ses premiers amis. Pour Jirin ? Rien, elle restait seule, à lire sa bible, comme si cette dernière allait l'aider, comme si une lumière céleste allait descendre pour la guider. Elle y croyait fortement, et continue d'y croire encore maintenant. Pour les autres enfants, la religion était obligatoire, après tout, ils vivaient dedans. Pour Jirin, c'était autre chose, c'était quelque chose de plus fort, quelque chose dans lequel elle pouvait enfin se retrouver, essayer de voir d'autres choses.
Mais, plus elle grandissait, plus des petites erreurs s'infiltrèrent dans sa tête, surtout au niveau de la chasteté. Ça, elle n'arrivait pas à l'accepter. Ils étaient humains, et avaient des envies, alors pourquoi ne pas faire ce qu'elle avait envie ? Et Jirin fit des bêtises, enfin des « bêtises », c'était aux yeux de l'église quoi. Et elle se fit jeter de l'église après de nombreuses chances qui lui était laissés.

« Tu peux réussir. Tu peux t'en sortir seule. Tu n'as besoin de personne, sauf de toi-même. »

Et elle partie de l'église – bon ok, elle s'était fait jetée, mais ça fait plus classe de dire qu'elle était partie; puis de toute façon, elle le savait, elle était destinée à vivre seule. Souvent, quand elle lisait la bible, la voix lui parlait, et lui disait qu'elle était mieux seule, qu'elle arriverait mieux seule. Alors elle écoutait cette voix.
Dans son malheur, Jirin eut de la chance; les pouvoir de « monstre », elle vivait dans la forêt, passait dans les villes, en attendant et avait tout pour pouvoir se débrouiller grâce à son don – la voix lui disait souvent qu'elle n'était pas un monstre mais quelqu'un d'exceptionnelle, et elle croyait tout ça. Dans une ville, elle trouva même un arc. Digne de son don. Après tout, elle n'avait pas besoin d'une grosse artillerie, quelque chose de léger et précis, c'était ce qui lui convenait tout à fait.

Petit à petit, elle grandissait dans ce monde de barbares mais seulement, elle ne savait que faire pour gagner de l'argent, elle avait besoin d'avancer. Pourtant, elle tuait des animaux pour les revendre, construisait ses habitats seule, un peu comme une sauvage.

« Tue le. »

Elle fixait sa proie. Une proie humaine. Elle avait plusieurs fois vu cet homme, en affiche, il massacrait des gens. Elle sortie sa flèche, se concentra.. Dans le mile. Il était mort aussitôt. Un fin sourire cruel se dessina sur ses lèvres. Jirin entendit la voix la féliciter. Elle avait tué un méchant. En échange, la jeune femme reçue une bourse d'argent; et c'est donc petit à petit, qu'elle gagna en réputation, et tua ceux qu'elle considérait comme méchants. Car oui, elle avait beau être une tueuse à gage, elle se renseignait avant, toujours même. Elle ne tuait pas ceux qu'elle voyait comme gentils, peu importe le client. C'était elle qui décidait, elle qui avait le pouvoir, point.

Les Lachesis. Elle les détestait, et riait d'eux. Lachesis, comme cela convenait bien à ses oreilles diaboliques. Elle, elle faisait partie des Katharsis. Des Delta plus précisément, la faction des solitaires, ce qui lui convient le mieux, bien entendu.