15 août 2030 : « Mon chéri, tu m’entends ? Mon petit bébé. Pardon d’être partie aussi vite… ». Taejun ne sais pas encore parler et pourtant, chaque mot que prononce sa mère l’atteint profondément. Il aimerait lui dire qu’il l’entend, qu’il est là et qu’il ne lui en veut pas. Malheureusement, il ne le peut pas. Il ne sait pas encore parler à voix haute, comment pourrait-il parler dans sa tête ? Il tente d’envoyer des images mentales mais il ne connait rien du monde encore. Il souffre en silence.
Taejun comprend bien vite que si sa mère est partie, c’est de sa faute, mais il essaie de ne pas y penser, parce qu’y penser ne ferait qu’aggraver des souffrances déjà très grandes. Il comprend aussi rapidement qu’il n’est pas seul dans sa tête et que cela fait peur à son père, pourtant, ce n’est pas son but. Le père du petit garçon essaie de prendre sur lui, mais il ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine crainte à l’égard de son fils. Comment voulez-vous qu’il n’ait pas peur alors qu’à partir du moment où Taejun a su parlé, il a commencé à converser à voix haute avec sa mère en parlant de choses que seule cette même mère pouvait savoir ?
A l’âge de six ans, Taejun fini par avoir le courage de parler à son père et de lui avouer qu’il pouvait parler avec les morts, pas seulement qu’il pouvait parler avec eux, mais qu’il les entendait toute la journée dans sa tête. Son père, sans cesser de s’inquiéter, éprouva de la gratitude envers son fils qu’il pensait ne pas comprendre. Ils purent donc commencer à vivre normalement, ou du moins, aussi normalement qu’un homme pauvre et éprouvé par la mort de sa femme et un jeune enfant pouvant parler avec des personnes disparues peuvent vivre.
Malheureusement, tout bonheur, même relatif, a une fin. La vie est comme ça, injuste. C’est lorsque Taejun atteint la puberté qu’il commença à perdre le contrôle. Etant plus jeune, les esprits des morts restaient relativement éloignés de son esprit, mais vers ses douze ans, leur présence devint plus vive. Taejun avait parfois du mal à les tenir à distance, il voulait juste être seul, il ne voulait même plus parler à sa mère qui était pourtant sa seule confidente. C’est dans cette période qu’il développa un symptôme de bipolarité, lorsqu’il ressent un trop plein d’émotions, lorsqu’il ne se concentre pas assez sur les esprits, il devient agressif puisque les morts ne cessent de le harceler.
Sa plus violente crise eu lieu ce fameux jour de novembre, le 19 novembre 1944. Un jour pluvieux, sans intérêt avec un ciel gris annonçant plus qu’une simple pluie passagère. Il ne sait pas comment, il ne sait pas pourquoi, mais ils sont là, ceux du gouvernement, ceux qui veulent enfermer les mutants. Ils sont à sa porte. Son père essaie de les empêcher de passer et cela lui coûte la vie. Une balle, une seule et unique balle dans le cœur. Taejun ne sait plus quoi penser, il est perdu et la souffrance que lui apporte la mort de son père lui fait perdre le contrôle. Sans avoir vraiment conscience de ce qu’il fait, il expulse les esprits du sien et les pousse jusque dans l’esprit de l’homme qui vient de tuer son père. Ce dernier ne comprenant pas ce qui lui arrive est complètement perdu ce qui laisse le champ libre à Taejun pour le poignarder entre les omoplates.
C'est peut après qu'il fit la connaissance de Daehyun et qu'il prit place dans les rangs des Omega.
Le fait de voir son père mourir et de devoir se débrouiller par ses propres moyens appris à Taejun à côtoyer de nouvelles personnes, à faire confiance à certaines, mais à se méfier de toutes. A maintenant 19 ans, il maîtrise mieux les esprits qui font de lui ce qu’il est mais il sait qu’il ne sera jamais seul quoiqu’il fasse…